Publié le 18 Février 2024

Pierre DEROBERTMAZURE était né en 1895 et demeurait au n° 126  avenue Louis Blanc à Amiens. Membre de la S.F.I.O. (Socialiste) et de la ligue des Droits de l'Homme, il faisait fonction, sous l'Occupation, de rédacteur à la Préfecture de la Somme au service de la Main d'œuvre et du Travail (dit bureau de placement en 1936). Ce service devint par la suite l'Inspection du Travail, situé 45 rue des Otages à Amiens ainsi que dans les baraquements de la place du cirque.  

C'est par ces bureaux que transitaient, issus de la  "Kommandantur", les dossiers des travailleurs à destination de l'Allemagne, "les S.T.O."  (le Service du Travail Obligatoire). Ces dossiers subirent par "certains employés" dont Pierre, des "modifications" : fausses cartes de travail, faux dossiers de santé, certificats de complaisance. 1016 travailleurs requis échapperont ainsi au S.T.O. 

Pierre appartenait à "Libé-nord" ainsi qu'à un groupe de résistants  locaux. Il partait souvent à  l'extérieur afin de diffuser des tracts, des bulletins de liaison. Ce petit bonhomme, discret, bossu, passait à travers les mailles du filet allemand, dans les bus et dans les trains. 

Victimes d'une dénonciation, plusieurs patriotes comme lui, Paulette VERDY, M. BONPAS, furent arrêtés et internés à la prison d'Amiens le 6 décembre 1943 par la Gestapo. II trouva la mort lors des bombardements de la prison le 18 février 1944. Il avait 49 ans.  

 Au faubourg de Hem, une plaque est apposée sur le mur de son ancien domicile et une rue porte son nom.  

 En juin 1946, une cérémonie eut lieu à Gentelles en sa mémoire. Au cimetière, ses amis lui  élevèrent un monument, rappelant qu'il est mort pour la liberté. Son nom est inscrit sur le monument aux morts de Gentelles. A ce jour, il n'y a plus aucune trace de sa tombe en ce lieu.

Extrait d'un témoignage de Jean Michel TOPART, un ami de Pierre.

Voir les commentaires

Repost0

Publié le 17 Février 2024

Liste des patriotes fusillés au pied de la citadelle d'Amiens entre 1940 et 1944

par ordre d'exécution

Le 12 novembre 1940

Lucien  BRUSQUE, 21 ans,        marin-pêcheur,         né et vivant à  Saint-Valery-sur-Somme.

Emile    MASSON, 18 ans,        marin-pêcheur,          né à Boulogne-sur-Mer vivant à Saint-Valery-sur-Somme.

Le 10 janvier 1941

Robert DEREGNAUCOURT, 24 ans,  chauffeur,          né à Lille (Nord), vivant à Paris.

Le 4 décembre 1941

Eugène CAUCHOIS, 28 ans,  métallurgiste, militant communiste,  né à Bury (Oise), vivant à Compiègne (Oise).

Le 30 décembre 1941

Maurice GARIN, 33 ans,   gendarme, membre du réseau Hector,  né à Framerville-Rainecourt  (Somme), vivant à Moreuil (Somme).

Le 19 janvier 1942

Maurice CARROUAILLE, 28 ans,   bûcheron        né et vivant à Montagne-Fayel (Somme).

Le 7 février 1942

Gaston  BLOT, 33 ans,   manœuvre aux Mines de Bruay, militant communiste et membre des Francs-tireurs et partisans (F.T.P.),  né et vivant à  Bruay-en-Artois (Pas-de-Calais).

Le 21 février 1942

Emile  LESAGE,  27 ans,   tailleur de pierre ou mineur, membre de  l'organisation spéciale de combat (OSC) communiste,  né à Ourton (Pas-de-Calais), vivant à  Haillicourt (Pas-de-Calais)

Le 1er avril 1942

Lucien DELECOEULLERIE 33 ans, chauffeur-routier, militant communiste,  né à Saint-Jost-sur-Mer (Pas-de Calais), vivant à Amiens.              

Hubert LECLERCQ, 30 ans,   manœuvre, membre des Francs-tireurs et partisans (F.T.P.),  né et vivant à Amiens.

Victor  MAGNIER, 40 ans,      artisan cimentier, membre des Francs-tireurs et partisans (F.T.P.), né à Sains-du-Nord (Nord), vivant à Amiens.

 Le 30 avril 1942

Octave GAUTHIER,  61 ans, vigneron-tonnelier,militant communiste,  né à Thenay (Loir et Cher).

Marcel  DUCHEMIN, 49 ans,  infirmier psychiatrique, militant communiste,  né à Agnetz (Oise), vivant à  Giencourt (Oise).

Henri   CHAINTREAU, 45 ans,  cheminot, syndicaliste, militant communiste,   né à                    Bellegarde (Loiret),  vivant  à Villemandeur (Loiret).

