Publié le 31 Janvier 2024

Julienne Ryo (à droite) avec ses élèves

Julienne Ryo (à droite) avec ses élèves

Julienne RYO

(LAVAL, Mayenne, 2 octobre 1884-MONTAUBAN, Tarn-et-Garonne, 21 septembre 1977)

Si Julienne RYO est née en Mayenne, c’est à Rennes qu’elle passera son enfance et sa
jeunesse et elle revendiquera toujours ses origines bretonnes. A tel point qu’arrivée dans la
Somme à la fin des années trente, elle sera élue secrétaire générale des L’association des
Bretons de Picardie aux côtés du conseiller à la cour d’appel d’Amiens Yves Lefèbvre.

Toute sa vie elle présentera ces caractères de volonté, de ténacité et d’énergie que l’on attribue traditionnellement aux Bretons. Elle consacrera toute son existence à l’éducation des enfants sans négliger l’attention portée aux adultes via la mise en place d’enseignements ménager et artistique. Elle exercera son activité dans des établissements maternels et primaires catholiques, de Ploërmel (Morbihan) à Brocourt (Somme) en passant par les écoles de Poissy à Bourbon-Lancy. C’est à Liomer (Somme) qu’elle termine sa carrière durant la Seconde Guerre mondiale.
 

En 1943, elle rejoint l’Organisation de la Résistance Armée (O.R.A. 6.3.). Nommée chef du groupement de Résistance de Liomer, elle devient agent de renseignements et de liaison entre les différents groupes F.F.I. de Liomer et des environs. Son domicile devient lieu de réunions clandestines et sert de dépôt d’armes et de munitions. Elle dirige le recrutement et l’instruction des militants. Elle vient également en aide aux aviateurs alliés abattus par la DCA. Au moment des combats de la Libération, elle redouble d’activité, n’hésitant pas à entrainer ses hommes les armes à la main.

En novembre 1944, elle crée un Comité National de Libération dont elle devient la présidente devenant ainsi l’une des premières femmes à exercer les fonctions de maire. Elle se présente aux élections municipales de 1945, mais elle n’est pas élue. Elle quitte alors Liomer et regagne Ploërmel où elle deviendra conseillère municipale et responsable départementale de l’Union Féminine Civique et Sociale du Morbihan. Elle est faite chevalier de la Légion d’honneur en 1954. En 1962, elle part dans une maison de retraite du Tarn-et-Garonne. Elle ne cesse pas ses activités sociales pour autant puisqu’elle fonde le Comité régional de la Croix-Rouge dont elle devient la présidente en 1966. Elle est faite officier de la Légion d’Honneur en mars 1977 et elle meurt à l’hôpital de Montauban le 21 septembre.

Biographie rédigée par Jean-Paul BARONNET et Michel HUBAUT

Justification de l'admission de Julienne Ryo au grade de chevalier de la légion d'honneur                                                                                                                        https://www.leonore.archives-nationales.culture.gouv.fr/ui/notice/334187

Justification de l'admission de Julienne Ryo au grade de chevalier de la légion d'honneur https://www.leonore.archives-nationales.culture.gouv.fr/ui/notice/334187

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Publié le 31 Janvier 2024

Après "Liomer 1939-1945, un village à l’heure allemande", Michel Hubaut et Jean-Paul Baronnet publient "Figures oubliées de la Résistance, première partie".

Ils retracent l'engagement de Julienne Ryo et Joseph Waldmann.

Julienne Ryo fut la directrice des écoles privées de Brocourt et Liomer sous l’Occupation. Après la Libération, elle exerça même la fonction de maire de Liomer et de présidente du comité de libération

Joseph Waldmann, médecin juif de Brocourt et Liomer, continua à exercer avec la complicité de son confrère d‘Hornoy-le-Bourg, Jacques Tremblé.

