Publié le 2 Août 2024

Depuis 2011, le square situé au début de la rue Octave Tierce rappelle par son nom  la rafle de tous les Juifs français ou non encore présents dans le département. Sur Amiens  21 personnes furent arrêtées le 4 janvier 1944  ainsi que la famille Wanjberg à Rosières-en-Santerre et Jeanne  Rakhowitz et sa fille Ginette à  Bouquemaison.

Les personnes arrêtées furent  regroupées dans les locaux de la gendarmerie, rue des Jacobins puis acheminées au camp de Drancy par le train de 20 h 30.

A la gare d’Amiens, Rachel Douchbak réussit à s’échapper grâce à l’aide d’un cheminot.  4 amiénois arrêtés restèrent détenus à Drancy, parce que reconnus aryens ou conjoint d'aryen. Les autres furent déportés à Auschwitz-Birkenau, le 20 janvier 1944 par le convoi n° 66. Rachel Hubault le fut par le convoi n° 67 du 3 février.

Lucien Aaron, 64 ans
Georg Hirsch, 9 ans et demi
Rachel Hubault , née Zimann, 44 ans
Dvoira Kasmine, née Sobol, 41 ans
Ferdinand Lazard, 73 ans
Berthe Lazard, née Dreyfus, 62 ans
Louise  Levy née Wymphen, 69 ans
Léon Louria, 62 ans
Renée Ponthieu, née Louria, 22 ans,
rentrée à Amiens en mai 1945
Fernande Rakhowitz, 55 ans
Ginette Rakhowitz, 21 ans

   Extrait du Courrier Picard, 10 janvier 2016                                                                

Cécile Redlich, 14 ans                                     Benjamin Weiller, 77 ans

Raymond Schulhof, 56 ans                             Marcel Weiller, 50 ans
Fleurette Schulhof, née Levy, 43 ans              Benjamin Weinberg, 42 ans
Rachel  Sobol  née Aizenchtein                      Asia Weinberg, 37 ans
Gaston Vilar, 63 ans                                       Jean-Louis Weinberg, 7 ans

A cette liste, s’ajoutent les personnes arrêtées sur la côte picarde :
Mordechai Behar, 53 ans (Mers-les-Bains)
Victoria Behar née Fuentes, 44 ans (Mers-les-Bains)
Léa Behar, 14 ans (Mers-les-Bains)
Armand Dreyfus, 69 ans (Cayeux-sur-Mer)
Fanny Dreyfus, 55 ans (Cayeux-sur-Mer)

Gaston Villar et  Clémence Villar née Guinchard (Ault) furent internés à Drancy

Pour plus de précisions : la page wikipédia consacrée à la rafle du 4 janvier 1944 et le site de David Lee Rosenberg

Pour connaître l’histoire de Georg Hirsch

En 1940 96 Juifs sont recensés en 1940 dans le département de la Somme.  En 1942, il en reste  42 personnes  qui doivent porter l’étoile jaune après enregistrement auprès du commissariat. Sur ce nombre  27 ont été arrêtées, déportées et ont péri à Auschwitz.

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Publié le 9 Juillet 2024

France 3 Picardie a consacré une série intitulée  "Mémoires de 39-45" composée  de quatre reportages.

Ils sont disponibles sur la chaine Youtube de France 3 Hauts-de-France

Le quatrième est consacré au "poteau des fusillés" et à l'action de notre association.

 

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Publié le 2 Juillet 2024

Tout part de l’ouvrage de Gilles Prilaux et Pauline Secchioni  La citadelle de Doullens et les ombres de Buchenwald  publié en 2022. Il montre comment 2 500 déportés ne parlant pas le français, en majorité polonais, tchèques mais aussi russes, ont été transférés du camp de concentration de Buchenwald à la SS-Baubrigade V dans la citadelle de Doullens pour travailler, de mars à août 1944, à la construction de rampes de lancement de V1 ou au déblaiement des destructions des bombardements.

Avec le soutien de Gilles Prilaux, Rachel Mille et Laurent Lombard, professeurs du lycée de l’Authie à Doullens, proposent aux 26 élèves de terminale inscrits en spécialité Histoire-Géographie, géopolitique et sciences politiques de travailler sur cette histoire durant l’année scolaire 2023-2024. Pour ces deux enseignants, c’est une façon d’illustrer l’une des thématiques au programme : « Histoire et mémoires » et la notion de citoyenneté européenne en s’engageant dans une démarche pédagogique fondée sur le passé et l’avenir en commun.

