Le 8 mai 2024 une stèle rendant hommage aux Résistants neslois morts pendant la Seconde Guerre mondiale a été inaugurée sur le parvis de la mairie de Nesle. L’initiative en revient à Pierre DASSONVILLE, alors adolescent pendant l’occupation, qui, souhaitait honorer la mémoire des résistants de la commune qui avaient fait le sacrifice de leur vie. Il s'est rapproché de Frédéric DEMULE, maire de Nesle, pour évoquer l’installation de cette stèle.
La cérémonie s’est tenue en la présence de madame Yaël MENACHE, députée dans la 5ème circonscription de la Somme, monsieur José RIOJA, président de la communauté de Communes de l’Est de la Somme. Et madame Maryse FAGO, conseillère régionale des Hauts-de-France, représentait Xavier BERTRAND, président du conseil régional des Hauts-de-France
Neuf noms sont gravés à tout jamais :
Maurice Compagnon
Pierre Le Roy fusillés
Roger Cavel mort à Dora
Alfred Terreux, mort à Dachau
Denis Longuet
Serge Dunant
Claude Namuroy
Henri Nardeaux
Eugène Marat
Quelques visages de Résistants neslois. Robin JouretLanglois-Courrier Picard
La phrase qui a été gravé ensuite « Et tous les Neslois entrés en résistance » rend hommage aux Résistants vivants après le conflit.
Pour aller plus loin : l'article consacré à la Résistance à Nesle et le témoignage de Pierre Dassonville.
Le 9 mai 2024 au mémorial de Gentelles, dépendant de la commune de Boves (Somme) une cérémonie s’est tenue en hommage à Marcel Payment, résistant, à l’initiative de la municipalité de de Mers-les-Bains (Somme), en la présence de madame Ingrid Dordain, députée de la 2e circonscription de la Somme, monsieur Xavier Commercy, maire de Gentelles, de monsieur Michel Delépine, maire de Mers-les-Bains et de madame Anatolie Mukamusoni, présidente de ’association Centre de Mémoire et d’Histoire-Somme-Résistance et Déportation .
Marcel Payment, né le 26 juin 1924 au Tréport (Seine-Inférieure, Seine-Maritime) travaille comme commis de boucherie à Mers-les-Bains quand en décembre 1942, il est réquisitionné pour l’organisation Todt chargé d’ériger les fortifications sur les côtes de la Manche. Au 1er février 1943, il choisit d’être réfractaire. Obligé de quitter Le Tréport, il se cache à Ochancourt (Somme) où il trouve un emploi chez un entrepreneur de battage.
Il n’a que 19 ans lorsqu’il s’engage en 1943, sous le pseudonyme d’Henri, dans la 3e compagnie des Francs-Tireurs Partisans du Vimeu. Il participe alors à de nombreux sabotages, notamment celui commis le 28 octobre 1943 sur la ligne Abbeville-Le Tréport provoquant le déraillement de 25 wagons transportant des troupe allemandes . Le 1er janvier 1944, avec trois compagnons, il met hors service la voie ferrée Amiens-Boulogne, à hauteur de Noyelles.
Arrêté le 15 avril 1944 sur son lieu de travail, il est emmené à la prison d’Abbeville, puis transféré deux jours plus tard à la citadelle d’Amiens. Il est exécuté dans la nuit du 8 au 9 mai 1944 au bois de Gentelles à Boves avec 7 autres résistants .Les corps jetés dans une sape datant de la Première Guerre mondiale sont découverts le 17 septembre 1944 en même temps que ceux de 18 personnes dissimulées dans une seconde sape. Les corps non identifiés sont alors enterrés au cimetière de la Madeleine à Amiens.
Les parents de Marcel Payment doivent attendre le retour de déportation en août 1945 du chef de groupe FTP pour apprendre que leur fils été sorti de cellule pour une destination inconnue. .Ils reconnaissent son corps exhumé à une de ses dents brisée, à ses vêtements et à son ceinturon.. La dépouille de Marcel Payment est transféré dans le caveau familial à Mers-les-Bains (Somme).
Il lui est décerné la mention « Mort pour la France » et la carte de combattant volontaire de la Résistance à titre posthume.
Son nom est inscrit sur le monument commémoratif aux fusillés du bois de Gentelles. Le maire de Mers-les-Bains, Michel Delépine, a l’intention de demander au conseil municipal d’attribuer le nom de Marcel Payment à une des rues de la ville.
Pour aller plus loin : la fiche rédigée par Daniel Pillon et Catherine Roussel dans le dictionnaire biographique Le Maitron.
Jean CREPIN naît le 1er septembre 1908 à Bernaville dans une famille d'industriels (usine de boutons depuis 1874).
Polytechnicien, il entre dans l'artillerie coloniale. En août 1940, alors qu'il est à Manoka, au Cameroun, il se rallie au général Leclerc. Il prend part à toutes les campagnes de la 2ème DB (héros de Bir Hakeim) dont il devient début 1944 commandant de l'artillerie. Il joue un rôle important dans la Libération de Paris en août 1944 puis dans la Libération de l'Europe puisqu'il va jusqu'à Berchtesgaden.