Pour se procurer l'ouvrage, au prix de 10 €, s'adresser à Michel Hubaut, 1 lotissement Buquet Blanc, 80430 Liomer (06 52 12 60 89)  hubaut.michel@orange.fr ou à Jean-Paul Baronnet 268, rue Gauthier de Rumilly 80000 Amiens (06 71 70 21 22)

Figures oubliées de la Résistance, un ouvrage de Michel Hubaut et Jean-Paul Baronnet

 

 

 

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Publié dans #A lire, à découvrir

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Publié le 10 Janvier 2024

L’abbé Pierre CARPENTIER est né le 2 juillet 1912 à Libercourt, dans le Pas de Calais.

Après avoir été très engagé dans le mouvement scout, il entre, à vingt ans, au grand séminaire d’Amiens.

Au cours de ses études, il est incorporé dans une unité d'infanterie à Cambrai. Saint Cyrien, il en est sort sous lieutenant en octobre 1935.

Ordonné le 29 juin 1938 en la cathédrale d'Amiens, nommé vicaire de la paroisse Saint-Gilles à Abbeville, il s'installe alors au 13 de la place du cimetière Saint-Gilles (aujourd'hui le 21, place de l'abbé CARPENTIER). Il est également aumônier scout.

En septembre 1939, il est mobilisé comme lieutenant à la 13ème Compagnie de pionniers du 51ème Régiment d'Infanterie. Démobilisé en octobre 1940, il rejoint son poste de vicaire dans une Abbeville détruite et dévastée suite aux bombardements du 20 mai.  

Il aide d'abord des prisonniers évadés et soldats britanniques en fuite à passer à travers des zones contrôlées par les Allemands. Résidant en zone interdite, l’abbé se fait prêter par différents amis des ausweis qui correspondent aux numéros de fausses cartes qu’il avait fabriquées. Il entre en résistance en 1940  dans la Confrérie Notre-Dame (réseau Castille) et dans le réseau Pat O'Leary à partir d’avril 1941 Son groupe, au sein duquel œuvre Désiré DIDRY,  procure des faux papiers aux pilotes de la Royal Air Force abattus dans la région et les aide à fuir en zone libre.

Parlant parfaitement allemand, l'abbé CARPENTIER transmet également aux alliés de nombreux renseignements sur les positions allemandes et autres informations militaires.

En décembre 1941, l’abbé est arrêté avec de nombreux patriotes d’Abbeville et de la région Nord.

Incarcéré à la prison de Loos les Lille, il réussit à faire sortir des lettres dont l’extrait d’une de celles-ci explique la raison de son arrestation :

« Je soussigné, Abbé Pierre CARPENTIER demeurant 13, place du cimetière Saint-Gilles à Abbeville, lieutenant de réserve, certifie sous la foi du serment religieux et sur ma parole d’officier l’exactitude des faits suivants : « J’ai travaillé avec le sergent Cole, alias Paul Delobel depuis le mois de mars 1941 jusqu’au 8 décembre 1941, en collaboration avec Roland Lepers et John Smit, nommé Jean Dubois, alias jambe de bois… « J’affirme avoir été trahi ignoblement par le sergent Cole (Paul) un déserteur de l’armée britannique introduit dans le réseau, dit « Pat ». Deux jours, après je fus conduit à Lille au bureau de la G.F.P. (Gestapo) et interrogé… »

L’abbé CARPENTIER est ensuite transféré au pénitencier de Bochum, proche d’Essen en Allemagne, le 6 août 1942.

Le 16 avril 1943 comparaissent, pour être jugés devant la VOLKSGERICHTSHOF (cour du peuple) 4 prévenus Nacht und Nebel à la demande du procureur d’Essen : l'abbé Pierre CARPENTIER,  Désiré DiDRY, Protais DUBOIS et Marcel DUHAYON.

Tous quatre furent condamnés à mort, pour avantages procurés à l’ennemi.

