Dans le cadre du budget participatif 2024 de la ville d'Amiens, l'association Centre de Mémoire et d'Histoire-Somme Résistance et Déportation a vu, pour la troisième fois, son projet retenu pour être soumis au vote des Amiénois et de tous ceux qui soutiennent nos actions.
Il s'agit de prolonger en vélo le parcours Chemins d’histoire dans la ville d’Amiens occupée qui, retenu au budget participatif 2022, va être inauguré en décembre 2024 en centre ville.
L'objectif est de créer 8 nouvelles bornes sur des lieux marquants :
- la prison d’Amiens,
- le pont Beauvillé,
- la maison de Jeanne Vignon, rue Vulfran Warmé
- le siège de la « Gestapo » rue Jeanne d’Arc,
- le 10 rue des Quatre Lemaire,
- la gare Saint Roch,
- le croisement de la place Léon Gontier et de la rue Jean Catelas,
- la Préfecture.
Comment voter ?
Le vote se déroule sur Internet. A la page : https://jeparticipe.amiens.fr cliquez sur « budget-participatif 2024» pour faire apparaître « budget participatif 2024 ». Sur le bandeau, cliquez sur « vote » pour connaître les 38 projets retenus. Vous devez voter obligatoirement pour 4 projets.
Un fois le premier projet choisi, il vous sera demandé votre numéro de téléphone portable pour recevoir ensuite par SMS un code de vérification à compléter sur le site. Vous pourrez alors terminer de choisir les trois autres projets.
Les résultats seront proclamés le 4 décembre 2024. Nous comptons sur vous pour soutenir notre projet parmi les quatre que vous allez retenir.
Vous trouverez ci-dessous un rappel des démarches à suivre.
L’association « Centre de Mémoire et d’Histoire-Somme-Résistance et Déportation » s’est fixée un double objectif :
– honorer la mémoire des hommes et des femmes qui, dans le département de la Somme, se sont engagés dans la Résistance pendant la Seconde Guerre mondiale, au prix, parfois de leurs vies.
– faire connaître les formes d’actions nées du refus de la défaite française de 1940 et de l’occupation nazie.
Fort de ces deux objectifs, l’association a la volonté de créer un bâtiment pouvant accueillir le public au lieu-dit «le poteau des fusillés» qui se situe au pied de la citadelle d’Amiens.
Un logo chargé de sens
Le Drapeau « bleu, blanc, rouge » symbolise la reconnaissance de la Nation et l’importance du devoir de mémoire.
Le poteau nous rappelle un des deux poteaux devant lesquels ont été fusillés 35 Résistants à la Citadelle d’Amiens.
Le « R » en barbelé, R comme Résistance et les barbelés qui entouraient les camps de concentration et d’extermination.
Sur la droite : la liste des charniers et lieux de fusillés dans la Somme.
Le contour du département de la Somme parce que notre Association se veut départementale.
En 2021, L’association Le Forestel a édité le livre Liomer 1939-1945, un village à l’heure allemande.
Cette publication est due à Jean-Paul Baronnet et Michel Hubaut qui souhaitaient en premier lieu expliquer ce qui s’était passé le 17 août 1944 quand les habitants furent conduits de force sur la place de la mairie par les soldats allemands, vraisemblablement des SS. qui n’avaient pas hésité à tuer les villageois qui avaient tenté de fuir. Les Liomérois n’avaient dû alors leur salut qu’à l’intervention de l’abbé Michel Lyonneau, venu célébrer la messe, qui négocia leur libération auprès d’un officier de la Gestapo.
Pendant deux ans Jean-Paul Baronnet et Michel Hubaut ont recueilli les témoignages des derniers survivants et collecté des documents inédits comme l’enregistrement d’une conférence donnée par l’Abbé Michel Lyonneau aux élèves de 3e du collège de Beaucamps-le-Vieux. Des recherches à la mairie de Liomer et aux Archives départementales, leur ont permis de mieux connaître ce qui s’était passé ce jour-là. Par contre, le motif de l’intervention des Allemands n’est pas connu. Recherchaient-ils des résistants alors très actifs ? Voulaient-ils mener une action de représailles ? La question reste posée.
Les auteurs ne se sont pas arrêtés à cette seule date. Afin de replacer cette journée dans le contexte de la Seconde Guerre mondiale, ils racontent la vie de Liomer sous l’occupation, les relations entre les habitants et les Allemands, entre joies et drames.