L’objectif étant de se rendre au mémorial du camp de Buchenwald, les élèves préparent leur voyage durant l’année scolaire. En parallèle des cours d’histoire, la première visite se déroule à la citadelle de Doullens, pour découvrir avec Gilles Prilaux les lieux où étaient détenus les déportés et où fut installé en 1943 un centre de commandement et d’analyse de tirs pour les V1.

Les élèves se déplacent ensuite à la coupole d'Helfaut-Wizernes. Cette base souterraine allemande de lancement de fusées V2 est devenue un centre d’histoire qui présente les V1 et les V2 réalisés au camp de Dora, un temps une annexe de Buchenwald ainsi que les rampes de lancement que les prisonniers doullennais devaient construire.

Enfin des recherches aux Archives départementales de la Somme permettent de retrouver la trace de résistants français déportés au camp de Buchenwald.

Serge BARBIER, ouvrier à l’usine Saint-Frères. Il a 18 ans lorsqu’il est arrêté le 7 août 1944 à Berteaucourt-les-Dames pour sabotage. Il est alors interné à Amiens et Royallieu avant d’arriver à Buchenwald puis Dachau. Il est libéré le 29 avril 1945.

Roland BOSSI est un ouvrier arrêté à Beauval, le 5 février 1944 car il détenait des armes. Il est accusé d’appartenir au mouvement de résistance Libération-Nord. ll arrive dans le camp de Buchenwald le 14 mai 1944 et y décède 15 jours plus tard, à l’âge de 18 ans.

Alfred Jean-Baptiste BRAILLY, cultivateur à Flesselles est arrêté le 28 juillet 1944 pour détention d’un fusil de chasse et parce qu’il abrite des réfractaires du STO – Service du travail obligatoire. Le 16 août, il est placé dans un convoi à Compiègne, direction Buchenwald. Il y décède le 31 août 1944 à l’âge de 68 ans.

Paul COURTOIS, originaire de Beauquesne, est un résistant arrêté, le 29 juin 1944, à l’âge de 59 ans à Bourges. Il est déporté au camp de Buchenwald, le 18 août 1944. Il y décède le 29 mars 1945.

Fernand DEGARDIN, membre du réseau de résistance Francs-Tireurs Partisans Français (FTPF). Il est arrêté dans son village natal, à Saint-Léger-les-Domart, le 7 août 1944. Il distribuait notamment des tracts. Il est déporté à Buchenwald avant de rejoindre Dachau. ll est libéré le 8 mai 1945. Il avait 22 ans.

Sylvain DEVAUCHELLE, né à Beauquesne est un ouvrier agricole arrêté le 28 juillet 1944 à Flesselles car il distribuait des journaux clandestins. Il est interné à Amiens, Compiègne avant de rejoindre Buchenwald. Il décède lors de l’évacuation du camp, le 21 avril 1945. Il avait 55 ans.

Guy HERBET, originaire de Rubempré, appartenait aux FFI - Forces Françaises de l’Intérieur - et plus précisément au mouvement des Francs-Tireurs Partisans Français (FTPF). Il est arrêté le 31 juillet 1944 et déporté vers le camp de Buchenwald, le 17 août 1944. Il y décède le 1er avril 1945 à l’âge de 20 ans.

Henri RINUY, médecin arrêté le 23 juin 1944 à Flesselles, à l’âge de 71 ans. Il a induit en erreur la police sur l’état de santé d’un prisonnier qui a alors pu s’évader. Il est alors accusé de complicité dans l’évasion d’un résistant. Henri RINUY arrive dans le camp de Buchenwald le 17 août 1944 et y décède le 13 mars 1945

*

Forts de tous ces éléments les élèves partent en Allemagne du 15 au 20 avril 2024 logés chez l’habitant.

La visite du mémorial de l'ancien camp de concentration de Buchenwald créé en 1937 est chargée d’émotion.

