hommes et femmes dans la resistance

Publié le 25 Septembre 2025

Madame Lucienne Forestier-Gaillard vient de s'éteindre le 24 septembre 2025 à l'âge de 96 ans.

Native de Saint-Blimont dans le Vimeu,  fille ainée d'une famille de résistants, elle effectue son premier acte de résistance,  du haut de ses 12 ans en participant à un défilé patriotique en arborant les couleurs bleu blanc rouge. A l'âge de 13 ans  elle devient  agente de liaison transmettant des messages, des tickets de rationnement, distribuant des tracts et le journal clandestin le Picardie Libre, accompagnant des aviateurs alliés vers leurs planques. Sa jeunesse lui permet de ne pas attirer l'attention des Allemands

 Lors de  l’arrestation de ses parents, Françoise et André Gaillard, le 16  juin 1944  elle réussit à  s’échapper avec sa jeune sœur, âgée de 4ans et demi, pour se réfugier  chez  son oncle et poursuit ses missions d'agent de liaison.

Ses parents, emprisonnés à Abbeville, sont libérés à la suite d'une opération audacieuse menée  dans la nuit du 21 au 22 juin 1944  où 11 individus attaquent la maison d’arrêt et libèrent 30 détenus incarcérés sans tirer un seul coup de feu. Son père était l'un des piliers de la 3e compagnie des Francs-tireurs et Partisans (FTP) du Vimeu et dirigeait  le groupe de Saint-Blimont.

En tant que présidente départementale de l’Association nationale des anciens
combattants de la résistance, madame Lucienne Forestier-Gaillard  est beaucoup intervenue dans les établissements scolaires pour raconter son histoire et témoigner de l'importance de l'engagement.

"La liberté, il faut l'avoir perdue pour savoir ce c'est."

Reconnue combattante volontaire de la Résistance, Lucienne Forestier-Gaillard était chevalier de la Légion d’honneur et chevalier de l’ordre national du Mérite.

                                                 cliché Courrier Picard

Sources consultées : 

Aurélien Dovergne, Résister, Des femmes à la recherche de la liberté.  Abbeville et Picardie maritime, France 40, 2024.

Myriam Cappe,  Destins de femmes en Somme 1940-1945 Subir et résister à l'occupation,  Association Centre de mémoire et d'Histoire-Somme-Résistance et Déportation, 2025.

Philippe Pauchet, La Résistance dans la Somme DVD-Rom AERI, 2018.

 

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Publié le 25 Août 2025

Ce 31 août 2025, à l’occasion du 81ème anniversaire de la ville d’Amiens, un hommage est rendu à un jeune résistant, Christian Cotteau de Simencourt en apposant une plaque à son nom rue Duminy

Né le 26 février 1926 à Amiens, Christian Cotteau de Simencourt rejoint l'organisation de Résistance F2 le 1er décembre 1943 sous le pseudonyme "Antée".

Le réseau F2 est une émanation du service de renseignement polonais à Londres qui travaille de concert avec le M16, son équivalent britannique.

A l'origine, F2 est  créé à l'initiative d’officiers polonais démobilisés à Toulouse qui cherchent faire passer clandestinement des militaires par la frontière espagnole. Puis, envoyé par Londres, Thadée Jeckiel, ingénieur du génie maritime de la marine de guerre polonaise recrute dès septembre 1940, des agents susceptibles de surveiller la circulation des navires et de repérer les défenses côtières. Deux nouveaux secteurs sont créés en 1941, l’un dans le nord de l’Italie, l’autre à Paris. En janvier 1943, le réseau F se réorganise en quatre grands secteurs couvrant la France. C’est au sein du sous-réseau Cécile, correspondant à l'ancienne zone occupée que Christian Cotteau de Simencourt, est chargé de créer un réseau dans la Somme et les régions avoisinantes.

Il est arrêté le 6 juillet 1944 sur dénonciation par une femme chargée d'assurer les liaisons entre les postes radio de la zone Nord et la centrale de Paris. Cette femme se révèle être un agent double qui livre tout le réseau nord au contre espionnage allemand. Elle sera fusillée à la Libération.