Grâce au Crédit agricole et à la mairie de Liomer, le livre est diffusé gratuitement. Pour se le procurer (avec la possibilité de faire un don à l’association), contacter le 06 71 70 21 22
Dans le cadre du cycle de conférences "les Archives se racontent" organisé par les Archives municipales et communautaires d'Amiens, s'est tenue le 16 septembre 2024 une intervention sur les 80 ans de la libération d'Amiens par François Sirel de notre association.
31 août 1944, la Libération d’Amiens, de la joie au désenchantement
27 mai 1944 - 11 avril 1945
Vous trouverez ci-dessous le résumé de la conférence et le support utilisé téléchargeable en deux parties.
Le cauchemar des 50 mois d’occupation s’est terminé brusquement. Ce titre de L’Oise Libérée pourrait être repris pour la ville d’Amiens qui est libérée le 31 août 1944 en moins d’une journée. Comme pour Beauvais et les autres villes de la région, ce n’est pas le résultat d’une insurrection populaire à l’image de Paris accueillant le général de Gaulle le 25 août mais celui d’une action concertée entre les forces britanniques et les résistants regroupés au sein des Forces françaises de l’intérieur.
La 2e division blindée britannique a pour objectif principal de franchir la Somme et de foncer au plus vite vers le Nord de la France et la Belgique tandis que, pour la Résistance, l’important est de chasser l’occupant et de s’emparer des lieux de pouvoir.
Si des troupes allemandes ont commencé à quitter Amiens, les forces restantes s’apprêtent à détruire tous les ponts afin de retarder l’offensive alliée. Aussi les combats les plus meurtriers vont se concentrer sur deux points de passage restés intacts, le plus important étant le pont Beauvillé, le second étant les ponts de Montières.
Pour les Amiénois c’est un sentiment mêlé de joie et de surprise en voyant l’occupant chassé de la ville si vite. Pendant quatre ans ils ont vécu à l’heure allemande avec un centre-ville dévasté, soumis à une occupation militaire synonyme de réquisitions et de privations. Les derniers mois, les habitants vivent au rythme des alertes. Car, en prévision du débarquement de Normandie, les gares de triage et les voies ferroviaires sont systématiquement bombardées avec pour objectif la paralysie totale du trafic au nord de la Loire. Au cours de ces « années noires », une minorité d’hommes et de femmes aux appartenances sociales ou politiques diverses s’est engagée dans la Résistance malgré les risques encourus. A l’image du Conseil national de la Résistance, elle se présente unie, à la veille du débarquement, avec la constitution du comité départemental de libération et d'un état major militaire des Forces françaises de l’Intérieur.
La joie ne dure qu’un temps. Elle est vite ternie par la découverte progressive des charniers où les Allemands ont enterré des résistants exécutés. Commence également une attente qui dure près de huit mois avant le retour des soldats prisonniers et des déportés lorsque ces derniers sont encore vivants. La libération ne signifie pas non plus un retour à la normale : les Amiénois continuent à avoir faim et froid et s’indignent de la lenteur de la justice contre les collaborateurs qui fixe un cadre légal après les règlements de compte et les vengeances des premiers jours de la libération. Même si la relève administrative locale a été minutieusement préparée, la ville n’a pas les moyens d’entreprendre les travaux de reconstruction. La visite du général de Gaulle, chef du gouvernement provisoire, le 11 août 1945 vient à peine panser les plaies.
Depuis 2011, le square situé au début de la rue Octave Tierce rappelle par son nom la rafle de tous les Juifs français ou non encore présents dans le département. Sur Amiens 21 personnes furent arrêtées le 4 janvier 1944 ainsi que la famille Wanjberg à Rosières-en-Santerre et Jeanne Rakhowitz et sa fille Ginette à Bouquemaison.
Les personnes arrêtées furent regroupées dans les locaux de la gendarmerie, rue des Jacobins puis acheminées au camp de Drancy par le train de 20 h 30.
A la gare d’Amiens, Rachel Douchbak réussit à s’échapper grâce à l’aide d’un cheminot. 4 amiénois arrêtés restèrent détenus à Drancy, parce que reconnus aryens ou conjoint d'aryen. Les autres furent déportés à Auschwitz-Birkenau, le 20 janvier 1944 par le convoi n° 66. Rachel Hubault le fut par le convoi n° 67 du 3 février.
