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Publié le 17 Septembre 2024

Dans le cadre du cycle de conférences "les Archives se racontent" organisé par les Archives municipales et communautaires d'Amiens, s'est tenue le 16 septembre 2024 une intervention sur les 80 ans de la libération d'Amiens par François Sirel de notre association.

31 août 1944, la Libération d’Amiens, de la joie au désenchantement

27 mai 1944 - 11 avril 1945

Vous trouverez ci-dessous le résumé de la conférence et le support utilisé téléchargeable en deux parties.

Le cauchemar des 50 mois d’occupation s’est terminé brusquement. Ce titre de L’Oise Libérée pourrait être repris pour la ville d’Amiens qui est libérée le 31 août 1944 en moins d’une journée. Comme pour Beauvais et les autres villes de la région, ce n’est pas le résultat d’une insurrection populaire à l’image de Paris accueillant le général de Gaulle le 25 août mais celui d’une action concertée entre les forces britanniques et les résistants regroupés au sein des Forces françaises de l’intérieur.
La 2e division blindée britannique a pour objectif principal de franchir la Somme et de foncer au plus vite vers le Nord de la France et la Belgique tandis que, pour la Résistance, l’important est de chasser l’occupant et de s’emparer des lieux de pouvoir.
Si des troupes allemandes ont commencé à quitter Amiens, les forces restantes s’apprêtent à détruire tous les ponts afin de retarder l’offensive alliée. Aussi les combats les plus meurtriers vont se concentrer sur deux points de passage restés intacts, le plus important étant le pont Beauvillé, le second étant les ponts de Montières.

Pour les Amiénois c’est un sentiment mêlé de joie et de surprise en voyant l’occupant chassé de la ville si vite. Pendant quatre ans ils ont vécu à l’heure allemande avec un centre-ville dévasté, soumis à une occupation militaire synonyme de réquisitions et de privations. Les derniers mois, les habitants vivent au rythme des alertes. Car, en prévision du débarquement de Normandie, les gares de triage et les voies ferroviaires sont systématiquement bombardées avec pour objectif la paralysie totale du trafic au nord de la Loire. Au cours de ces « années noires », une minorité d’hommes et de femmes aux appartenances sociales ou politiques diverses s’est engagée dans la Résistance malgré les risques encourus. A l’image du Conseil national de la Résistance, elle se présente unie, à la veille du débarquement, avec la constitution du comité départemental de libération et d'un état major militaire des Forces françaises de l’Intérieur.

La joie ne dure qu’un temps. Elle est vite ternie par la découverte progressive des charniers où les Allemands ont enterré des résistants exécutés. Commence également une attente qui dure près de huit mois avant le retour des soldats prisonniers et des déportés lorsque ces derniers sont encore vivants. La libération ne signifie pas non plus un retour à la normale : les Amiénois continuent à avoir faim et froid et s’indignent de la lenteur de la justice contre les collaborateurs  qui fixe un cadre légal après les règlements de compte et les vengeances des  premiers jours de la libération. Même si la relève administrative locale a été minutieusement préparée, la ville n’a pas les moyens d’entreprendre les travaux de reconstruction.  La visite du général de Gaulle, chef du gouvernement provisoire, le 11 août 1945 vient à peine panser les plaies.

 

Première partie du diaporama 31 août 1944, la Libération d’Amiens, de la joie au désenchantement.

Seconde partie du diaporama 31 août 1944, la Libération d’Amiens, de la joie au désenchantement.

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