        Archives départementales de la Somme 26 W 587

Incarcéré à Amiens, accusé d'espionnage, Christian Cotteau de Simencourt est transféré à la prison de Loos le 26 août 1944. Le 1er septembre 1944 les nazis décident de vider la prison et organisent le transfert des détenus vers les camps de concentration en Allemagne. Christian Cotteau de Simencourt est déporté à Sachsenhausen sous le matricule 97839. Transféré le 15 octobre 1944 sur l’île d’Usedom, il y meurt d'épuisement le 15 janvier 1945. Il n’a pas 19 ans.

Reconnu en novembre 1945 Mort pour la France Christian Cotteau de Simencourt reçoit à titre posthume la Croix de Guerre avec une citation à l'ordre de l'armée : Jeune agent d'une valeur exceptionnelle. Il n'a jamais hésité devant aucune fatigue et aucun sacrifice. A toujours travaillé d'une façon remarquable et désintéressée. Il est arrêté le 7/7/1944 lors d'une mission particulièrement dangereuse, puis a été déporté. Il est mort d'épuisement le 15/1/1945.

Sources consultées :

Guillaume Pollack, L’armée du silence, Tallandier/Ministère des armées, 2022.

Stéphane Longuet et Nathalie Genet-Rouffiac, Les réseaux de résistance de la France combattante, Service historique de la Défense/Economica 2013.

La société historique et littéraire polonaise, La Résistance polonaise en France (2013) DVD-Rom, AERI.

L’amicale du train de Loos : https://traindeloos.fr

 

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Publié le 12 Mai 2025

Le mardi 20 mai à 1730, Ghislain Quetel est venu partager le fruit de 18 ans de recherche sur les Résistants de Normandie, à partir, selon son expression,  d'une "feuille blanche" c'est à dire de l'engagement de son père à 15 ans, au sein du groupe Louvel de Touques.

Ce fut pour lui l'occasion de montrer les liens entre Résistants normands et picards, avec pour point d'orgue  la recherche de la fiancée du Normand Emile Louvel qui avait donné lieu à un avis de recherche publié par le Courrier Picard en 2013 et abouti à l'identification de l'amiénoise Odette Dagniaux.

Ghislain Quétel nous a autorisé à extraire de sa présentation les diapositives mettant en évidence l'action de Résistants Picards venus trouver refuge en Normandie.

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Publié le 26 Février 2025

L’abbé Alfred Caron est né le 15 mars 1909 à Amiens. Vicaire de la paroisse Saint Acheul à Amiens puis curé de Friville à partir de 1937, il échappe le 12 novembre 1943 aux policiers allemands venus pour l’arrêter au presbytère de sa commune.
Membre de l’O.C.M. (Organisation Civile et Militaire), il était surveillé de très près depuis quelques temps pour son activité patriotique, particulièrement pour l’aide apportée aux réfractaires.

photographie extraite de l'ouvrage de
l’ouvrage de Serge Lecul « La Résistance Vimeu 1942-1944 » (1994)


Après quelques brefs séjours en Picardie, puis à Paris, il se dirige vers le Sud, espérant atteindre l’Espagne et l’Afrique du Nord. Il est arrêté à Biarritz, relâché, arrêté de nouveau aux abords de la frontière,très probablement sur dénonciation d’un traitre, et remis entre les mains de la Gestapo. Dirigé sur Compiègne, il quitte le camp de Royallieu le 25 janvier 1944, un convoi qui part de Compiègne pour Buchenwald avec 1580 hommes.