Lucien Aaron, 64 ans
Georg Hirsch, 9 ans et demi
Rachel Hubault , née Zimann, 44 ans
Dvoira Kasmine, née Sobol, 41 ans
Ferdinand Lazard, 73 ans
Berthe Lazard, née Dreyfus, 62 ans
Louise Levy née Wymphen, 69 ans
Léon Louria, 62 ans
Renée Ponthieu, née Louria, 22 ans,
rentrée à Amiens en mai 1945
Fernande Rakhowitz, 55 ans
Ginette Rakhowitz, 21 ans
Extrait du Courrier Picard, 10 janvier 2016
Cécile Redlich, 14 ans Benjamin Weiller, 77 ans
Raymond Schulhof, 56 ans Marcel Weiller, 50 ans
Fleurette Schulhof, née Levy, 43 ans Benjamin Weinberg, 42 ans
Rachel Sobol née Aizenchtein Asia Weinberg, 37 ans
Gaston Vilar, 63 ans Jean-Louis Weinberg, 7 ans
A cette liste, s’ajoutent les personnes arrêtées sur la côte picarde :
Mordechai Behar, 53 ans (Mers-les-Bains)
Victoria Behar née Fuentes, 44 ans (Mers-les-Bains)
Léa Behar, 14 ans (Mers-les-Bains)
Armand Dreyfus, 69 ans (Cayeux-sur-Mer)
Fanny Dreyfus, 55 ans (Cayeux-sur-Mer)
Gaston Villar et Clémence Villar née Guinchard (Ault) furent internés à Drancy
Pour plus de précisions : la page wikipédia consacrée à la rafle du 4 janvier 1944 et le site de David Lee Rosenberg
En 1940 96 Juifs sont recensés en 1940 dans le département de la Somme. En 1942, il en reste 42 personnes qui doivent porter l’étoile jaune après enregistrement auprès du commissariat. Sur ce nombre 27 ont été arrêtées, déportées et ont péri à Auschwitz.
Tout part de l’ouvrage de Gilles Prilaux et Pauline Secchioni La citadelle de Doullens et les ombres de Buchenwald publié en 2022. Il montre comment 2 500 déportés ne parlant pas le français, en majorité polonais, tchèques mais aussi russes, ont été transférés du camp de concentration de Buchenwald à la SS-Baubrigade V dans la citadelle de Doullens pour travailler, de mars à août 1944, à la construction de rampes de lancement de V1 ou au déblaiement des destructions des bombardements.
Avec le soutien de Gilles Prilaux, Rachel Mille et Laurent Lombard, professeurs du lycée de l’Authie à Doullens, proposent aux 26 élèves de terminale inscrits en spécialité Histoire-Géographie, géopolitique et sciences politiques de travailler sur cette histoire durant l’année scolaire 2023-2024. Pour ces deux enseignants, c’est une façon d’illustrer l’une des thématiques au programme : « Histoire et mémoires » et la notion de citoyenneté européenne en s’engageant dans une démarche pédagogique fondée sur le passé et l’avenir en commun.
L’objectif étant de se rendre au mémorial du camp de Buchenwald, les élèves préparent leur voyage durant l’année scolaire. En parallèle des cours d’histoire, la première visite se déroule à la citadelle de Doullens, pour découvrir avec Gilles Prilaux les lieux où étaient détenus les déportés et où fut installé en 1943 un centre de commandement et d’analyse de tirs pour les V1.
Les élèves se déplacent ensuite à la coupole d'Helfaut-Wizernes. Cette base souterraine allemande de lancement de fusées V2 est devenue un centre d’histoire qui présente les V1 et les V2 réalisés au camp de Dora, un temps une annexe de Buchenwald ainsi que les rampes de lancement que les prisonniers doullennais devaient construire.
Enfin des recherches aux Archives départementales de la Somme permettent de retrouver la trace de résistants français déportés au camp de Buchenwald.
Serge BARBIER, ouvrier à l’usine Saint-Frères. Il a 18 ans lorsqu’il est arrêté le 7 août 1944 à Berteaucourt-les-Dames pour sabotage. Il est alors interné à Amiens et Royallieu avant d’arriver à Buchenwald puis Dachau. Il est libéré le 29 avril 1945.
Roland BOSSI est un ouvrier arrêté à Beauval, le 5 février 1944 car il détenait des armes. Il est accusé d’appartenir au mouvement de résistance Libération-Nord. ll arrive dans le camp de Buchenwald le 14 mai 1944 et y décède 15 jours plus tard, à l’âge de 18 ans.
Alfred Jean-Baptiste BRAILLY, cultivateur à Flesselles est arrêté le 28 juillet 1944 pour détention d’un fusil de chasse et parce qu’il abrite des réfractaires du STO – Service du travail obligatoire. Le 16 août, il est placé dans un convoi à Compiègne, direction Buchenwald. Il y décède le 31 août 1944 à l’âge de 68 ans.