C’est d’abord une marche le long de la Blutstrasse, la « route du sang », cette voie ferrée reliant Weimar à Buchenwald qui fut construite en mars 1943 par les déportés. Les pierres de mémoire déposées le long du sentier rappellent que des enfants ont été aussi internés. A la libération en avril 1945, on en comptait plus de 900 dont le plus jeune avait 4 ans.

Une fois la porte principale franchie où il est inscrit Jedem das seine (À chacun son dû), les élèves s’immergent dans l’histoire de Buchenwald, même si du camp en lui-même il ne reste plus grand-chose. Ils découvrent le système concentrationnaire et la hiérarchie établie entre détenus, visitant avec silence et gravité le four crématoire qui était utilisé pour brûler les cadavres des prisonniers morts d’épuisement et de mauvais traitements. Sur les 280 000 détenus, 56 000 ne sont jamais revenus dont 11 000 juifs.

La participation aux ateliers pédagogiques organisés par des guides du mémorial est une manière de mettre des mots sur l’émotion provoquée par la visite du camp et d’évaluer les connaissances de chacun, les élèves pouvant choisir de présenter en fin d’année le camp de Buchenwald lors du grand oral.

L’un des temps forts est l’hommage rendu à la fois aux déportés du camp affectés à la SS-Baubrigade V dans la citadelle de Doullens et aux résistants doullennais déportés à Buchenwald .

Lors du bilan au mois de mai, les élèves sont unanimes : « mettre des images sur ce qui s’est passé et voir en vrai ce qu’on a appris en cours » pour Samuel, « acquérir des connaissances ; en particulier sur l’Allemagne, sa culture et sur Buchenwald bien sûr ; autrement qu’assise sur une chaise avec une feuille et un stylo. » pour Georgia.

Une équipe de tournage de France 3 Picardie a accompagné et filmé les lycéens doullennais et leurs accompagnateurs dans leur visite du camp de Buchenwald. Ils en ont tiré 4 épisodes visibles sur la chaîne Youtube de France 3 Picardie.

Épisode 1/4 : la marche le long de la Blutstrasse

- Épisode 2/4 : l'histoire du camp de concentration

- Épisode 3/4 : la pédagogie de la visite d'un camp

- Épisode 4/4 : Baubrigade V et déportation


*

Avec au moins 88 camps satellites, Buchenwald est l'un des plus grands camps de concentration établis en Allemagne. Les premiers détenus en 1937 sont des opposants politiques allemand. Les femmes ne sont pas internées à Buchenwald avant 1944. Puis à la suite de la Nuit de cristal qui vit le saccage des synagogues juives du 9 au 10 novembre 1938, les SS et la police allemande envoyèrent près de 10 000 hommes juifs à Buchenwald.

Les SS y internèrent également des Témoins de Jéhovah, des Roms et des Sinti (Tsiganes) ainsi que des déserteurs allemands. Buchenwald fut l'un des seuls camps de concentration qui enferme des "fainéants", des personnes que le régime considérait comme "asociaux" parce qu'ils ne pouvaient pas ou ne voulaient pas trouver d'emplois rémunérateurs.

Les choses changent au fur et à mesure des conquêtes de la Wehrmacht et de la répression dans l’Europe occupée, les SS incarcèrent également des prisonniers de guerre de différents pays (y compris les États-Unis), des résistants, d'anciens responsables de gouvernement de pays occupés par l'Allemagne et des travailleurs forcés étrangers. Les derniers mois de la guerre voient en plus refluer des déportés des camps de l’Europe de l’Est.

Des enfants et des adolescents y sont également internés. Les premiers arrivent fin 1938 après des actions contre les Tziganes ou les Juifs. Puis ils viennent d’Europe de l’Est et de Russie au gré des déportations. Ils sont soumis comme les adultes aux travaux forcés. Même si les déportés adultes tentent de les protéger, les enfants de Buchenwald sont soumis aux travaux forcés et servent de main-d'œuvre déployée principalement dans des usines d'armement, dans des carrières de pierre et sur des chantiers de construction.

Les SS triaient régulièrement les prisonniers des camps de Buchenwald, envoyant les plus faibles vers les centres de mise à mort de Bernburg ou de Sonnenstein, où ils étaient gazés. D'autres prisonniers incapables de travailler furent aussi tués par injection de phénol.

