En mémoire de Maurice MOREL et d'Emile GALET

Publié le 15 Février 2024

Le 18 août 1944, dans les bois de Lucheux, au lieudit « le Wattron » ou « le bois Morel », deux ouvriers : Emile GALET et Maurice MOREL – qui oeuvraient à la production (ou fabrication) de charbon de bois pour les Ets Saint Frères dont ils étaient les salariés, sont arrêtés par les Allemands. Tous deux habitaient le village de VIGNACOURT (Somme) au moment des faits.

En ce qui concerne Maurice MOREL, un tragique destin s’annonce. Le jour de son arrestation il est enfermé à la prison de la Citadelle d’Amiens, ce jusqu’au 26 août 1944, jour où il sera transféré à la prison de Loos lez Lille (Nord). Il y restera en détention jusqu’à son départ en déportation par le transport connu depuis la Libération sous le nom du « Train de Loos », en gare de Tourcoing (Nord) le vendredi 1er septembre 1944. S’en suivra un long et pénible périple à travers la Belgique et un passage par la Hollande pour redescendre ensuite vers l’Allemagne :
COLOGNE, arrivée le 3 septembre 1944, départ le 6 septembre 1944.
ORANIENBOURG – SACHENHAUSEN, arrivée le 7 septembre 1944, départ le 16 octobre 1944.
Sa-bloc 37/38 – n° de détenu : 97709
RAVENSBRÜCK – n° de détenu 11224
KARLSHAGEN, ILE D’USEDOM (Mer Baltique), arrivée le 17 octobre 1944 NON RENTRE. Maurice MOREL décédera le 3 mars 1945 au camp de KARLSHAGEN (Peenemünde) – ILE D’USEDOM (Mer Baltique) dans sa 41ème année (acte de décès n°12). Il laissera une veuve, Renée et un petit garçon, Pierre, alors âgé de 27 mois. A son retour de déportation, un camarade d’infortune Mr Roger FLAMBRY, domicilié à REBREVIETTE (Pas de Calais) attestera avoir vu mourir Maurice MOREL des suites de manque de nourriture, travail forcé et mauvais traitement. Il ajoutera : iI est décédé épuisé.

Quant à Emile GALET, un destin non moins tragique s’annonçait également pour lui. Il semble qu’il aurait eu un parcours en tout point identique à celui de Maurice MOREL. Selon son acte de décès (n°10), il est mort à USEDEM (Allemagne) le 15 janvier 1945.

Ces tragiques arrestations suscitent encore de nos jours bien des controverses, et nourrissent toujours de tenaces rancœurs. Il aura fallu, malgré les fortes oppositions venues de la part d’anciens membres du réseau de Résistants de Lucheux et /ou de leurs descendances, toute l’opiniâtreté et le courage de Mr Pierre TRZCIALKOWSKI, Maire de l’époque, auquel il y a lieu d’associer Mr Pierre LALOI, secrétaire de mairie, initiateur de la démarche, pour que les noms de ces deux malheureuses victimes soient gravés sur le Monument aux Morts de la ville. A l’occasion de la Journée nationale des Déportés, une cérémonie d’inauguration a eu lieu le dimanche 30 avril 2006, à laquelle assistaient le fils de Maurice Morel, ainsi que la fille de Roger FLAMBRY.

Témoignage de Mr Pierre Morel de Vignacourt

Publié dans #In memoriam

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