Un témoin raconte : « Nous étions une centaine dans les wagons… Durant ce voyage, plusieurs de nos camarades réussirent à s’évader, après avoir fait une brèche dans les planchers. L’abbé Caron reçut leur confession… Lui-même devait sauter mais ne le put en raison de la vitesse du train.
Vers 3 heures du matin de cette nuit du 27 janvier 1944, des S.S. surgirent dans les wagons à bestiaux où nous restions 92 sur 100, et à coup de schlague, de pied et de crosses de revolver, nous entassèrent dans un bout du wagon pour nous compter. Ils nous feront ensuite mettre nus et descendre sur la voie pour changer de wagon… Le voyage se termina dans cette tenue, sans aucun aliment, seul un peu d’air nous parvenant des fentes du wagon. A l’arrivée les S.S. firent jeter sur le quai, les vêtements, les chaussures, les bagages, les corps de ceux qui avaient trépassé. Nous étions le 29 janvier vers minuit » (1).

Transféré à Buchenwald (matricule 43639), puis à Dora et Ellrich. Alfred Caron décède le 6 mars 1945.

(1) extrait de l'ouvrage de Jacques Lejosne, Jackie et Françoise Fusillier, 1940 - Amiens – 1944, Dans les griffes de la Gestapo, Amiens, auto-édition, 2012

*

Buchenwald créé en 1937 dans une zone boisée à environ 8 km au nord-ouest de Weimar fut l'un des plus grands camps de concentration atteignant 112 000 prisonniers en février 1945. Il était le camp de destination de convois des hommes déportés depuis la France. On estime qu'au moins 56 000 prisonniers masculins, dont 11 000 Juifs, furent tués par les SS dans le complexe concentrationnaire de Buchenwald.

Mittelbau-Dora à près de 80 kilomètres de Buchenwald, est le dernier camp de concentration nazi ouvert en août 1943 et l’un des plus meurtriers . Il porte le nom de code du militaro-industriel complexe créé de toutes pièces. Deux tunnels, longs de deux kilomètres, d’un ancien dépôt de carburant sont transformés en une usine d’assemblage des V1 et des V2. Rien n’est prévu pour l'hébergement jusqu'au printemps 1944. Les déportés sont donc « enterrés vivants » dans des galeries où ils travaillent, vivent et souvent meurent. La mortalité a avoisiné les 6 000 personnes pendant les six premiers mois sur environ 12 000 déportés.

Ellrich était un des multitudes Kommandos extérieurs du camp central de Buchenwald. Il fut ouvert en mars 1944, passant progressivement de 700 à 8200 déportés devant travailler sur les chantiers d’armement.  Le camp fut évacué le 4 avril 1945.
 

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Publié le 11 Février 2025

Par décret présidentiel du 30 septembre 2024, la médaille de la Résistance a été attribuée à titre posthume au lieutenant Marcel Martin mort pour la France le 2 septembre 1944, dans le parc du château de Cagny (Somme).

Son petit-fils, monsieur Thierry Martin, membre de notre association, s’est rendu le 9 février 2005 à la cérémonie officielle célébrant le 82e anniversaire de la création de la médaille de la Résistance française. Il s’est vu remettre par Christian Baptiste, délégué national de l’Ordre de la Libération et président de la Commission nationale de la médaille de la Résistance française, le diplôme et la médaille de la Résistance décernée au lieutenant Marcel Martin.

Marcel Martin, originaire de Citernes (Somme)  réside avec son épouse et ses trois enfants 111 chaussée Jules-Ferry, à Amiens. il travaille comme ouvrier au dépôt SNCF de Longueau, Il entre dans la résistance en 1942 avec pour pseudo « Bernard ». Au sein de la 4eme compagnie du groupement F.T.P.F. il participe avec le grade de lieutenant aux combats de la libération et fut tué par une balle en pleine tête à l’âge de 30 ans.

Ses obsèques  se déroulent  le mardi 5 septembre 1944. au cimetière de Saint Acheul à Amiens. Son cercueil est recouvert du drapeau tricolore, sur la couronne de fleurs parmi d’autres fleurs on peut lire « Mort au champ d’honneur ». Les soldats britanniques alors présents rendent les honneurs à celui qui ést qualifié de "chef de la résistance Cagny-Saint Fuscien".