A partir de 1942, les politiques réussissent à occuper les postes principaux de l’administration interne du camp après en avoir écarté les prisonniers de droit commun, auxquels les nazis avaient coutume de déléguer ces fonctions. Un comité international est même créé à l’été 1943, dominé par les militants communistes. Malgré les terribles conditions de vie et les risques de répression, des actions de résistance émergent.

Au début du mois d'avril 1945, à l’approche de l'armée américaine, les SS évacuent environ 28 000 prisonniers du camp principal et 10 000 prisonniers des camps satellites de Buchenwald. Environ un tiers de ces prisonniers meurt d'épuisement en route ou fut abattu par les SS.

Le 11 avril 1945, au matin les déportés prennent le contrôle du camp, capturant des SS. A l’arrivée de l'armée américaine, il reste plus de 21 000 personnes dont près d’un millier d’enfants.

Pour en savoir plus  : le site de  l'Association française Buchenwald, Dora et Kommandos.

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Publié le 14 Juin 2024

La session 2024-2025 du Concours national de la Résistance et de la Déportation a pour thème : Libérer et refonder la France (1943-1945).

Ce thème est une invitation à travailler dans une double direction :

-sur les combats de la Résistance dans la libération de la France, face au péril sans cesse accru du nazisme, de l’Axe et de la Collaboration, sans méconnaître ce que la Libération doit aux nations alliées ;

- sur la refondation de la France dans la victoire, par la démocratisation de la République et par un supplément d’âme en faveur des valeurs de liberté politique, d’égalité sociale et de dépassement moral.

Vous trouverez  ci-dessous :

- la lettre de cadrage rédigée par Vincent Duclert, historien, inspecteur général, président du collège national des correcteurs du Concours national de la Résistance et de la Déportation.

- l'ensemble de contributions réunies par Vincent Duclert et diffusées par l'Association des Professeurs d’Histoire et de Géographie.

  • De la démocratie comme ouvrage (Claire Andrieu)
  • Un éclairage du thème à l’aune du genre (Catherine Lacour-Astol)
  • Une nécessaire refondation économique et sociale (Alain Chatriot)
  • Penser et préparer l’avenir au cœur de la lutte (Laurent Douzou)
  • Initier les élèves à l’histoire de la Libération de la France et de sa refondation. Un regard sur les ressources (Christine Guimonnet)
  • Libérer et refonder la France (1943-1945). Le cas de la Dordogne (Bernard Lachaise)
  • Le général de Gaulle, la libération et la refondation de la France (Chantal Morelle)
  • Pourquoi n’y a-t-il pas eu de guerre civile en France à la Libération ? (Philip Nord)
  • Sortir de la guerre (Guillaume Piketty)
  • Résistance et Libération (Guillaume Pollak)
  • Le musée de l’Ordre de la Libération, lieu de ressources (Vladimir Trouplin)
  • Libérer et refonder la France (1943-1945). L’action et la pensée (Cécile Vast)
  • Une approche historiographique du thème (Olivier Wieviorka)
  • Le musée de la Libération de Paris-musée du général Leclerc-musée Jean Moulin : l’histoire par l’objet (Sylvie Zaidman)

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Publié le 3 Juin 2024

Octobre 1942, Madeleine MICHELIS, jeune professeure de lettres classiques,  rejoint le lycée d’État de jeunes filles de la ville d’Amiens, un bâtiment en grande partie occupé par les troupes allemandes. Après son passage à l’Ecole normale supérieure, il s’agit de son quatrième poste après le Havre, son annexe à Etretat et Paris. Âgée de 29 ans, elle est très vite appréciée de ses élèves, animant avec passion un atelier théâtre aux côtés de Georges-Louis COLLET, futur rédacteur en chef du Courrier Picard en 1944.

Madeleine MICHELIS trouve difficilement à se loger dans Amiens dévastée, elle occupe différentes chambres d’hôtels avant de s’installer 6 rue Marguerite Hémart-Ferrandier (quartier Henriville), soit la même adresse que celle de Jeanne Fourmentraux arrêtée le 26 août 1942.

Fonds Marie-Claude Durand

Derrière la professeure se cache une femme déterminée dont l’engagement remonte avant-guerre.

