Publié le 15 Février 2024

Photographie Courrier Picard

Madame Arlette Massoule est la seule résistante encore en vie aujourd’hui à Rosières.
En 1943, à 19 ans, toute jeune mariée, elle participe avec ses parents et son mari à la « résistance » contre l’occupation nazie. Distribution de tracts, vente de billets de solidarité dont l’argent servait aux réseaux de Résistants. Son action dans l’armée de l’ombre lui coûtera cher. Dénoncée, elle est arrêtée par la Gestapo avec toute sa famille. Cette nuit du 18 au 19 avril 1944, 27 Rosiérois ont été arrêtés.

Transférée à la Citadelle d’Amiens, internée avec sa mère, alors que son père, son frère et son mari, Pierre Massoule partiront le 2 juillet 1944 à Dachau, dans un des sinistres « train de la mort », avec le célèbre accordéoniste André Verchueren qui, lui, reviendra de cet effroyable voyage en enfer. La prison d’Amiens étant en partie détruite suite aux bombardements de l’opération « Jéricho », elle sera enfermée plus de 5 mois à la Citadelle.

D'après les articles  du Courrier Picard.

Jackie Fusillier

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Publié le 14 Février 2024

Photo Gaël Rivallain

Le collège Edouard LUCAS d'Amiens a fait du jeudi 9 décembre 2021, une journée inoubliable pour les élèves de 3ème de l’établissement et pour notre association qui était partenaire de l’événement. C’était la journée de la laïcité dans les collèges de France.
Différents professeurs et la documentaliste du collège ont fait travailler leurs élèves sur le devoir de mémoire pour préparer l’intervention de Ginette KOLINKA, cette ancienne déportée de 96 ans pleine de vie mais aussi de douloureux souvenirs gravés dans sa mémoire et sa chair !

Arrivée de Paris par le train, elle a animé une conférence, place Dewailly dans la salle CAVAILLES dès 9 heures. C’est dire si elle est matinale !
Devant elle des classes de 3ème du collège Edouard LUCAS, des adultes de l’établissement, des personnes extérieures intéressées par cette sombre période de l’histoire attendent en silence son témoignage.
Nous avons écouté son intervention les larmes aux yeux. Il faut dire qu’elle sait tenir son auditoire en haleine puisqu’elle n’hésite pas à faire participer les jeunes : « Toi, en pull jaune qu’aurais-tu fait à ma place ? ». « Toi, avec un blouson noir . . . ».
Et pendant plus d’une heure, nous l’avons suivi depuis son arrestation le 13 mars 1944 avec son père, son frère et son neveu jusqu’au camp d’extermination d’Auschwitz-Birkenau où, croyant soulager son père et son petit frère de la fatigue du voyage, elle les envoie dans le camion qui charge ceux qui sont gazés à l’arrivée. Elle s’en veut toujours mais comment aurait-elle pu le savoir !!!
Nous la suivons dans son calvaire qui a duré plus d’un an dans la misère, la faim, le froid, les coups, le travail qu’il pleuve, qu’il neige, qu’il vente . . . il fallait travailler le ventre vide sans se plaindre sinon les coups pleuvaient. Aucune hygiène, aucune intimité, aucun échange avec les autres encore moins avec l’extérieur . . .
L’arrivée des troupes soviétiques sonne le glas des nazis et la fin du martyr des déportés.
Ginette ira de Bergen-Belsen à Theresienstadt puis à Lyon d’où elle est envoyée à Paris à l’hôtel Lutetia et enfin elle retrouve les siens.
Elle avait 20 ans et pesait 26 kilos !

Dans son récent livre « RETOUR A BIRKENAU », elle dit : « Lorsque je suis rentrée à la maison, ça défilait : tout le monde voulait me voir mais personne ne me demandait comment j’allais, ce que j’avais traversé, ils venaient voir la déportée. »
C’est parmi les raisons pour lesquelles elle n’a « jamais rien dit même à [mon] mari » jusqu’au début des années 2000 où elle est retournée à Birkenau.
Depuis, elle sillonne la France pour témoigner.
« Si aujourd’hui, à 94 ans, je suis comme je suis, je le dois à ces voyages, aux sentiments et aux élèves qui vont nous remplacer quand nous ne serons plus là.
Merci pour eux. »
MERCI GINETTE !
Un échange a suivi avec des questions très pertinentes des élèves.


La journée s’est poursuivie au collège.
Après un repas bien copieux offert par l’établissement, l’après-midi a été consacré aux travaux des élèves :
- Présentation des panneaux réalisés pour la journée de la laïcité
- Poèmes inventés pour Ginette KOLINKA
- Questions sur Simone VEIL, sa camarade de corvée à Birkenau, par un groupe travaillant sur les personnalités qui ont fait la France.
- Questions du club « médias » dont la première a été : « comment circulaient les informations à cette époque ? » Dans les toilettes !

Ginette KOLINKA a dédicacé son livre aux nombreuses personnes qui se l’étaient procuré avant son arrivée à Amiens.
Les élèves ont pu également découvrir les objets de la Seconde Guerre mondiale prêtés par notre association.