Après des missions en Indochine, en octobre 1949, il devient chef d'état-major du ministre de la Défense Nationale. De 1955 à 1958, avec Pierre Guillaumat, il étudie la réalisation d'une arme atomique. En 1960, il est nommé Commandant en chef en Algérie. En 1970, il est vice-président de la SNIAS et Président d'Euromissile.
Le 4 mai 1996, Jean CREPIN décède à Achères, dans la Seine et Marne où il est inhumé. Parcours exemplaire qui fait dire à son petit-fils, Jean René Van Der Platsen dans son livre « La nostalgie de l'honneur » : « Ce héros d'hier pourrait-il, par son exemple, nous inspirer aujourd'hui ? »
Maryse Confrère
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Le 25 mars 2023, au pied du monument du maréchal Leclerc, place René Goblet à Amiens, deux stèles ont été dévoilées, l'une à la mémoire de Jean CREPIN, l'autre à la mémoire de Jacques de GUILLEBON, enterré à Essertaux, au sud d’Amiens, tous deux Compagnons de la Libération.
Pour prolonger : la page qui est consacrée à Jean CREPIN sur le site de l'ordre de la Libération.
Jacques LEJOSNE, co-président de notre Association, nous a quittés le 1er février 2019 à l’âge de 85 ans. Il était "la mémoire vivante de notre département".
Il avait 11 ans en 1944, quand Amiens a été bombardée par les alliés dans la nuit du 12 au 13 juin. Lui et sa famille se trouvaient à Pont-de-Metz. « Le ciel était chargé de fusées éclairantes et on y voyait comme en plein jour », racontait-il.
Après avoir travaillé dans le bâtiment comme plombier, ensuite comme animateur pour l’Association Amiens, avenir jeunes, il s’est lancé dans la recherche, il a acquis de nombreux documents et cartes postales anciennes et a notamment écrit plusieurs ouvrages sur les quartiers d’Amiens mais également sur la résistance dans l’Amiénois.
Il avait 11 ans en 1944, quand Amiens a été bombardé par les alliés dans la nuit du 12 au 13 juin. Lui et sa famille se trouvaient à Pont-de-Metz. « Le ciel était chargé de fusées éclairantes et on y voyait comme en plein jour », racontait-il. Historien amateur, auteur de plusieurs ouvrages sur la Seconde Guerre mondiale et la résistance à Amiens, Jacques Lejosne est décédé vendredi 1er février à l’âge de 85 ans. Ses obsèques auront lieu mardi 12 février au crématorium d’Amiens.
Issu du monde ouvrier, il avait d’abord travaillé dans le bâtiment comme chef d'équipe en plomberie-sanitaire avant de devenir animateur de formation pour l'association Amiens Avenir Jeunes. Collectionneur de ce qu'on appelle les vieux papiers et de cartes postales anciennes, il s’est mis à fouiller les archives pour raconter ceux et celles qui ont fait l’histoire de la Seconde Guerre mondiale dans les quartiers de sa ville.
Comme l'écrit Estelle Thiebault dans le Courrier Picard : "Avec ses complices, Jackie et Françoise Fusillier, il va sortir une dizaine de livres sur l’histoire de Saint-Pierre, Saint-Jacques/Saint-Roch, Boutillerie, mais aussi pas moins de 5 livres sur la résistance. Dont un sur les noms des rues amiénoises. Ils ont répertorié une soixantaine de plaques apposées entre 1949 et 1983 à la mémoire des combattants et des victimes de la Seconde Guerre mondiale, dont trente Amiénois."
Depuis de nombreuses années, bien avant le début de notre association dont il a été l’un des membres créateurs, Jacques Lejosne a œuvré pour obtenir un Centre de Mémoire à la Citadelle.
C’est une perte qui laissera un grand vide dans notre association. Nous présentons toutes nos condoléances à la famille.
Le 18 août 1944, dans les bois de Lucheux, au lieudit « le Wattron » ou « le bois Morel », deux ouvriers : Emile GALET et Maurice MOREL – qui oeuvraient à la production (ou fabrication) de charbon de bois pour les Ets Saint Frères dont ils étaient les salariés, sont arrêtés par les Allemands. Tous deux habitaient le village de VIGNACOURT (Somme) au moment des faits.
En ce qui concerne Maurice MOREL, un tragique destin s’annonce. Le jour de son arrestation il est enfermé à la prison de la Citadelle d’Amiens, ce jusqu’au 26 août 1944, jour où il sera transféré à la prison de Loos lez Lille (Nord). Il y restera en détention jusqu’à son départ en déportation par le transport connu depuis la Libération sous le nom du « Train de Loos », en gare de Tourcoing (Nord) le vendredi 1er septembre 1944. S’en suivra un long et pénible périple à travers la Belgique et un passage par la Hollande pour redescendre ensuite vers l’Allemagne :
COLOGNE, arrivée le 3 septembre 1944, départ le 6 septembre 1944.