Transféré à la prison de Dortmund le 29 juin 1943, Pierre CARPENTIER est exécuté par décapitation  le lendemain, 30 juin 1943 à 19h15. Il avait 31 ans.

Le registre de cette prison porte quelques indications supplémentaires relatives aux accusations. Il y est dit : « Les condamnés ont hébergé en 1940-1941 des soldats anglais se trouvant secrètement en France occupée, de même qu’ils ont passé de jeunes Français et des Belges pour s’engager dans l’armée anglaise. Duhayon et Carpentier ont de plus, dans ce domaine recueilli d’importantes informations militaires dans le but de les communiquer à l’ennemi ».

Désiré DIDRY appartenait au réseau Pat O'Leary, il était avec Alfred LANSELLE, l’organisateur de l’évasion des Anglais vers la France-Libre, via Abbeville pour le secteur de Saint-Omer.

A titre posthume, Pierre CARPENTIER obtient la Médaille de la Résistance le 15 octobre 1945, la Légion d'Honneur le 20 mars 1947 et la croix de guerre avec palmes.

*Parmi les internés résistants du réseau Pat O'Leary : Rémy PEUTTE, interné du 8 décembre 1941 au 2 avril 1942, et son épouse en relation avec l’abbé CARPENTIER, qui l’aida à faire passer des papiers nécessaires pour franchir la Somme en sens inverse.

D’après le livre de Jacques Lejosne : 1940 -Amiens-1944 Dans les griffes de la Gestapo.

Voir également la fiche dans le dictionnaire biographique Le Maitron

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Publié le 9 Janvier 2024

L'histoire de la Résistance dans la Somme peut être divisée en quatre grandes périodes :

Août 1940 - janvier 1941
L'armistice signé, les populations reviennent d'exode et la vie reprend difficilement dans un département partagé entre zone interdite au nord et zone occupée au sud et où les principales villes ont été bombardées. Le problème du ravitaillement se pose très tôt. La défaite et la présence des troupes allemandes suscitent les premières réactions hostiles 
d’abord de manière individuelle puis collective. Elles prennent des forme diverses : aide aux évadés, cache d'armes, tracts, renseignement, sabotage.
Très tôt la répression est féroce (exécution de Lucien Brusque et d'Emile Masson  dans les fossés de la citadelle d'Amiens pour sabotage, le 12 novembre 1940)

Février 1941 - avril 1942
Les mouvements et les réseaux naissent et se structurent avec plus ou moins de difficultés. La première force dans le département est représentée par le Parti communiste 
et ses deux organisations : le Front National menant des actions de propagande et les F. T. P. ,au recrutement sans exclusive, appelés à lutter contre l'occupant. Celui-ci, aidé par le gouvernement de Vichy accentue la répression qui vise les résistants et les juifs

Mai 1942 - octobre 1943
La Résistance s'affirme.
Les réseaux d'évasion et de renseignements se montrent efficaces, même  avec des effectifs  réduits et les FTP multiplient les actions (attentats, sabotages, etc.) qui gênent de plus en plus les forces d'Occupation. Le STO et les difficultés de ravitaillement, malgré les multiplications des bombardements alliés, font évoluer l'opinion publique en faveur des Résistants. La preuve a contrario est le faible succès des partis collaborationnistes dans la Somme.

Novembre 1943 - septembre 1944
Alors que la répression s'abat sur les réseaux et les mouvements, dont de nombreux responsables  sont arrêtés jusqu'en juillet 1944, la Résistance  s'unifie sur le plan politique au sein du
Comité Départemental de Libération de la Somme et sur le plan militaire au sein des FFI qui participent à la libération du département. A la joie de la liberté retrouvée succèdent les premières déceptions  : difficultés pour revenir à une vie normale - rationnement maintenu, manque de chauffage, habitations à reconstruire - et  épuration réduite.

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Publié le 9 Janvier 2024

Publié dans #Actualité

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