La Picardie nouvelle n°7 du 7 septembre 1944

Son nom figure sur la plaque commémorative 1939-1945 des chemins de fer du Nord en gare de Longueau ainsi que sur la stèle commémorative sur son lieu de travail, le dépôt SNCF de Longueau.

Wikimedia Commons by BB 22385, CC-BY-SA 4.0

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Publié le 3 Juin 2024

Octobre 1942, Madeleine MICHELIS, jeune professeure de lettres classiques,  rejoint le lycée d’État de jeunes filles de la ville d’Amiens, un bâtiment en grande partie occupé par les troupes allemandes. Après son passage à l’Ecole normale supérieure, il s’agit de son quatrième poste après le Havre, son annexe à Etretat et Paris. Âgée de 29 ans, elle est très vite appréciée de ses élèves, animant avec passion un atelier théâtre aux côtés de Georges-Louis COLLET, futur rédacteur en chef du Courrier Picard en 1944, qui est memebre du mouvement Libération Nord

Madeleine MICHELIS trouve difficilement à se loger dans Amiens dévastée, elle occupe différentes chambres d’hôtels avant de s’installer 6 rue Marguerite Hémart-Ferrandier (quartier Henriville), soit la même adresse que celle de Jeanne Fourmentraux arrêtée le 26 août 1942.

Fonds Marie-Claude Durand

Derrière la professeure se cache une femme déterminée dont l’engagement remonte avant-guerre.Ses grands parents maternels ont quitté l’Alsace en 1871 pour ne pas devenir Allemands.. 

Membre de la Jeunesse étudiante chrétienne (J.E.C.) elle a apporté sa contribution pour aider les réfugiés espagnols et n’a jamais caché son hostilité envers le régime nazi. En mai 1940 elle refuse la défaite et rejette le régime de Vichy ."Je n'ai absolument pas peur... Je crois invinciblement à l'avenir de la France... Soyons courageux et pleins d'espoir."

A Paris, au printemps 1941 elle sert d’agent de liaison à Pierre BROSSOLETTE. Durant l'hiver 1941 Madeleine MICHELIS prend sous son aile une jeune juive, Claude BLOCH dont le père, raflé en décembre 1941, a été enfermé à Royallieu-Compiègne (1).  Au cours de l’été 1942, elle fera passer la jeune fille en zone libre puis par la suite  l'enverra dans le Gers chez une amie.

A Amiens Madeleine MICHELIS devient agent du réseau Shelburn,  branche du Special operations executive (SOE) britannique qui a pour mission de récupérer et de rapatrier en Angleterre les aviateurs alliés dont les appareils ont été abattus dans le ciel français et sont disséminés dans la campagne picarde.

Madeleine MICHELIS est arrêtée à son domicile le 12 ou le 13 février 1944. Les Allemands la croyant à tort chef d’un secteur de renseignements la transfèrent à Paris, au lycée Montaigne où elle raconte, de retour dans sa cellule, avoir subi le supplice de la baignoire d'eau glacée. Elle meurt par strangulation le 15 ou 16 février, sans que l’on sache si elle a été assassinée ou si elle s'est suicidée pour éviter de parler à ses bourreaux…

Madeleine MICHELIS est nommée par le Général DE GAULLE à titre posthume "Chevalier de la Légion d'honneur", avec la citation  suivante :

Jeune Française admirable, qui s'est entièrement dévouée à la cause de la Résistance, professeur agrégée au lycée d'Amiens, a tout sacrifié au service de la Libération. S'est particulièrement occupée du passage des prisonniers évadés et d'aide aux parachutistes et aviateurs alliés. Arrêtée le 12 février 1944, transférée à Paris, a refusé de parler malgré les pires traitements. A été étranglée le 15 février 1944, trouvant une mort glorieuse au milieu des tortures supportées avec un courage magnifique et sans trahir son secret. Modèle d'abnégation, de foi patriotique.

Après la libération, en 1945 le conseil municipal d'Amiens et le conseil d'administration du lycée d’État de jeunes filles décident conjointement d'apposer une plaque dans l'entrée de l'établissement, rendant hommage à Madeleine MICHELIS. Et depuis 1975 le lycée d’Amiens porte son nom ainsi qu'un groupe scolaire et une rue de Neuilly-sur-Seine, sa ville de naissance.