ORANIENBOURG – SACHENHAUSEN, arrivée le 7 septembre 1944, départ le 16 octobre 1944.
Sa-bloc 37/38 – n° de détenu : 97709
RAVENSBRÜCK – n° de détenu 11224
KARLSHAGEN, ILE D’USEDOM (Mer Baltique), arrivée le 17 octobre 1944 NON RENTRE. Maurice MOREL décédera le 3 mars 1945 au camp de KARLSHAGEN (Peenemünde) – ILE D’USEDOM (Mer Baltique) dans sa 41ème année (acte de décès n°12). Il laissera une veuve, Renée et un petit garçon, Pierre, alors âgé de 27 mois. A son retour de déportation, un camarade d’infortune Mr Roger FLAMBRY, domicilié à REBREVIETTE (Pas de Calais) attestera avoir vu mourir Maurice MOREL des suites de manque de nourriture, travail forcé et mauvais traitement. Il ajoutera : iI est décédé épuisé.
Quant à Emile GALET, un destin non moins tragique s’annonçait également pour lui. Il semble qu’il aurait eu un parcours en tout point identique à celui de Maurice MOREL. Selon son acte de décès (n°10), il est mort à USEDEM (Allemagne) le 15 janvier 1945.
Ces tragiques arrestations suscitent encore de nos jours bien des controverses, et nourrissent toujours de tenaces rancœurs. Il aura fallu, malgré les fortes oppositions venues de la part d’anciens membres du réseau de Résistants de Lucheux et /ou de leurs descendances, toute l’opiniâtreté et le courage de Mr Pierre TRZCIALKOWSKI, Maire de l’époque, auquel il y a lieu d’associer Mr Pierre LALOI, secrétaire de mairie, initiateur de la démarche, pour que les noms de ces deux malheureuses victimes soient gravés sur le Monument aux Morts de la ville. A l’occasion de la Journée nationale des Déportés, une cérémonie d’inauguration a eu lieu le dimanche 30 avril 2006, à laquelle assistaient le fils de Maurice Morel, ainsi que la fille de Roger FLAMBRY.
Une cérémonie était organisée le samedi 31 août 2019 au Poteau des Fusillés à la Citadelle d’Amiens pour commémorer le 75ème anniversaire de la Libération d’Amiens et rendre hommage aux 35 patriotes exécutés dans ce lieu.
A la suite de cette manifestation, une plaque a été dévoilée, à l’initiative de la mairie de Mers les Bains, en l’honneur de trois Mersois (Jules MOPIN, André DUMONT et Ernest LESEC, qui ont été exécutés à cet endroit.
Etaient présents, Madame FOURE, Maire d’Amiens, Monsieur GEST, Président d’Amiens métropole, Madame POMPILI, député de la Somme, Monsieur MAQUET, député de la Somme, Monsieur JARDE Conseiller départemental, Monsieur le sous-préfet d’Abbeville, Monsieur DELEPINE, Maire de Mers les Bains de même que des membres des familles qui ont lu des extraits des dernières lettres de leur parent.
Jackie FUSILLIER
- LESEC Ernest Pascal François : né le 29 novembre 1918 à Beaufort en Vallée (Maine et Loire), lieutenant de la Marine Marchande, capitaine FFI, domicilié 14 Rue Devisme à Mers les Bains, membre de la 3ème compagnie F.T.P. il entreprend des opérations périlleuses comme des déraillements. Il fut arrêté par la police française et remis à la Gestapo. Une rue porte son nom à Mers les Bains.
- MOPIN Jules Eugène Lucien : né le 25 janvier 1921 à Mers les Bains. Jeune volontaire de la Résistance. Ouvrier verrier à Mers, domicilié dans la même commune, 4 avenue Saint-Martin, soldat FFI, entre aux F.T.P. dès 1942. Il participe à de nombreux déraillements avant d'être capturé le 17 avril 1943 et livré à la Gestapo d'Abbeville puis amené à Amiens. Torturé. Une rue porte son nom à Mers les Bains.
- DUMONT André Henri : pseudo « Fred, matricule 1611 », né le 6 août 1920 à Mers les Bains, célibataire, électricien, demeurant rue d'Ault à Mers, héros du maquis de Barneville (Seine Inférieure), auteur de plus de 30 actions entre novembre 1942 et le 24 août 1943 date de son arrestation, il sera fusillé le 5 février 1944 à 8h30 après avoir laissé une lettre poignante à ses parents et clamé sa haine de l'oppresseur selon le prêtre qui l’assista. Il sera retrouvé dans le charnier de la Citadelle.
Intervention de M. Delépîne, maire de Mers-les-Bains lors de la pose d'une plaque sur le site du "poteau des fusillés" à la citadelle d'Amiens, le 31 août 2019.
Photographie Julie Mabileau/ Courrier Picard
Notre visite ici-même, l'an dernier, (et je profite de l'occasion pour remercier de nouveau la personne qui nous avait fort agréablement accueillis et guidés), avait ravivé une demande émanant de l'une des familles de nos trois Résistants Martyrs fusillés mersois que nous honorons ce soir, souhait formulé plus précisément par Bertrand MOPIN, neveu de Jules MOPIN.
