Marius Sire, résistant membre des FTPF

Publié le 15 Février 2024

Marius Sire est né le 20 décembre 1912 à Ville le Marclet.
Sire est un ouvrier ébéniste de Flixecourt. Ancien responsable de la jeunesse communiste et de la cellule locale du parti, activement recherché, il a dû quitter la Somme pour la Normandie le 10 septembre 1941.
Assez mince, le cheveu très noir, fine moustache, Sire serait plutôt « joli garçon » s’il ne lui manquait que quelques incisives nuisant quelque peu à son sourire. Fantasque, un peu hâbleur, il aime la poésie, la musique … et le vélo. Ancien coureur cycliste il lui arrive, de faire de rapides aller et retour de Caen à Amiens, pour voir sa femme, au grand dam de ses camarades de combat, irrités par ses imprudences.


EXTRAITS DE LETTRES DE MARIUS SIRE A SA MERE
13 juillet 1943 … « Je suis condamné à la peine capitale. La confirmation du jugement aura lieu incessamment, j’ai demandé le recours en grâce. Je ne suis pas un criminel. Ma conscience est nette de toute souillure et mes mains ne sont pas tachées de sang.
Le pire pour moi, c’est que je ne pourrais plus travailler pour élever nos enfants comme je l’ai toujours fait dans l’honneur et la dignité. ».

8 août 1943 … « Ils savent que je suis le chef, car certains ont parlé… Moi je suis fier de n’avoir rien dit. J’en ai vu de cruelles. J’ai été sourd pendant 15 jours et pendant 8 jours j’ai uriné du sang. Mon coeur battait à 30 coups minute. J’ai été bien bas mais ma volonté toujours aussi forte… Si je tombe soyez fier de moi. Je vous aime et je pense à vous. »

Il a été exécuté le 14 août 1943 au Mont Valérien à Suresnes (94) pour activités politiques.

Texte de Gérald Maisse

Marius Sire est né le 2012/1912 à Ville le Marclet (80), Fils de feu Gédéon Georges et de Marie Berthe Adélaïde TAVERNIER. Marié à SARA Rose Louisa. Menuisier Ébéniste Sculpteur sur bois, domicilié rue Victor HUGO à Flixecourt (80)

Recrutement Amiens - Classe 1932 Incorporé le 18/04/1934, 510ème R. Chars de Combats - Chasseur de 2ème Classe. Renvoyé dans ses foyers le 6/07/1935 510ème R. Chars de Combats - Chasseur 1ère Classe le 7/07/1935. Affecté pour la mobilisation au centre mobilisateur de Chars n°503. Mobilisation Générale - Rappelé à l’activité le 26/08/1939, Dépôt de Chars n°503 - 31ème Cie- Chasseur 1ère Classe le 11/09/1939.
Démobilisé le 19/07/1940 par le Centre démobilisateur de Castelnau – Magnac Réfugié à Montalzat (82) jusqu’au 14/10/1940

Menuisier chez Mr MELUN (80) du 15/10/40 au 10/09/41 date à laquelle il prend le maquis Militant communiste et syndicaliste. Secrétaire de la cellule communiste du canton de Picquigny (80)
Prend une part active aux luttes du Front populaire
Entre en résistance en mai 1941, distribue des tracts et effectue une propagande active dans les milieux ouvriers de la Vallée de la Nièvre

--- Le 10/09/1941 la Gestapo arrête 11 communistes dans la commune de Flixecourt dont son beau-frère René SARA. A la suite de ces arrestations, Marius quitte son domicile le 10/09/1941 à 13 heures disparait, rentre en clandestinité et rejoint la résistance dans le Calvados. Dès le 15/09/1941 un mandat d’arrêt est lancé contre lui. SIRE est nommé courant 1942 à Paris par Jean PETIT, Chef de Secteur de ‘’2 départements’’ au grade de Commandant.

Faits d’Armes dans le Calvados : commandant des secteurs du Calvados et de la Manche. Devient membre du triangle de la direction du Parti communiste clandestin avec Joseph Étienne et Émile Julien. Participe à toutes les opérations de 1942 à son arrestation à Caen, en mai 1942 tue lors d’une opération deux policiers.
Participe aux opérations de déraillements : dans la nuit du 16/04/1942 et dans la nuit du 1er Mai, d’un train transportant les permissionnaires de la Wehrmacht, les trains déraillent à Airan entre Mézidon et Caen. Bilan des deux déraillements : 40 soldats allemands morts et de nombreux soldats blessés ; participe sur la place de la foire exposition de Caen à la destruction de stocks allemands, à un attentat à la bombe contre le bureau de placement ; suite à une 3ème tentative de déraillement à Mesnil Mauger, plusieurs membres du groupe sont arrêtés par la police mobile de Rouen, à Caen, Lisieux, Falaise.

En rentrant à Caen, arrêté place du 36ème R.I à un barrage de Gendarmerie, sans se départir de son calme, Marius exhibe de faux papiers et passe. Un de ses compagnons qui le suit de peu, fait preuve de moins de sang-froid et est capturé ; ce qui entraîne une série d'arrestations. Marius change d’aspect, cheveux teints en brun, et prend le pseudo de Roland. La police française est sur ses traces, la traque est sans pitié.
Marius SIRE leur échappe plusieurs fois. Arrêté par la brigade régionale judiciaire de Rouen le 15/05/1943 dans sa planque 14 rue du Gaillon à Caen. Interné à la prison de Caen du 15/04 au 14/05/1943. Transféré à la prison de Fresnes (94) du 15/05 au 14/08/1943. Marius passe devant le tribunal de Guerre allemand, siégeant 11bis, rue Boissy d’Anglas, et est condamné à mort pour sabotage contre les occupants, destruction et sabotage de voies ou moyens de communication à Lisieux, Cherbourg et Rennes.

Témoignage : Michel de BOUARD.

Fusillé le 14/08/1943 au Mont Valérien à Suresnes (94) pour activités politiques

- Mention Mort pour la France. Inhumé à Ivry S/Seine (94) registre 2.818 - Corps restitué le 10/10/1944

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