Membre de la Jeunesse étudiante chrétienne (J.E.C.) elle a apporté sa contribution pour aider les réfugiés espagnols et n’a jamais caché son hostilité envers le régime nazi. En mai 1940 elle refuse la défaite et rejette le régime de Vichy ."Je n'ai absolument pas peur... Je crois invinciblement à l'avenir de la France... Soyons courageux et pleins d'espoir."

A Paris, elle rejoint au printemps 1941 le mouvement Libération-Nord et sert d’agent de liaison à Pierre BROSSOLETTE. Durant l'hiver 1941 Madeleine MICHELIS prend sous son aile une jeune juive, Claude BLOCH dont le père, raflé en décembre 1941, a été enfermé à Royallieu-Compiègne (1).  Au cours de l’été 1942, elle fera passer la jeune fille en zone libre puis par la suite  l'enverra dans le Gers chez une amie.

A Amiens Madeleine MICHELIS devient agent du réseau Shelburn,  branche du Special operations executive (SOE) britannique qui a pour mission de récupérer et de rapatrier en Angleterre les aviateurs alliés dont les appareils ont été abattus dans le ciel français et sont disséminés dans la campagne picarde.

Madeleine MICHELIS est arrêtée à son domicile le 12 ou le 13 février 1944. Les Allemands la croyant à tort chef d’un secteur de renseignements la transfère à Paris, au lycée Montaigne où elle raconte, de retour dans sa cellule, avoir subi le supplice de la baignoire d'eau glacée. Elle meurt par strangulation le 15 ou 16 février, sans que l’on sache si elle a été assassinée ou si elle s'est suicidée pour éviter de parler à ses bourreaux…

Madeleine MICHELIS est nommée par le Général DE GAULLE à titre posthume "Chevalier de la Légion d'honneur", avec la citation  suivante :

Jeune Française admirable, qui s'est entièrement dévouée à la cause de la Résistance, professeur agrégée au lycée d'Amiens, a tout sacrifié au service de la Libération. S'est particulièrement occupée du passage des prisonniers évadés et d'aide aux parachutistes et aviateurs alliés. Arrêtée le 12 février 1944, transférée à Paris, a refusé de parler malgré les pires traitements. A été étranglée le 15 février 1944, trouvant une mort glorieuse au milieu des tortures supportées avec un courage magnifique et sans trahir son secret. Modèle d'abnégation, de foi patriotique.

Après la libération, en 1945 le conseil municipal d'Amiens et le conseil d'administration du lycée d’État de jeunes filles décident conjointement d'apposer une plaque dans l'entrée de l'établissement, rendant hommage à Madeleine MICHELIS. Et depuis 1975 le lycée d’Amiens porte son nom ainsi qu'un groupe scolaire et une rue de Neuilly-sur-Seine, sa ville de naissance.

Madeleine MICHELIS est chevalier de la Légion d’Honneur (1947), récipiendaire de la médaille de la Résistance française, de la Croix de Guerre 1939 - 1945 et de la Médaille de la Liberté attribuée à titre exceptionnel par le président des États-Unis.

En 1997, Madeleine MICHELIS est élevée au rang des Justes parmi les nations par le Mémorial de Yad Vashem (Jérusalem).

(1) Il s'agit de la rafle dite des notables

*

Pour aller plus loin, le site consacré à Madeleine MICHELIS par sa nièce Marie-Claude Durand

Julien Cahon, Madeleine Michelis (1913-1944), une Amiénoise dans la Résistance, préface de Jean-Louis Crémieux-Brilhac, Amiens, A.P.H.G.-Picardie et O.N.A.C. Somme, 11 octobre 2013

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Publié le 3 Juin 2024

Ayant connu l’occupation allemande de 1914 à 1918 à Lille et voulant répondre à l’appel des Français Libres, j’avais décidé de faire immédiatement tout ce qui était possible de faire contre l’ennemi. (Témoignage de Jeanne FOURMENTRAUX - 1946)

Professeur adjoint au lycée d’État de jeunes filles d’Amiens (l’actuel lycée Madeleine Michelis) depuis 1939, Jeanne FOURMENTRAUX  mobilise des élèves pour, officiellement, aménager les tombes des soldats français morts en 1940 dans la région d’Amiens. Mais dans le même temps, le petit groupe ramasse et cache  les armes abandonnées. Dès la fin de l'année 1940 Jeanne FOURMENTRAUX élargit le groupe à d'autres membres de l'Education nationale et d'autres administrations comme les PTT et la SNCF.