C'est avec infiniment d'émotion que nous voyons, en ce 75ème anniversaire de la Libération, la concrétisation de ce projet. Ainsi, sur les lieux mêmes de leur supplice, cette plaque rappellera à tous ce que fut leur engagement, leur parcours, leur idéal, leur héroïsme devant lesquels nous devons bien reconnaître notre insignifiance, vous en conviendrez !
Le courage exceptionnel dont ils ont fait preuve jusqu'au moment ultime, après avoir été très souvent lâchement et sauvagement torturés sans jamais avoir parlé, vient d'être rappelé. La ville de Mers-les-Bains berceau de la résistance picarde, s'inscrit de nouveau dans cet impérieux devoir : « que le sacrifice de ses enfants ne soit jamais occulté. »
Les familles, et nous-mêmes, tenons à remercier vivement toutes les personnes ou personnalités qui ont permis, que sur cet espace, lieu sacré, la mémoire de nos trois Mersois demeure toujours présente, en y associant naturellement tous leurs compagnons et camarades sacrifiés dans cette enceinte.
Toute notre reconnaissance à vous, Madame la Maire d'Amiens, un très grand merci aux Services du protocole et aux Services Techniques de la ville d'Amiens, merci à Fabrice, précieux relais, merci à M. l'Architecte des Bâtiments de France pour son implication.
Merci à vous, Familles, qui avez pu nous rejoindre, votre présence confère à la cérémonie de ce soir toute la puissante et nécessaire signification dont elle a besoin.
André DUMONT, Ernest LESEC, Jules MOPIN… Voyez, 75 ans plus tard, nous sommes là ! La ville qui vous a vu grandir, ne vous a jamais oubliés.
Que vos noms continuent de résonner pour toujours dans la mémoire collective et dans nos coeurs !
Michel DELÉPINE, Maire de Mers-les-Bains.
Né le 07/07/1947 à Albert, il a fait ses études à l’École Normale d’Instituteurs d’Amiens et après une Licence en Histoire, il a passé le CAPES pour être professeur d’histoire-géographie dans le second degré (collèges et lycées). Il a exercé notamment aux collèges d'Ailly sur Somme, Sagebien d'Amiens et au lycée Louis Thuillier à Amiens.
Très apprécié de ses élèves, il était un collègue aimable et rassembleur ayant un mot agréable pour chacun. Il a accompagné tous les combats du métier, et Dieu sait qu’il y en a, par ses protestations, ses luttes et ses propositions, avant une retraite bien méritée à 60 ans en 2007 et n’a pas cessé de prôner le respect du point de vue de l’autre.
Soucieux du bien-être des gens, de tous les gens, il a milité très tôt au parti communiste et a exercé, dès l’âge de 36 ans, des responsabilités politiques :
Adjoint au maire d’Amiens René Lamps de 1983 à 1989
Conseiller général du canton d’Amiens Nord-Ouest de 1985 à 2015
Conseiller régional de Picardie de 1992 à 1994
Et s’il fallait un seul mot pour le qualifier pendant tous ces combats, c’est la MODESTIE.
Il se passionnait pour la guerre de 1870-1871 surtout pour la Commune de Paris.
Il est allé jusqu’à Saint Louis du Sénégal sur les traces de Faidherbe.
A Dieppe où la famille avait un appartement, il a rejoint l'Association des Amies et Amis de la Commune de Paris 1871 dans laquelle il a été vite chargé de responsabilités, prenant l'initiative de l'édition d'une brochure « Les Dieppois au temps de la Commune de Paris ».
Il est également l'auteur de trois ouvrages d'histoire locale : L'Aube Nouvelle- Histoire des premiers communistes de la Somme 1920-1922, Le Front Populaire et les communistes de la Somme et Occupation et Résistance dans la Somme 1940-1944.
Gérald aimait les voyages, les arts, la photo, les baignades dans la Baltique, c’était un grand sportif qui sillonnait à vélo les routes de France et d’ailleurs, avant de devoir y renoncer pour raisons de santé.
Gérald aimait les causes justes et avait rejoint notre association peu de temps après sa création. Petit-fils du patriote-résistant Marius REIMANN mort en déportation à Dora, il savait combien il était important de rendre hommage aux Résistants et aux Déportés martyrs de la haine.
Nous ne l’oublierons jamais et les mots de sa veuve vibreront toujours dans nos coeurs : « Il est parti, accompagné en musique par les poètes qu’il aimait, les canuts, les communards et autres damnés de la terre ».
Anatolie Mukamusoni avec l’accord de Madame G. Maisse
Nisso (Nissym) PELOSSOF nait le 25 décembre 1921 dans une famille modeste à Rhodes. Son père est artisan ébéniste et sa mère, femme au foyer.C'est le deuxième enfant d'une fratrie de quatre. À l'âge de 12 ans, Nisso est initié par son père au travail de la menuiserie, mais aussi il s'intéresse à la plomberie, à la ferronnerie d'art et au vitrail. Attiré par les langues vivantes, il maîtrise, outre l'italien la langue officielle, le français, l'espagnol, le grec et le turc. Musicien, comme son père, il joue de la guitare, du violoncelle et de la batterie. Il est également, à ses heures perdues, guide pour les touristes étrangers qui visitaient Rhodes.