Madeleine MICHELIS est chevalier de la Légion d’Honneur (1947), récipiendaire de la médaille de la Résistance française, de la Croix de Guerre 1939 - 1945 et de la Médaille de la Liberté attribuée à titre exceptionnel par le président des États-Unis.

En 1997, Madeleine MICHELIS est élevée au rang des Justes parmi les nations par le Mémorial de Yad Vashem (Jérusalem).

(1) Il s'agit de la rafle dite des notables

*

Pour aller plus loin, le site consacré à Madeleine MICHELIS par sa nièce Marie-Claude Durand  ainsi que le témoignage de Claude Dalsace née Jean-Bloch.

Julien Cahon, Madeleine Michelis (1913-1944), une Amiénoise dans la Résistance, préface de Jean-Louis Crémieux-Brilhac, Amiens, A.P.H.G.-Picardie et O.N.A.C. Somme, 11 octobre 2013

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Publié le 3 Juin 2024

Ayant connu l’occupation allemande de 1914 à 1918 à Lille et voulant répondre à l’appel des Français Libres, j’avais décidé de faire immédiatement tout ce qui était possible de faire contre l’ennemi. (Témoignage de Jeanne Fourmentraux - 1946)

Professeur adjoint au lycée de garçons d’Amiens depuis 1939, Jeanne Fourmentraux   mobilise des élèves pour  officiellement, aménager les tombes des soldats français morts en 1940 dans la région d’Amiens. Mais dans le même temps, le petit groupe ramasse et cache  les armes abandonnées. Dès la fin de l'année 1940 Jeanne FOURMENTRAUX élargit le groupe à d'autres membres de l'Education nationale et d'autres administrations comme les PTT et la SNCF.

Ce premier réseau amiénois diversifie ses activités : il  aide les soldats anglais encore cachés et les prisonniers français évadés, il  fournit des renseignements à Londres, sur le déplacement des troupes d'occupation et l'emplacement des aérodromes ou des défenses allemandes. Le réseau est, en partie,  financé par M. Bonneville, gendre de M. Carmichael, industriel d’Ailly-sur-Somme. Tous deux étaient des proches de Jean Moulin. Le groupe est rattaché en mars 1941,  aux  "Bataillons de la Mort", créé sur Paris par Albert Dubois.C'est Marcel Boulanger, professeur de gymnastique dans le même lycée que Jeanne Fourmentraux qui en prend la tête.

Une trahison entraîne l’arrestation de la majorité des résistants amiénois le 26 août 1942. Jeanne Fourmentraux est transférée à Paris  et emprisonnée d'abord au fort de Romainville, puis à La Santé et ensuite transférée à Fresnes, Jeanne Fourmentraux est  déportée le 28 avril 1943 depuis Compiègne en direction de Ravenbruck où elle arrive le 1er mai.

En janvier 1945, elle fait partie de la marche de la mort qui l’emmène au camp de Bergen-Belsen qui est libéré par les unités de l’Artillerie Royale de Londres, le 27 avril 1945. Jeanne Fourmentraux  est rapatriée le 1er juin 1945, après avoir été soignée contre le typhus.

Diminuée physiquement, elle devient surveillante générale au lycée de jeunes filles (l'actuel lycée Michelis) jusqu'à son départ en retraite en 1962. En parallèle, elle anime après-guerre la section départementale du Comité d’Action de la Résistance qui regroupe la plupart des associations et mouvements de la Résistance, à l'exception des organisations proches des communistes.

Jeanne Fourmentraux est officier de la Légion d’Honneur,  elle est également titulaire de la médaille de la Résistance Française, de la carte de combattant volontaire de la Résistance  et de la croix du mérite franco-britannique.

Une plaque est apposée à l'intérieur du lycée rendant hommage à son action.

 Jeanne Fourmentraux est décédée le 20 mars 1982 à l'âge de 84 ans.