Anatolie Mukamusoni.

Pour lire la page wikipedia consacrée à Ginette Kolinka.

Pour entendre son témoignage.

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Publié le 14 Février 2024

La belle église romane d’Eppeville détruite par les Allemands en mai 1940, au cours des bombardements sur l’agglomération hamoise, c'est une grande bâtisse de la rue du Maréchal Leclerc destinée à stocker les sacs de sucre dans la cour des Entrepôts  qui servit de chapelle à tous les paroissiens eppevillois de 1940 à 1945.
A l’intérieur, un autel était dirigé vers l’assistance alignée sur trois grandes rangées de bancs. Une sacristie se cachait derrière un paravent. Un harmonium et des sièges pour les choristes se tenaient près des officiants tandis que face à la porte d’entrée le confessionnal attendait les pénitents.

En 1943, j’avais sept ans, c’était « l’âge de raison » pour l’Eglise.
Ma mère qui était une très grande pratiquante, décida qu’il était temps que je fasse ma communion privée à l’occasion de Noël.
Pour me préparer à la cérémonie, une vieille demoiselle bien brave, mademoiselle BOURDON, fut chargée de mon éducation religieuse. Elle était infirmière, faisait le catéchisme et vivait avec une collègue au dispensaire de l’usine.
Je m’y rendis donc un soir et nous nous installâmes dans la cuisine. Une bouilloire sifflait sur le fourneau. L’autre infirmière qui devint plus tard la femme du directeur de l’usine s’affairait.
Elle ouvrit un livre sur la table et nous nous assîmes côte à côte. Rien de tel qu’une belle image pour faire comprendre à l’enfant que j’étais, le sens de la cérémonie qui approchait. Bien sûr je devais la commenter.

Cette image, je la revois encore, était composée de trois parties : A gauche des anges autour d’un nuage, c’était le ciel. A droite des diables noirs avec des tridents autour d’une flamme rouge, c’était l’enfer. Au milieu, un garçonnet qui devait choisir, était accompagné de son ange gardien. Si l’enfant était désobéissant bien sûr, c’est du côté des diables qu’il se rendait.
Voilà comment en 1943, poussée par les adultes d’alors, une vieille demoiselle faisait mon éducation religieuse. Sans s’en rendre compte, elle ajoutait à ma terreur des boches, la peur de l’enfer et de l’au-delà. Ainsi était enseignée la religion.
Quand je repense aujourd’hui à cet épisode de ma vie, j’en frémis.

Pour préparer la crèche, ma mère eut une idée saugrenue que certainement une bonne âme lui avait soufflée. Elle fabriqua deux sachets (un pour moi et un pour mon frère) en guise de matelas pour coucher le petit Jésus. Dans le sachet, chaque fois qu’on était sage, elle y glissait une plume et en cas de bêtise elle y mettait un clou. Pour Noël on mit solennellement le petit Jésus sur les deux sacs pleins.
Ce Noël 43 reste gravé dans ma mémoire. Je me souviens de la messe dans cette grande bâtisse des Entrepôts.

A cette occasion, Janine ma marraine, alors âgée de 15 ans et demi était venue dormir chez nous. Le matin nous avons regardé ensemble ce que le « petit Jésus », alias « père Noël », m’avait apporté en descendant dans la cheminée.
Dans mes souliers, se trouvait le meccano que je désirais. C’était un meccano n°1 aux poulies à gorge sans pneus… Je ne pouvais alors comprendre en plus que les boches avaient volé sur le trajet tout le caoutchouc français !
J’ai toujours rêvé d’un train électrique que je n’ai jamais eu avant d’acheter celui de mes propres enfants. Aussi ai-je passé des heures dans les années 40 avant de m’endormir à essayer de trouver comment on pouvait réaliser un aiguillage en meccano sur lequel le train avancerait avec des roues à gorge. Je cherche toujours…

Cette année-là, nous avons eu un modeste arbre de Noël dans une salle à Eppeville.
La jolie madame BONARD, svelte et brune, dont le mari était prisonnier, chanta « la lettre au prisonnier » sur l’air de « J’irai revoir ma Normandie ». Je l’entends encore :
Je pense à toi mon prisonnier,
Je pense à toi, la nuit le jour,
Quand tu reviendras au foyer,
Grand et fort t’attendra notre amour.

C’est pour toi qu’aujourd’hui je chante
Bien que mon cœur soit un peu lourd,
Mais je sens qu’en restant vaillante,
Je t’aide à mieux l’être à ton tour.

Ta photo nous est arrivée,
Quelle émotion et quelle joie,
Elle est dessus la cheminée
Avec des fleurs cueillies pour toi.

Nos chers petits deviennent sages,
Pour faire plaisir à leur Papa,
Jeannie, déjà, m’aide au ménage,
Hier Pierrot avait la croix.

Je suis à toi dans l’espérance,
Que nos souffrances serviront,
À refaire le monde et la France,
Pour un avenir juste et bon.