Henri     LAROCHE, 36 ans,    manœuvre, militant communiste,   né à Vaumoise (Oise), vivant  à Crépy en Valois (Oise).

Albert    BESSIERES, 34 ans,     professeur-adjoint, militant communiste,  né à Figeac (Lot), vivant à  Dreux (Eure-et-Loir).

Le 16 mai 1942

Léopold  LESAGE, 49 ans,    mineur, membre de  l'organisation spéciale de combat (OSC) communiste, né à   Labussière (Pas-de-Calais), vivant à  Haillicourt (Pas de Calais).

Le 7 novembre 1942

André DUPUIS, 47 ans,   ouvrier, membre des  Francs-tireurs et partisans (F.T.P.),  né  à Ailly-sur-Somme  (Somme).

Le 2 août 1943

Alfred   DIZY, 36 ans,     ouvrier agricole,  membre des  Francs-tireurs et partisans (F.T.P.),  né à Vrély (Somme), vivant à Morlancourt (Somme).

Jacques WILGOS, 18 ans,   apprenti-tourneur, membre des Francs-tireurs et partisans (F.T.P.),     né à Vaire-sous-Corbie (Somme), vivant à  Albert (Somme).

Henri  WILGOS, 20 ans,   apprenti ajusteur membre des Francs-tireurs et partisans (F.T.P.),  né à Vaire-sous-Corbie (Somme), vivant à  Albert (Somme).

Jules  MOPIN, 22 ans,    ouvrier verrier, membre  des Francs-tireurs et partisans (F.T.P.),  né à Mers-les-Bains (Somme)

Georges DEBAILLY, 19 ans,  mécanicien tourneur,    membre des Francs-tireurs et partisans (F.T.P.) ,  né  à  Mont-Saint-Aignan (Seine-Inférieure), vivant à  Longueau (Somme).

Maurice  SEIGNEURGENS, 24 ans,  mécanicien ajusteur, membre des Francs-tireurs et partisans (F.T.P.),  né à Caix (Somme), vivant  à  Villers-Bretonneux.

Ernest  LESEC  25 ans , officier de la marine marchande, membre des Francs-tireurs et partisans (F.T.P.),  né à Beaufort-en-Vallée (Maine-et-Loire), vivant  à  Mers-les-Bains (Somme).   

Maurice   ROBBE, 21 ans,   électricien, membre des Francs-tireurs et partisans (F.T.P.),     né  à Friville-Escarbotin (Somme), vivant à Rosières-en-Santerre (Somme).

Louis MARTIN, 25 ans,   instituteur,  membre des Francs-tireurs et partisans (F.T.P.),   né  à Brest (Finistère), vivant à Eu (Seine Inférieure).

Paul MOREAU, 23 ans, instituteur,  membre des Francs-tireurs et partisans (F.T.P.),  né  à  Wazierz (Nord), vivant à Eu (Seine Inférieure).

Charles Arthur  LEMAIRE, 17 ans  monteur de cycles, membre des Francs-tireurs et partisans (F.T.P.),  né et vivant à Amiens.

Le 17 janvier 1944

Pierre  LEROY, 53 ans, commis principal des contributions directes,  membre  du réseau Action Région A, né  à  Quimper (Finistère), vivant  à Mesnil-Saint-Nicaise (Somme).

Le 5 février 1944

André DUMONT, 24 ans  électricien,   membre des Francs-tireurs et partisans (F.T.P.),  né à Mers-les-Bains (Somme).

Le 6 juillet 1944

Gaston  MOUTARDIER, 55 ans,    directeur départemental des PTT,   membre des mouvements PTT Nord-Picardie et Libération-Nord, né  à  Comines (Nord), vivant à Amiens.

Cyrille  WERBROUCK, 49 ans,   conducteur de travaux aux PTT, membre des mouvements PTT Nord-Picardie et Libération-Nord, né  à  Lille (Nord), vivant à Amiens.

Le 12 juillet 1944

Louis BALEDENT, 20 ans,    ouvrier agricole, membre des Francs-tireurs et partisans (F.T.P.)          né  à Fort-Manoir (Boves, Somme), vivant à Cagny (Somme).

Le 31 juillet 1944

Edmond BRAILLY, 27 ans,   étalonneur, membre des Forces françaises de l'intérieur (F.F.I.),        né  à Flixecourt (Somme), vivant à Flesselles (Somme).

*

Cette liste est le résultat d'une recherche entreprise en 2002 par Jacques Lejosne, Françoise Fusilier, Jackie Fusilier et Claude Leleu. Elle est affichée dans l'enceinte du poteau des fusillés à Amiens. Ce travail a donné lieu à une publication en 2008 : ABCDAIRE des victimes du nazisme dans la métropole amiénoise par Jacques Lejosne, Claude Leleu, Jackie et Françoise Fusillier, avec le soutien de l' Association des Déportés, Internés et Familles de Disparus de la Somme.