 

 

 

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Publié le 19 Février 2024

Jean- Marc LAURENT naquit à Amiens le 21 Mars 1926, rue de la 3e DI. Quand la guerre éclata, il était apprenti radio-électricien aux établissements Léraillé. Le contexte familial étant patriotique, il ne put admettre l’échec de la France en 1940 et passa rapidement à l’action.
Son travail à la SNCF et ses promenades dans les Auberges de jeunesses étaient l’occasion d’observer les mouvements militaires allemands : dès 16 ans, il proposa ses services comme Agent de Renseignement puis entra dans la Résistance fin 1943.
Comme FTP, ses actions se déroulèrent dans le réseau Centurie dirigé par le Colonel Yves, c’est-à-dire Jean LAGARRIGUE.

Le 2 avril 1944, en face du Pavillon Bleu, à la Hotoie, Jean-Marc fut arrêté avec d’autres responsables.
Ils furent enfermés à la Citadelle où ils connurent de terribles interrogatoires à la matraque. Sans jugement, ils furent condamnés à la déportation.
Le 2 juillet, 2521 patriotes montèrent dans le « Train de la Mort » jusqu’à Dachau. Jean-Marc LAURENT fut dirigé vers Allach puis Hersbruck et enfin à Flossenburg où il dépérit rapidement. Il fut transporté à l’hôpital puis au four crématoire le 5 Novembre 1944. Il avait 18 ans.

Au frère Leclerc qui assistait à ses derniers instants, Jean-Marc Laurent dit :
« JE SUIS FOUTU, MAIS PAS POUR RIEN ».

Maryse Confrère

*

Jean-Marc Laurent reçut à titre posthume la médaille de la résistance, la croix de guerre et la croix de la Légion d’honneur. Un collège d'Amiens ainsi qu'une rue portent son nom.

Pour prolonger : sa fiche dans le dictionnaire biographique Le Maitron.

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Publié le 18 Février 2024

Les  quatre membres de la famille Lemaire, le père et ses trois fils, militants communistes ont été très actifs au sein des Francs Tireurs et Partisans (F.T.P.) et sont morts pour leurs convictions.

Maurice, Joseph LEMAIRE

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Né à Sant-Valéry-sur-Somme le 26 mars 1897, Maurice Lemaire habita  Ailly-sur-Somme puis  Amiens. Vétéran de la Première Guerre mondiale, il était traminot à Amiens. En tant que militant communiste militant, il est interné en avril 1940 dans les camps de Plainval (Oise), puis du Sablou (Dordogne) et de Saint-Paul-d’Eyjeaux (Haute-Vienne). Il rejoint son fils ainé, Maurice Arthur, au sein des Francs-tireurs et Partisans (FTP). ll devient rapidement responsable régional militaire des FTP de la Somme mais, traqué par la police, il doit quitter le département avec son fils en février 1942. Devenu commandant FTP et responsable interrégional, Maurice Lemaire, dit « Adrien », continua le combat en Normandie.  Arrêté avec son fils Maurice Arthur à Quettreville-sur-Sienne dans la Manche, il est fusillé à Saint-Lô le 1er octobre 1942

Pour prolonger : sa fiche dans le dictionnaire biographique Le Maitron.

 Maurice, Arthur LEMAIRE

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Né le 9 Septembre 1919 à Amiens, de profession ajusteur,  il s'engage très tôt dans la Résistance et doit quitter avec son père le département de la Somme  pour échapper à la police. Devenu  responsable régional dans la Manche, il est arrêté avec son père. Condamné à  mort par le tribunal militaire allemand de Saint-Lô, il est fusillé le 24 novembre 1942.

Pour prolonger : sa fiche dans le dictionnaire biographique Le Maitron.