La rencontre fortuite avec un photographe en train de pratiquer son art dans un jardin public, décide de sa vocation. Il entre aussitôt en apprentissage chez un photographe de la ville. Après son apprentissage, il ouvre un studio de photographie sur la place du vieux quartier de Rhodes. Il rencontre un franc succès auprès des touristes en proposant d'effectuer le tirage de photo en une heure - ce qui est, à l'époque, peu courant - sa position sociale se trouve assurée alors qu'il avait tout juste vingt ans.
À partir de 1936, la présence fasciste sur l'île se fait plus oppressante mais jusque 1943, la vie continua sans trop de dommages. À partir de 1943, commencent les bombardements britanniques mais aucune mesure antisémite n'est encore imposée. Tout change, le 18 juillet 1944, les Allemands, qui occupent l'île, regroupent tous les Juifs de Rhodes dans une caserne.
La déportation des Juifs de Rhodes se déroule le 23 juillet 1944. C'est ainsi que Nisso Pelossof et sa famille quittèrent leur île pour ne plus y revenir. Après plusieurs jours de voyage en train dans des conditions effroyables, ils arrivent enfin à Auschwitz-Birkenau, le 16 août 1944. Après la sélection, Nisso est affecté à la mine de charbon de Charlotte Grube, puis au Scheizekommando (commando de la merde) du camp des femmes. Transféré au camp de Mauthausen en janvier 1945, il est libéré en mai 1945 par les Soviétiques. Nisso, en tentant de rejoindre Budapest, rencontre des soldats américains puis des prisonniers de guerre français qui venaient eux aussi d'être libérés. Atteint du typhus, il est soigné dans le camp français et évacué par avion vers la France.
En 1951, il s'installe avec sa femme Janine à Amiens et ouvre un studio de photographie. Il va, par son action, participer à la sauvegarde du site des hortillonnages, menacé par un projet de pénétrante. Il crée, en 1975, l'APSSEH (Association pour la protection et la sauvegarde du site et de l'environnement des hortillonnages) qu'il préside jusqu'en 2007.
En 2009, alors âgé de 88 ans, il revient pour la première fois à Auschwitz, accompagnant les élèves des collèges Arthur Rimbaud à Amiens et Edmée Jarlaud d'Acheux en Amiénois.
Il décède le 7 mai 2011 et est enterré au cimetière Saint-Pierre d'Amiens
Pour prolonger : le portrait de Nisso Pelossof sur le site de l'APSSEH
Le 2 août 2023, à l’initiative de Monsieur Michel Delépine, maire de Mers-les-Bains,s'est tenue au poteau des fusillés à la Citadelle d’Amiens, une cérémonie en hommage aux 11 Résistants du groupe Michel mais surtout à Jules MOPIN et Ernest LESEC, originaires de Mers les Bains.
A 6h du matin, à l’heure et l’endroit où ces deux Résistants ont été exécutés, sous une pluie battante, Monsieur Delépine, Monsieur Maquet, député de la Somme, Monsieur Matthieu Beauvarlet, représentant la municipalité d’Amiens et Madame A. Mukamusoni, présidente de l’association Centre de Mémoire et d'Histoire-Somme-Résistance et Déportation ont prononcé leur discours. Le traditionnel dépôt de gerbes a été suivi par la Marseillaise et le Chant des Partisans, entonnés à Capella par l’assistance. Une cinquantaine de personnes dont 28 venues de Mers les Bains étaient présentes.
La dernière lettre d’Ernest Lesec a été lue à 6h34, l’heure exacte de son exécution et 2 arrière-petites nièces de Jules Mopin ont également lu la dernière lettre de leur grand-oncle.
Un petit déjeuner a ensuite été offert par la municipalité de Mers à l’hôtel Mercure d’Amiens cathédrale, près de la cathédrale.
Les Mersois ont ensuite eu droit à une visite des lieux emblématiques de la Citadelle.
Jackie Fusillier
Discours de M. Delépine, maire de Mers-les-Bains
Ernest Lesec, Jules Mopin, en ce 2 août 2023 à l’heure même de votre exécution, nous avons à coeur, 80 ans plus tard, d’être là.
Au-travers de ses représentants et de son maire, la Ville de Mers-les-Bains, VOTRE commune, revient ici même pour vous dire que le temps n’a absolument rien altéré ! En cet instant, nous voulons nous plonger, nous fondre dans cet univers atroce qui fut le vôtre, nous venons et nous voulons vous dire que l’histoire mersoise s’est nourrie et se nourrit toujours de votre exemple, que les nouvelles générations vous connaissent, que vous êtes intrinsèquement, une part de nous-mêmes.