Ce premier réseau amiénois diversifie ses activités : il  aide les soldats anglais encore cachés et les prisonniers français évadés, il  fournit des renseignements à Londres, sur le déplacement des troupes d'occupation et l'emplacement des aérodromes ou des défenses allemandes. Le réseau est, en partie,  financé par M. BONNEVILLE, gendre de M. CARMICHAEL, industriel d’Ailly-sur-Somme. Tous deux étaient des proches de Jean MOULIN. Le groupe est rattaché en mars 1941,  aux  "Bataillons de la Mort", créé sur Paris par Albert DUBOIS.

Une trahison entraîne l’arrestation de la majorité des résistants amiénois le 26 août 1942. Jeanne FOURMENTRAUX est transférée à Paris  et emprisonnée d'abord au fort de Romainville, puis à La Santé et ensuite transférée à Fresnes, Jeanne FOURMENTRAUX est  déportée le 28 avril 1943 depuis Compiègne en direction de Ravenbruck où elle arrive le 1er mai.

En janvier 1945, elle fait partie de la marche de la mort qui l’emmène au camp de Bergen-Belsen qui est libéré par les unités de l’Artillerie Royale de Londres, le 27 avril 1945. Jeanne FOURMENTRAUX  est rapatriée le 1er juin 1945, après avoir été soignée contre le typhus.

Diminuée physiquement, elle revient au lycée de jeunes filles d' Amiens comme surveillante générale. Elle y reste jusqu'à son départ en retraite en 1962. En parallèle, elle prend des responsabilités au sein de différentes associations de déportés, militant activement pour le devoir de mémoire.

Jeanne FOURMENTRAUX est officier de la Légion d’Honneur,  elle est également titulaire de la médaille de la Résistance Française, de la carte de combattant volontaire de la Résistance  et de la croix du mérite franco-britannique.

Une plaque est apposée à l'intérieur du lycée rendant hommage à son action.

 Jeanne FOURMENTRAUX est décédée le 20 mars 1982 à l'âge de 84 ans.

 

 

 

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Publié le 12 Mai 2024

Le 8 mai 2024 une stèle rendant hommage aux Résistants neslois morts pendant la Seconde Guerre mondiale a été inaugurée sur le parvis de la mairie de Nesle. L’initiative en revient à Pierre DASSONVILLE, alors adolescent pendant l’occupation, qui, souhaitait honorer la mémoire des résistants de la commune qui avaient fait le sacrifice de leur vie. Il s'est rapproché de Frédéric DEMULE, maire de Nesle, pour évoquer l’installation de cette stèle.

La cérémonie s’est tenue en la présence de madame Yaël MENACHE, députée dans la 5ème circonscription de la Somme, monsieur José RIOJA, président de la communauté de Communes de l’Est de la Somme. Et madame Maryse FAGO, conseillère régionale des Hauts-de-France, représentait Xavier BERTRAND, président du conseil régional des Hauts-de-France

Neuf noms sont gravés  à tout jamais :

Maurice Compagnon

Pierre Le Roy fusillés

Roger Cavel mort à Dora

Alfred Terreux, mort à Dachau

Denis Longuet

Serge Dunant

Claude Namuroy

Henri Nardeaux

Eugène Marat

Quelques visages de Résistants neslois. Robin JouretLanglois-Courrier Picard

La phrase qui a été gravé ensuite « Et tous les Neslois entrés en résistance » rend hommage aux Résistants vivants après le conflit.

Pour aller plus loin : l'article consacré à la Résistance à Nesle et le témoignage de Pierre Dassonville.

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Publié le 12 Mai 2024

Le 9 mai 2024 au mémorial de Gentelles, dépendant de la commune de Boves (Somme) une cérémonie s’est tenue en hommage à Marcel Payment, résistant, à l’initiative de la municipalité de de Mers-les-Bains (Somme), en la présence de madame Ingrid Dordain, députée de la 2e circonscription de la Somme, monsieur Xavier Commercy, maire de Gentelles, de monsieur Michel Delépine, maire de Mers-les-Bains et de madame Anatolie Mukamusoni, présidente de ’association Centre de Mémoire et d’Histoire-Somme-Résistance et Déportation .