Charles Arthur Lemaire

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Né le 15 Février 1926 à Ailly-sur-Somme, il est étudiant à la société industrielle d’Amiens. Il est monteur de cycle. Comme son père et son frère, il est communiste, et intègre les FTP sous le pseudonyme 'Jean'.  Il participe à de nombreux sabotages de voies ferrées ainsi qu'à l'attentat du "Royal", le soir de Noël 1942, cette brasserie d’Amiens  réquisitionnée comme foyer des soldats allemands. Arrêté le 23  avril 1943. condamné à mort, il est le dernier fusillé du "groupe Michel", à la citadelle d’Amiens le 2 août 1943 avec dix de ses compagnons. Il avait 17 ans Son corps est  enterré dans ce qu’on appellera "le charnier de la Citadelle"». Après la Libération, son corps exhumé et identifié est rendu à sa mère.

Pour prolonger : sa fiche dans le dictionnaire biographique Le Maitron.

Maurice père et fils, et Charles obtiendront la médaille de la Résistance française à titre posthume.


Arthur Lemaire

AD80 31FI2

Né le 12 mai 1929 à Ailly-sur-Somme, il rejoint les  F.T.P. en  novembre 1943. Attaquant un convoi militaire allemand le 28 août 1944 sur la route de Conty, il est  porté disparu, Capturé il a été sans doute fusillé. La médaille de la Résistance lui sera décerné avec le titre de caporal Chef. Il avait 15 ans.

Pour prolonger : sa fiche dans le dictionnaire biographique Le Maitron.

Tous les quatre reposent dans le Carré de corps restitués du cimetière Saint-Acheul dit "ancien l", allée des Benoites à Amiens.

Une plaque commémorative a été placée sur l'ancienne demeure familiale et la rue a été rebaptisée « Rue des Quatre Lemaire » (10 rue des Quatre Lemaire) ; leurs noms figurent également sur la plaque commémorative des « Résistants du Quartier », 131 Boulevard de Châteaudun).

Une stèle en l’honneur des quatre Lemaire  a été inaugurée le 5 septembre 2015 dans le square d'Amiens qui porte leur nom.

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Publié le 18 Février 2024

Pierre DEROBERTMAZURE était né en 1895 et demeurait au n° 126  avenue Louis Blanc à Amiens. Membre de la S.F.I.O. (Socialiste) et de la ligue des Droits de l'Homme, il faisait fonction, sous l'Occupation, de rédacteur à la Préfecture de la Somme au service de la Main d'œuvre et du Travail (dit bureau de placement en 1936). Ce service devint par la suite l'Inspection du Travail, situé 45 rue des Otages à Amiens ainsi que dans les baraquements de la place du cirque.  

C'est par ces bureaux que transitaient, issus de la  "Kommandantur", les dossiers des travailleurs à destination de l'Allemagne, "les S.T.O."  (le Service du Travail Obligatoire). Ces dossiers subirent par "certains employés" dont Pierre, des "modifications" : fausses cartes de travail, faux dossiers de santé, certificats de complaisance. 1016 travailleurs requis échapperont ainsi au S.T.O. 

Pierre appartenait à "Libé-Nord" ainsi qu'à un groupe de résistants  locaux. Il partait souvent à l'extérieur afin de diffuser des tracts, des bulletins de liaison. Ce petit bonhomme, discret, bossu, passait à travers les mailles du filet allemand, dans les bus et dans les trains. 

Victimes d'une dénonciation, plusieurs patriotes comme lui, Paulette VERDY, M. BONPAS, furent arrêtés et internés à la prison d'Amiens le 6 décembre 1943 par la Gestapo. II trouva la mort lors des bombardements de la prison le 18 février 1944. Il avait 49 ans.  

Au faubourg de Hem, une plaque est apposée sur le mur de son ancien domicile et une rue porte son nom.  

 En juin 1946, une cérémonie eut lieu à Gentelles en sa mémoire. Au cimetière, ses amis lui  élevèrent un monument, rappelant qu'il était mort pour la liberté. Son nom est inscrit sur le monument aux morts de Gentelles. A ce jour, il n'y a plus aucune trace de sa tombe en ce lieu.

Extrait d'un témoignage de Jean Michel TOPART, un ami de Pierre.

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