Oui, nous nous sommes construits et nous continuerons de nous construire avec vous !
Nous sommes venus vous dire notre petitesse et notre insignifiance face à l’ultime sacrifice vers lequel vous vous êtes acheminés, avec un courage, une foi, un détachement incommensurable !
Même s’il en faut, aucun mot, aucune formulation, aucune littérature ne peuvent le traduire Avec une profonde humilité, c’est notre coeur, c’est notre esprit, c’est notre âme qui s’expriment intimement, silencieusement, intensément.
Ernest Lesec, Jules Mopin et tous vos camarades qui êtes tombés sur ce sol que nous foulons, imprégné pour l’éternité de votre sang , nous vous sommes redevables.
Le même système contre lequel vous vous êtes élevés, que vous avez combattu à mains nues, celui qui vous a arraché à la vie en pleine jeunesse, ce même système renaît, la bête immonde s’est réveillée.
Les discours décomplexés de haine et d’intolérance, d’exclusion et de repli sur soi font notre quotidien. A nous de les contrer, à nous d’exiger de nos politiques aucune compromission.
Il me semble vous entendre nous murmurer que le moment est préoccupant, qu’il est redevenu dangereux, que nous sommes bel et bien sur le fil du rasoir. ATTENTION !!!
Prétendre être passeurs de la Mémoire, implique de prendre des décisions fortes et de ne céder à aucune tergiversation. C’est ainsi qu’ici même, se doit d’être édifiée une véritable et indispensable structure de la connaissance et de la transmission ; un impérieux et pérenne hommage, un outil indispensable pour préserver les futures générations du pire !
Là encore, c’est le moment ! Les témoins s’estompent jour après jour, nous sommes à LA période charnière, demeurons actifs avant qu’il ne soit trop tard !
Pour que puisse vivre la République et que puisse vivre cette France, notre France que vous avez exemplairement chérie et sauvée, par votre sang versé.
Discours de M. Maquet, député de la Somme
Jamais dans l’histoire des conflits, un si grand nombre d’hommes ont dû autant à un si petit nombre.
C’est avec ces mots que Winston Churchill rendit hommage à la Résistance française, à ces femmes et ces hommes qui se sont levés à l’appel du Général de Gaulle, ou simplement portés par leur conscience individuelle, leur sens de la Patrie de leur pays qu’ils ne pouvaient concevoir que libre et indépendant.
Dans cette France occupée, des femmes et des hommes de tous horizons, de toutes opinions, ont choisi l’action clandestine avec un admirable courage. Prêts à sacrifier leur vie, ils étaient soudés dans une fraternité qui était bien souvent leur seule force.
Parmi ces femmes et ces hommes ordinaires résolus à accomplir l’extraordinaire, il y avait de nombreux mersois. Certains sont restés dans l’anonymat. D’autres sont connus et familiers de tous, notamment parce que des rues de notre ville ont été baptisées en hommage à leur sacrifice.
Près de 80 ans après, les conséquences de cette terrible période subsistent encore dans de nombreuses familles mersoises : perte d’un frère, d’un père, d’un cousin, d’un copain… Si Mers les Bains a été reconnue comme capitale de la Résistance en Picardie maritime par Max Lejeune, alors secrétaire d’état, c’est bien qu’ici, peut- être plus qu’ailleurs, le conflit laissa des blessures profondes.
Tous ces héros doivent, à jamais, entrer au Panthéon de la mémoire collective mersoise.
C’est la raison pour laquelle nous sommes réunis ici, au pied de la Citadelle d’Amiens, là où il y a 80 ans, jour pour jour, deux de ces héros mersois furent victimes de la barbarie nazie.
Le lundi 2 août 1943, à 6h15 et à 6h34 précises, Ernest LESEC et Jules MOPIN, ainsi que 9 de leurs camarades du groupe Michel, ayant participé au spectaculaire sabotage de la voie ferrée Amiens-Abbeville à Hangest-sur-Somme le 16 avril 1943, ont été fusillés dans les fossés de cette Citadelle.
Jusqu’à leur dernier souffle, ils ont incarné toute la force, le courage et la bravoure de la résistance française. Ils n’avaient pourtant que 25 et 22 ans.
Vous le savez tous, Ernest LESEC et Jules MOPIN ne sont malheureusement pas les seuls Mersois qui ont péri en ces lieux. André DUMONT fut lui aussi fusillé quelques mois plus tard, le 5 février 1944, il avait 23 ans.
Ce que nous enseigne leur sacrifice, c’est qu’au moment, où l’essentiel est engagé, dans ces heures tragiques où l’honneur et l’indépendance de la Nation sont en péril, le plus utile, le plus précieux, ce ne sont pas les idéologies, ce ne sont pas les systèmes ou les partis… C’est la force d’âme, l’attachement viscéral à la patrie, c’est la faculté de se lever et de dire non ».
En résistant et en allant jusqu’au sacrifice ultime, ces mersois ont dit « non » à l’abaissement, « non » à la fatalité, « non » au renoncement, « non » au défaitisme « non » aux arrangements, « non » aux concessions, « non » à l’abandon de la France.