Paul COURTOIS, originaire de Beauquesne, est un résistant arrêté, le 29 juin 1944, à l’âge de 59 ans à Bourges. Il est déporté au camp de Buchenwald, le 18 août 1944. Il y décède le 29 mars 1945.
Fernand DEGARDIN, membre du réseau de résistance Francs-Tireurs Partisans Français (FTPF). Il est arrêté dans son village natal, à Saint-Léger-les-Domart, le 7 août 1944. Il distribuait notamment des tracts. Il est déporté à Buchenwald avant de rejoindre Dachau. ll est libéré le 8 mai 1945. Il avait 22 ans.
Sylvain DEVAUCHELLE, né à Beauquesne est un ouvrier agricole arrêté le 28 juillet 1944 à Flesselles car il distribuait des journaux clandestins. Il est interné à Amiens, Compiègne avant de rejoindre Buchenwald. Il décède lors de l’évacuation du camp, le 21 avril 1945. Il avait 55 ans.
Guy HERBET, originaire de Rubempré, appartenait aux FFI - Forces Françaises de l’Intérieur - et plus précisément au mouvement des Francs-Tireurs Partisans Français (FTPF). Il est arrêté le 31 juillet 1944 et déporté vers le camp de Buchenwald, le 17 août 1944. Il y décède le 1er avril 1945 à l’âge de 20 ans.
Henri RINUY, médecin arrêté le 23 juin 1944 à Flesselles, à l’âge de 71 ans. Il a induit en erreur la police sur l’état de santé d’un prisonnier qui a alors pu s’évader. Il est alors accusé de complicité dans l’évasion d’un résistant. Henri RINUY arrive dans le camp de Buchenwald le 17 août 1944 et y décède le 13 mars 1945
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Forts de tous ces éléments les élèves partent en Allemagne du 15 au 20 avril 2024 logés chez l’habitant.
La visite du mémorial de l'ancien camp de concentration de Buchenwald créé en 1937 est chargée d’émotion.
C’est d’abord une marche le long de la Blutstrasse, la « route du sang », cette voie ferrée reliant Weimar à Buchenwald qui fut construite en mars 1943 par les déportés. Les pierres de mémoire déposées le long du sentier rappellent que des enfants ont été aussi internés. A la libération en avril 1945, on en comptait plus de 900 dont le plus jeune avait 4 ans.
Une fois la porte principale franchie où il est inscrit Jedem das seine (À chacun son dû), les élèves s’immergent dans l’histoire de Buchenwald, même si du camp en lui-même il ne reste plus grand-chose. Ils découvrent le système concentrationnaire et la hiérarchie établie entre détenus, visitant avec silence et gravité le four crématoire qui était utilisé pour brûler les cadavres des prisonniers morts d’épuisement et de mauvais traitements. Sur les 280 000 détenus, 56 000 ne sont jamais revenus dont 11 000 juifs.
La participation aux ateliers pédagogiques organisés par des guides du mémorial est une manière de mettre des mots sur l’émotion provoquée par la visite du camp et d’évaluer les connaissances de chacun, les élèves pouvant choisir de présenter en fin d’année le camp de Buchenwald lors du grand oral.
L’un des temps forts est l’hommage rendu à la fois aux déportés du camp affectés à la SS-Baubrigade V dans la citadelle de Doullens et aux résistants doullennais déportés à Buchenwald .
Lors du bilan au mois de mai, les élèves sont unanimes : « mettre des images sur ce qui s’est passé et voir en vrai ce qu’on a appris en cours » pour Samuel, « acquérir des connaissances ; en particulier sur l’Allemagne, sa culture et sur Buchenwald bien sûr ; autrement qu’assise sur une chaise avec une feuille et un stylo. » pour Georgia.
Une équipe de tournage de France 3 Picardie a accompagné et filmé les lycéens doullennais et leurs accompagnateurs dans leur visite du camp de Buchenwald. Ils en ont tiré 4 épisodes visibles sur la chaîne Youtube de France 3 Picardie.
Avec au moins 88 camps satellites, Buchenwald est l'un des plus grands camps de concentration établis en Allemagne. Les premiers détenus en 1937 sont des opposants politiques allemand. Les femmes ne sont pas internées à Buchenwald avant 1944. Puis à la suite de la Nuit de cristal qui vit le saccage des synagogues juives du 9 au 10 novembre 1938, les SS et la police allemande envoyèrent près de 10 000 hommes juifs à Buchenwald.