Cette liste est à recouper avec le «relevé des personnes fusillées à la citadelle d’Amiens durant l’occupation» étudié par Solène Vankerkhoven dans son travail de Master réalisé en 2023.
Il faudrait ajouter trois noms :
Camille BIZET, 23 ans, employé dans une bonneterie à Moreuil. membre des Francs-tireurs et partisans (F.T.P.), né à Morisel (Somme) fusillé, le 9 mai 1944, son corps est retrouvé dans le charnier de Gentelles, à 20km d’ Amiens,

André, René CARPENTIER, 31 ans, né à Framicourt (Somme), membre des Brigades internationales ; résistant au sein des Francs-tireurs et partisans (FTP), fusillé le 9 mai 1944. Son corps est retrouvé dans le charnier de Gentelles, à 20km d’ Amiens,

Alfred ROGER, 32 ans, né à Dury (Somme) menuisier à la SNCF, membre des Francs-tireurs et partisans (F.T.P. fusillé le 28 août 1944. Son corps est retrouvé dans le charnier de Gentelles, à 20km d’ Amiens.

Cette liste reste incomplète, un corps exhumé le 14 mars 1946 et enterré au cimetière de la Madeleine d'Amiens n'a pas été identifié.

                                                                        *

La répression allemande s'exerce dès 1940  contre les Résistants.  Les personnes arrêtées comparaissent devant le tribunal militaire allemand d’Amiens (FK580). Tout ce qui est considéré comme une atteinte à la sécurité des troupes occupantes est réprimé sévèrement. Ainsi, Lucien BRUSQUE et Emile MASSON, les premiers exécutés, sont condamnés à mort pour sabotage de lignes téléphoniques.

A partir de l'été 1941  les occupants appliquent la politique des otages exécutés en représailles des actions de sabotage, puis des assassinats de soldats allemands. Les juifs et les militants  communistes connus de la police française depuis l'avant-guerre et fichés par la police allemande en sont les victimes. Ainsi le 30 avril 1942, cinq hommes sont fusillés, parce que communistes  pour répondre à l’attaque d'un train transportant des soldats allemands vers Caen le 16 avril 1942.

Le 2 août 1943, onze membres du groupe F.T.P. "Michel" sont passés par les armes, le plus jeune, Charles Arthur  LEMAIRE, âgé de 17 ans, étant exécuté le dernier.

Jusqu'à la libération, les exécutions vont se succéder, avec toujours la même volonté de faire disparaitre la figure du communiste et du 'terroriste/franc-tireur".

*

Pour prolonger : les notices biographiques disponibles sur le site du Maitron

 

Voir les commentaires

Repost0

Publié le 17 Février 2024

Raoul DEFRUIT, né le 10 septembre 1900 à Bayonvillers, était employé aux Assurances Sociales d'Amiens jusqu'en décembre 1943. Il entre au Front National de la Résistance en juin 1942. Il abandonne son emploi à Amiens pour prendre un poste de garde-voies à Guillaucourt, tout proche de son domicile d'Harbonnières.

 Dans la Résistance, il repère les convois allemands. Le 12 mai 1944, la Gestapo guidée par un "collaborateur", l'arrête à son domicile. Emmené à la Citadelle d'Amiens, torturé, il refuse de parler.  Expédié à Royallieu, il est ensuite déporté le 4 juin 1944 vers les camps de Neuengamme, Sachsenhausen, Mauthausen en Autriche, puis dirigé à Ebensee, l'un des Kommandos du camp central de Mauthausen.  Raoul DUFRUIT décède le 8 avril 1945.

Ebensee, édifié à l'automne 1943, au bord du lac Traunsee, un des réseaux de camps annexes où les déportés devaient creuser dans la montagne des usines souterraines. Chaque galerie mesurait 428 mètres. 

A Paris, au cimetière du Père Lachaise, un monument rappelle les 8.203 français morts à  Mauthausen. Parmi eux, des victimes originaires de la Somme. Harbonnières aura sa part de victimes à déplorer comme : Jacques DEFLANDRE, décédé en déportation, Robert MAINGNEUX, Robert  DEGROOTE …

Des noms enfouis dans un profond passé qu'il faut parfois ressortir pour un travail de mémoire.                                                                          

Jacques Lejosne 

*

Pour prolonger  : la page dédiée à Ebensee sur le site de l'amicale de Mauthausen

Voir les commentaires

Repost0

Publié le 17 Février 2024

Repost0

Publié le 17 Février 2024

Repost0

Publié le 17 Février 2024

Repost0

Publié le 17 Février 2024

Repost0

Publié le 17 Février 2024

Repost0

Publié le 17 Février 2024

Repost0

Publié le 17 Février 2024

Repost0