Ce « non », c’est un cri éternel que la liberté humaine oppose à tout ce qui menace de l’asservir.
Ce cri, ce matin, nous l’entendons encore.
Ce cri, nous devons le transmettre, car une Nation n’est libre et forte que lorsqu’elle s’élève à la hauteur de ses héros.
Ce qu’ont fait ces martyrs Mersois, et avec eux toute la Résistance Française, ne doit pas seulement relever de l’Histoire. Ce qu’ils ont réalisé doit continuer de faire partie de la mémoire vivante de notre pays. La France Libre, la Résistance, c’est une partie de notre identité nationale. C’est l’expression la plus haute et la plus compréhensible de nos valeurs.
Comme un symbole, cette Citadelle au pied de laquelle nous nous trouvons, ce lieu de détention, de torture et d’exécution sous l’occupation est aujourd’hui un magnifique lieu de vie, de savoir et de transmission.
Alors transmettons, apprenons à nos enfants à être fiers de leur pays, à être fiers de nos valeurs, à être fiers de ce qu’ont réalisé les générations qui les ont précédés.
Face aux défis d’aujourd’hui et de demain, puissions-nous nous inspirer, encore et toujours, de leur héroïsme et de leur abnégation. Ils sont l’illustration parlante de ce que l’âme de la France sait produire de plus grand, de plus digne et de plus fidèle à ses valeurs.
Pour que vive la mémoire d’Ernest LESEC et Jules MOPIN !
Pour que vive la mémoire des résistants mersois !
Pour que vive l’esprit de la Résistance !
Vive la République et vive la France !
Discours de M. Beauvarlet, adjoint au maire d’Amiens,représentant Mme Fouré, maire d'Amiens.
Il y a 80 ans jour pour jour, à cette heure précise, la ville d’Amiens connaissait l’une des journées les plus noires de son histoire.
A l’aube, moment porteur de toutes les promesses en temps de paix, la haine et l’obscurantisme les plus abjects résonnèrent en contrebas de la Citadelle, lieu où nous nous trouvons et que nous appelons communément depuis, « le poteau des fusillés ».
En ce matin du 2 août 1943, onze résistants, membres du « Groupe Michel », trouvèrent la mort, fusillés par les Allemands entre 6 et 7 heures du matin.
Parmi eux, deux enfants de Mers-les-Bains, Ernest Lesec et Jules Mopin.
Ernest Lesec, installé à Mers-les-Bains en 1935, était un officier de la Marine marchande. Il refusa de commander un navire sous les ordres des Allemands et revint à Mers fin mars 1943 pour s’engager auprès des Francs-Tireurs et Partisans.
Jules Mopin était un ouvrier verrier. Après avoir refusé le Service du Travail Obligatoire, le STO, il rejoignit les rangs des Francs-Tireurs Partisans et participa aux sabotages des voies ferrées dans le but de faire dérailler les trains militaires de l’occupant.
Ainsi, Jules Mopin et Ernest Lesec participeront ensemble au déraillement, à Hangest-sur-Somme, le 16 avril 1943, du train Amiens-Abbeville, qui transportait des soldats allemands. Et ils furent arrêtés ensemble le 27 avril. Torturés par la Gestapo pendant des jours, ils ne révèleront aucun secret lié à la Résistance. Avant d’être exécutés le même matin du 2 août 1943.
Le 18 Juin 1940, dans son Appel célèbre, le Général De Gaulle exhortait tous ceux qui n’acceptaient pas l’oppression :« Quoi qu’il arrive, la flamme de la résistance française ne doit pas s’éteindre et ne s’éteindra pas ». Cette déclaration du Général de Gaulle illustre bien ce que fut la Résistance à Mers-les-Bains, terre d’insoumission en Picardie face à l’occupant nazi.
Mers-les-Bains, située en « zone interdite », localité de 3000 habitants, à l’époque pour l’essentiel des cheminots, sera en effet reconnue comme l’un des « berceaux de la Résistance picarde ».
Monsieur le Maire, Monsieur le député, Madame la Conseillère départementale, je voudrais remercier pour leur présence les Mersoises et les Mersois venus ce matin à l’aube en délégation pour rappeler le sacrifice d’Ernest Lesec et de Jules Mopin. Je tiens également à remercier les associations d’anciens combattants, les porte- drapeaux, les membres de votre harmonie municipale ainsi que les élus municipaux qui se sont déplacés. Je tiens enfin à excuser l’absence de Madame Brigitte Fouré, Maire d’Amiens, que j’ai l’honneur de représenter ce matin.
Peu après l’Appel du Général de Gaulle, les premiers Français libres n'ont pas tardé à rejoindre Londres. Peu nombreux certes, mais les pionniers de la liberté furent au rendez-vous de l'honneur : des obstinés vaillants, des passionnés intrépides, des patriotes ardents, des réfractaires à la servitude, les radios-navigants de Saint-Jean d'Angély, les aviateurs de Saint-Jean-de-Luz, les marins de l'Ile de Sein… Au fil des années, cette légion de l'honneur, nourrie des femmes et des hommes qui rejoignirent la croix de Lorraine, a porté les armes de la France et honoré les promesses du 18 juin.
