amiens sous l'occupation

Publié le 16 Février 2024

"La Gestapo s'installa fin mai 1940 dans une maison de la rue Duminy. Par la suite cet
organisme dont le nom officiel était : SICHERHEIT - POLIZEI - SD KOMMANDO AMIENS fut
successivement transféré au 32, boulevard d'Alsace Lorraine, au 1, rue Debray puis au 174, rue
Jeanne d'Arc. Les investigations opérées dans ce dernier immeuble après la Libération de la Ville n'ont pas permis de trouver trace des chambres de tortures comme il en existait dans la capitale. Pourtant les prisonniers amiénois de la Gestapo furent traités de la même façon que
ceux des autres grandes villes.

Il est à peu près certain qu'il y avait à l'hôpital Psychiatrique de Dury les Amiens un
local où les interrogatoires étaient assortis d'odieux supplices. Malheureusement ceux qui auraient pu en témoigner n'ont pas résisté aux tortures ou ont été fusillés.
Sur les cadavres exhumés de ces malheureux, les traces de tels traitements ont pu être
relevées.

Quels étaient les membres de la Gestapo d'Amiens ?
Leur chef était "l'OBERSTURMFURHER", "Karl RUFFIG - Fritz ZAUHER - Walter
BRAUMANN - Herman KRAUSS - Herman SCHULLY - Hans KAMERY - Johannes HUSBER -
Dr. Hans JENICKE - Hubert RIEDELL - Bernardt AHSTRAMPH, chauffeur.

Des femmes, des prostituées… firent arrêter de nombreuses personnes par leurs
dénonciations…"
 

Témoignage de Pierre Dhenain, beau frère de Georges Matifas.

*

Pierre DHENAIN de Camon, né le 5 avril 1923, était employé de mairie. Il avait rejoint les Francs Tireurs et Partisans. Arrêté le 17 mai 1944, il fut déporté le 2 juillet  dans le "Train de la mort" appelé ainsi  en raison du nombre élevé des décès survenus durant le voyage. Arrivé au camp de DACHAU le 5 juillet, Pierre DHENAIN est par la suite transféré dans des Kommandos proches de Mannheim, rattachés au camp du Struthof. Il rentre le 25 avril 1945.

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Publié le 16 Février 2024

Document Impérial War Museum

Le 18 février 1944, vers 12 heures, un raid aérien nommé « RAMROD 564 » appelé à tort « Jéricho » était lancé sur la prison d’Amiens de la route d’Albert.

L'attaque fut menée par 18 Mosquito FB Mk VI du Wing 140 de la RAF , couverts par 4 Hawker Typhoons du Squadron 198 conduits par le pilote belge Raymond Lallemant,
sobriquet « Cheval » (ce sobriquet lui avait été donné car il avait pour ami un cheval qui le suivait partout et qui était devenu la mascotte de l'escadrille).

La précision de l'attaque fut relative : sur les 40 bombes lancées, 23 tombèrent dans  l'enceinte de la prison, tandis que 13 autres ne ratèrent l'objectif que de peu. Le bâtiment
principal fut gravement touché, une énorme plaque de béton s'effondra et 102 personnes furent tués y compris le personnel allemand se trouvant sur place. Quatre autres bombes ne firent des dégâts qu'à une distance de 250 à 700 mètres de la prison.

Peu de prisonniers s'évadèrent car ils craignaient d'être repris rapidement et exécutés par la Gestapo, et/ou craignaient des représailles sur leurs proches.

Aujourd’hui, reste la mémoire ; une pensée émue pour toutes les victimes de cette tragédie du vendredi 18 février 1944, disparues au cours de la plus machiavélique des opérations d’intoxication de la Seconde Guerre mondiale, comme l’écrira Jean Pierre Ducellier dans son ouvrage : « Le secret du bombardement de la prison d’Amiens du 18 février 1944 » de 2002.

Jacques LEJOSNE

*

Pour les 80 ans de l’opération Jéricho La Ville d'Amiens et le Souvenir français organisent une cérémonie, après une interruption de 20 ans des commémorations

Dans un de ses récits de guerre, Pierre DHENAIN racontera que depuis le bombardement
de la prison d'Amiens du 18 février 1944, un nombre important de prisonniers de la Gestapo et de la police allemande sont enfermés dans la Citadelle d'Amiens. Le 17 mai 1944, jour de son arrestation,
il occupe la cellule n°2, une annexe construite dans une des cours qui se compose d'une vingtaine de cases étroites à peine éclairées… Elles étaient destinées aux condamnés à mort, aux détenus tenus au secret, aux durs de la Résistance… "C'est "le Mitard"… Je suis au secret". Au n°4 - Jean Marc Laurent, au n°7 André Carouge… Des échos sonores nous parviennent jusqu'à nos cellules. Dans la nuit du 25 au 26 mai, mon beau frère Georges Matifas a été abattu après un ultime interrogatoire et d'odieux supplices*. Je l'ai appris par l'Occupant de la cellule n°15 Gustave Masson. Son corps sera découvert dans le cimetière privé de l'Hôpital de Dury les Amiens".

* En réalité, Georges Matifas a été abattu à l'Hôpital Philippe Pinel de Dury les Amiens.

*

Pierre DHENAIN de Camon, né le 5 avril 1923, était employé de mairie. Il avait rejoint les Francs Tireurs et Partisans. Arrêté le 17 mai 1944, il fut déporté le 2 juillet  dans le "Train de la mort" appelé ainsi  en raison du nombre élevé des décès survenus durant le voyage. Arrivé au camp de DACHAU le 5 juillet, Pierre DHENAIN est par la suite transféré dans des Kommandos proches de Mannheim, rattachés au camp du Struthof. Il rentre le 25 avril 1945.

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Publié le 16 Février 2024

En mai 1940, lorsque les Allemands occupent la ville d’Amiens, j’ai 16 ans, mes parents habitaient rue Saint Fuscien, entre les boulevards extérieurs et la Croix Rompue. A l’époque, c’était encore la campagne – promenade dominicale appréciée des Amiénois qui, à la belle saison, montaient à pied jusqu’au terrain d’aviation populaire – au sommet de la côte de Monjoie.
Autre souvenir moins romantique : plusieurs fois par semaine je voyais revenir de l’entrainement tout un bataillon d’infanterie. J’étais assez impressionné par le chant de marche à deux voix qu’interprétaient ces fantassins en treillis.
Sur le terrain de l’Amiens Athlétic Club, qui existait déjà à cette époque, dissimulé sous un filet de camouflage, un petit avion léger était à la disposition d’un général allemand qui logeait dans la maison de Mr Hartlay, industriel anglais, qui avait dû regagner l’Angleterre à la déclaration de la guerre ; une sentinelle dans sa guérite montait la garde.

Témoignage de M. Jacques DHEILLY aujourd’hui disparu
 

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