Les SS y internèrent également des Témoins de Jéhovah, des Roms et des Sinti (Tsiganes) ainsi que des déserteurs allemands. Buchenwald fut l'un des seuls camps de concentration qui enferme des "fainéants", des personnes que le régime considérait comme "asociaux" parce qu'ils ne pouvaient pas ou ne voulaient pas trouver d'emplois rémunérateurs.
Les choses changent au fur et à mesure des conquêtes de la Wehrmacht et de la répression dans l’Europe occupée, les SS incarcèrent également des prisonniers de guerre de différents pays (y compris les États-Unis), des résistants, d'anciens responsables de gouvernement de pays occupés par l'Allemagne et des travailleurs forcés étrangers. Les derniers mois de la guerre voient en plus refluer des déportés des camps de l’Europe de l’Est.
Des enfants et des adolescents y sont également internés. Les premiers arrivent fin 1938 après des actions contre les Tziganes ou les Juifs. Puis ils viennent d’Europe de l’Est et de Russie au gré des déportations. Ils sont soumis comme les adultes aux travaux forcés. Même si les déportés adultes tentent de les protéger, les enfants de Buchenwald sont soumis aux travaux forcés et servent de main-d'œuvre déployée principalement dans des usines d'armement, dans des carrières de pierre et sur des chantiers de construction.
Les SS triaient régulièrement les prisonniers des camps de Buchenwald, envoyant les plus faibles vers les centres de mise à mort de Bernburg ou de Sonnenstein, où ils étaient gazés. D'autres prisonniers incapables de travailler furent aussi tués par injection de phénol.
A partir de 1942, les politiques réussissent à occuper les postes principaux de l’administration interne du camp après en avoir écarté les prisonniers de droit commun, auxquels les nazis avaient coutume de déléguer ces fonctions. Un comité international est même créé à l’été 1943, dominé par les militants communistes. Malgré les terribles conditions de vie et les risques de répression, des actions de résistance émergent.
Au début du mois d'avril 1945, à l’approche de l'armée américaine, les SS évacuent environ 28 000 prisonniers du camp principal et 10 000 prisonniers des camps satellites de Buchenwald. Environ un tiers de ces prisonniers meurt d'épuisement en route ou fut abattu par les SS.
Le 11 avril 1945, au matin les déportés prennent le contrôle du camp, capturant des SS. A l’arrivée de l'armée américaine, il reste plus de 21 000 personnes dont près d’un millier d’enfants.
Pour en savoir plus : le site de l'Association française Buchenwald, Dora et Kommandos.
La session 2024-2025 du Concours national de la Résistance et de la Déportation a pour thème : Libérer et refonder la France (1943-1945).
Ce thème est une invitation à travailler dans une double direction :
-sur les combats de la Résistance dans la libération de la France, face au péril sans cesse accru du nazisme, de l’Axe et de la Collaboration, sans méconnaître ce que la Libération doit aux nations alliées ;
- sur la refondation de la France dans la victoire, par la démocratisation de la République et par un supplément d’âme en faveur des valeurs de liberté politique, d’égalité sociale et de dépassement moral.
Vous trouverez ci-dessous :
- la lettre de cadrage rédigée par Vincent Duclert, historien, inspecteur général, président du collège national des correcteurs du Concours national de la Résistance et de la Déportation.
- l'ensemble de contributions réunies par Vincent Duclert et diffusées par l'Association des Professeurs d’Histoire et de Géographie.
De la démocratie comme ouvrage (Claire Andrieu)
Un éclairage du thème à l’aune du genre (Catherine Lacour-Astol)
Une nécessaire refondation économique et sociale (Alain Chatriot)
Penser et préparer l’avenir au cœur de la lutte (Laurent Douzou)
Initier les élèves à l’histoire de la Libération de la France et de sa refondation. Un regard sur les ressources (Christine Guimonnet)
Libérer et refonder la France (1943-1945). Le cas de la Dordogne (Bernard Lachaise)
Le général de Gaulle, la libération et la refondation de la France (Chantal Morelle)
Pourquoi n’y a-t-il pas eu de guerre civile en France à la Libération ? (Philip Nord)
Sortir de la guerre (Guillaume Piketty)
Résistance et Libération (Guillaume Pollak)
Le musée de l’Ordre de la Libération, lieu de ressources (Vladimir Trouplin)
Libérer et refonder la France (1943-1945). L’action et la pensée (Cécile Vast)
Une approche historiographique du thème (Olivier Wieviorka)
Le musée de la Libération de Paris-musée du général Leclerc-musée Jean Moulin : l’histoire par l’objet (Sylvie Zaidman)