Parmi eux, n’oublions pas la flamme des Résistants mersois, n’oublions pas en ce matin Ernest Lesec et Jules Mopin, qui sont allés, en pleine conscience, jusqu’au sacrifice ultime de leur vie.
Parce que les Français libres, à Mers-les-Bains, dans tout l’Hexagone et outre-mer, n'ont jamais renoncé, nous leur rendons ce matin un hommage appuyé et nous nous inclinons devant leur héroïsme.
Oui, aujourd’hui, nous avons un devoir, un devoir de mémoire envers ces femmes et ces hommes qui ont humblement écrit l’Histoire de notre pays s’opposant à la servitude à laquelle d’autres se résignaient.
L'esprit de résistance et la foi dans l'espérance nous accompagnent toujours ; ils ont permis de relever un pays martyrisé, brisé et divisé. Cette « certaine idée de la France », chère au Général de Gaulle, est notre héritage, il nous appartient d'en être digne.
Intervention de Mme Mukamusoni, présidente de l'association Centre de Mémoire et d'Histoire-Somme-Résistance et Déportation
Dans cet endroit, au moins 35 Résistants ont été fusillés par les nazis de 1940 à 1944.
Nous rendons aujourd’hui hommage à 2 Mersois tombés sous les balles de l’occupant le 02/08/1943, voilà 80 ans avec leurs 9 autres camarades. Le 3ème l’année suivante.
Parmi eux également, Maurice ROBBE, dont la famille est présente aujourd’hui.
Ce sont les 11 FTP du « groupe Michel ».
Ce matin-là, chargés dans une camionnette, assis sur des boîtes qui devaient leur servir de cercueil, ils sont arrivés ici par le passage des Martyrs.
Le plus jeune avait 17 ans.
Fusillés 2 par 2, les 1ers : Alfred DIZY dont la petite nièce est présente ici parmi nous également et Jacques WILGOS succombèrent à la barbarie à 6h07. Ernest LESEC tombe à 6h15 et Jules MOPIN à 6h34
Leur nombre étant impair, la dernière balle fut réservée au jeune Charles LEMAIRE tout seul à 6h54.
Quelle cruauté ! Dans quel état était-il après avoir vu tomber ses 10 camarades ?
La commune de Mers-les-Bains est la seule à notre connaissance, qui honore la mémoire des siens, ici même, au Poteau des Fusillés.
D’autres reçoivent cet hommage dans leurs communes d’origine comme cela a été le cas pour Alfred Dizy à Vrély et Maurice Robbe à Rosières en Santerre samedi dernier : 29 juillet.
Notre association est heureuse de se joindre à l’initiative de la commune de Mers-les-Bains dans cette commémoration.
Notre objectif demeure la construction d’un Centre de Mémoire et d’Histoire sur ce site qui a vu couler le sang de ceux qui se sont sacrifiés pour notre liberté face à la barbarie nazie.
Les familles de ceux qui ont été assassinés, ici même, attendent que le souvenir des leurs perdure dans tous les esprits car sans eux, le pays risquait de rester aux mains des occupants.
La transmission de Mémoire est très importante en cette période où des idées négationnistes resurgissent et rappellent ce douloureux passé.
La guerre est à nos frontières. Les douleurs sont identiques : destructions, exode de la population, des morts par milliers …
Il faut une structure qui rappelle le passé, aide le présent à construire un monde où règnent la paix, la liberté, l’égalité et la fraternité.
Formons le voeu que la municipalité d’Amiens et Amiens Métropole acceptent de porter le projet pour que Samariens, visiteurs de passage et surtout les jeunes générations de scolaires et d’universitaires puissent y trouver matière à perpétuer la mémoire et à dire à l’unisson PLUS JAMAIS CA !
Merci à tous d’être aux côtés de M. Delépine, seul maire à honorer la mémoire des héros de sa commune à cet endroit même où ils sont tombés comme en atteste la plaque apposée en 2019.
Merci à tous les Mersois qui se sont levés à l’aurore pour la circonstance.
Merci de soutenir les familles Lesec, Mopin, Robbe et Dizy présentes parmi nous.
Louis André Delapierre est né le 29 octobre 1926 à Muraumont (Oise), fils de André Louis Philippe DELAPIERRE et de Francine Rose HOULET. Il habite avec son père rue du château à Pont de Metz, sa mère étant décédée.
Dans la soirée du 29 août 1941, il revient chez lui accompagné de son père.
En arrivant au pont du chemin de fer, entre la rue du pont et la rue de l’eau, ils font face à une patrouille allemande qui les contrôle pour non-respect du couvre-feu. Le fils, pris de panique, fuit en direction de la rue du pont, il tombe sous les balles allemandes devant les premières maisons de la rue.
Transporté à l’hôpital, place Victor Pauchet, il y décède à 2h30 du matin le 30 août 1941.