Marcel Payment, né le 26 juin 1924 au Tréport (Seine-Inférieure, Seine-Maritime) travaille comme commis de boucherie à Mers-les-Bains quand en décembre 1942, il est réquisitionné pour l’organisation Todt chargé d’ériger les fortifications sur les côtes de la Manche. Au 1er février 1943, il choisit d’être réfractaire. Obligé de quitter Le Tréport, il se cache à Ochancourt (Somme) où il trouve un emploi chez un entrepreneur de battage.

Il n’a que 19 ans lorsqu’il s’engage en 1943, sous le pseudonyme d’Henri, dans la 3e compagnie des Francs-Tireurs Partisans du Vimeu. Il participe alors à de nombreux sabotages, notamment celui commis le 28 octobre 1943 sur la ligne Abbeville-Le Tréport provoquant le déraillement de 25 wagons transportant des troupe allemandes . Le 1er janvier 1944, avec trois compagnons, il met hors service la voie ferrée Amiens-Boulogne, à hauteur de Noyelles.

Arrêté le 15 avril 1944 sur son lieu de travail, il est emmené à la prison d’Abbeville, puis transféré deux jours plus tard à la citadelle d’Amiens. Il est exécuté dans la nuit du 8 au 9 mai 1944 au bois de Gentelles à Boves avec 7 autres résistants .Les corps jetés dans une sape datant de la Première Guerre mondiale sont découverts le 17 septembre 1944 en même temps que ceux de 18 personnes dissimulées dans une seconde sape. Les corps non identifiés sont alors enterrés au cimetière de la Madeleine à Amiens.

Les parents de Marcel Payment doivent attendre le retour de déportation en août 1945 du chef de groupe FTP pour apprendre que leur fils été sorti de cellule pour une destination inconnue. .Ils reconnaissent son corps exhumé à une de ses dents brisée, à ses vêtements et à son ceinturon.. La dépouille de Marcel Payment est transféré dans le caveau familial à Mers-les-Bains (Somme).

Il lui est décerné la mention « Mort pour la France » et la carte de combattant volontaire de la Résistance à titre posthume.

Son nom est inscrit sur le monument commémoratif aux fusillés du bois de Gentelles. Le maire de Mers-les-Bains, Michel Delépine, a l’intention de demander au conseil municipal d’attribuer le nom de Marcel Payment à une des rues de la ville.

Pour aller plus loin : la fiche rédigée par Daniel Pillon et Catherine Roussel dans le dictionnaire biographique Le Maitron.

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Publié le 7 Mai 2024

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Publié le 21 Avril 2024

A l'occasion des  90 ans de l’arrivée de Jean Moulin à Amiens comme secrétaire général de la préfecture, les élèves du Bac Pro AEPA.du lycée Edouard Gand d'Amiens ont conçu un parcours en ville sous la conduite de leur professeur Louis Teyssedou, Huit sites ont été retenus :  le pont Beauvillé, qui propose une vue sur les hortillonnages, comme la carte postale que Jean Moulin avait envoyée à ses parents ; Interfor, ancien site Cosserat, une entreprise qui a connu de grandes grèves ces années-là,  la synagogue d’Amiens, la préfecture, le mail Albert 1er et sa maison de la rue Duthoit.

Le dernier site est le lycée Madeleine Michelis où sont exposés les portraits de huit Résistantes amiénoises ayant été en lien avec Jean Moulin  : Jeanne Fourmentraux, Céleste Cauet, Magda Hitter, Madeleine Michelis, Adrienne Bolland, Julia Lamps et Jeanne Boulen.

Ce parcours a  été dévoilé, le 18 avril 2024 aux élèves du collège Maréchal Leclerc de Hauteclocque à Beaucamps-le-Vieux également engagés dans ce projet.

Pour clôturer cette journée, collégiens et lycéens ont animé au musée de Picardie deux conférences : l’une sur Jean Moulin, l’autre sur la Seconde Guerre mondiale et la Résistance.

Pour retrouver les travaux des élèves

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Publié dans #Projets scolaires

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