Cette chanson reflète bien l’atmosphère catho et pétainiste des temps de guerre. Elle nous ressemblait tellement que ma mère demanda et en obtint le texte.
Le prisonnier n’est pas là mais il n’est pas si mal là où il est car il a envoyé sa photo souriante qui est sur la cheminée avec des fleurs. Les enfants sont sages, la fille fait le ménage et le garçon a eu « la croix » en récompense. Le monde est donc parfait.
Les souffrances de la séparation sont utiles car elles servent à la rédemption du monde et de la France. (C’est ce qu’on m’a toujours dit).
Vive l’espérance (vertu catholique) et la mère éduquant bien ses enfants au foyer en l’absence du père.

(Gabriel est au 2ème rang, 2ème en partant de la gauche)


La résignation dépeinte est tellement éloignée de l’idée même d’une Résistance après 4 ans de guerre ! Regardez donc comment mon père vivait dans la baraque du stalag le 21 mars 1943, près des flaques d’eau !
A cet arbre de Noël, nous reçûmes tous un cadeau symbolique, je revins à la maison avec un jeu de cartes des sept familles.

Depuis 2010, je sais aussi que c’est cette année-là que Gabriel, mon père, contracta la tuberculose qui devait l’emporter en 1945, peu de temps avant la délivrance du stalag.


Jean-Marie LAOUT
(Extrait de mon livre :  Tu m’as tellement manqué )

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Publié le 14 Février 2024

Dans le cadre de la préparation du débarquement en France,en mars 1943,  l’Etat Major du Général Eisenhower imagine un plan baptisé « Sussex », visant à mettre en place dans toutes les régions au nord de la Loire qui seraient zone de combats, des équipes de deux agents en civil (un observateur et un radio). Leur mission : s’infiltrer et renseigner 24 h sur 24 l’état-major allié sur l’ordre de bataille allemand.

A Amiens, avec le groupe Charles de Gaulle, M. DEBEAUVAIS met, de juin à août 1944, son garage à disposition de la mission « Drouot » composée du capitaine Marcel BROCHART alias Charot (observateur de l'équipe et chef de mission) et du lieutenant Jean Elisée LART alias Tral (opérateur radio). Ils seront rejoints par la suite par André Guillebaud.
Ce garage était situé au 376 rue de Cagny. Ce lieu, appelé maintenant le Prince noir, a été un coiffeur et maintenant un établissement de l’UNICEF.

Jean Elisée Lart (devant) et André Guillebaud (au fond)  dans le garage de la rue de Cagny à Amiens.

Don de Mme Guillebaud au Musée Sussex

Les renseignements fournis ont été utilisés pour favoriser la libération d’Amiens le 31 août 1944, les Britanniques ayant été informés de la faiblesse des défenses allemandes.

Avant de rejoindre la mission "Drouot", André GUILLEBAUD a également participé à la mission « Vitrail » : dans la nuit du 10 au 11 avril 1944, Jacques VOYER (observateur) et André GUILLEBAUD (radio) sont largués dans la région de Chartres. Lors d’une observation de mouvements de troupe, André GUILLEBAUD remarque des « totems » ou insignes d’unités inconnues peints sur des véhicules. Il en fait des croquis rapides et les donne à Jacques Voyer dans l’espoir que ce dernier puisse les identifier. Le 10 juin, alors que VOYER s’approche du convoi pour en savoir plus, il est interpelé par 2 feldgendarm. Les croquis, tombent entre les mains des Allemands ; VOYER tente de s’échapper mais touché de 2 balles tirés par les policiers, il est arrêté et torturé. Il est fusillé le 27 juin 1944 à Lèves (28).

Pour prolonger, voir le forum Picardie 1939-1945 et  l'ouvrage de Dominique Soulier, 1943-1944, Plan Sussex, Plan Proust, MMPark éditions.

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Publié le 14 Février 2024

Notre association a proposé aux professeurs d’histoire-géographie du collège ROSA PARKS d'Amiens de créer avec leurs élèves un parcours urbain de mémoire sur la Seconde Guerre mondiale. Nous avons suivi l’élaboration du travail pendant plusieurs mois.


Le 10 mai 2022 nous avons rejoint deux classes de 3ème devant le lycée Madeleine MICHELIS,1ère étape d'un circuit à travers le centre- ville. Ce parcours pédestre nous emmena vers la gare puis aux monuments aux Picards martyrs de la Résistance et du Général LECLERC, la rue des Jacobins (étude de Me BLANCHARD), la rue des 3 Cailloux (attentat au Royal), la rue Metz-l'Evêque (attaque du tri postal), la place Saint-Michel (sauvetage de la statue de Pierre L'Ermite), la place Léon DEBOUVERIE, la place Léon GONTIER, la rue Jean CATELAS, la rue du Commandant DEFPNTAINE, la rue Henriette DUMUIN.


A chacune de ces étapes, les élèves se sont relayés pour lire les textes préparés en classe.
Après un pique-nique au square de la Rafle du 4 janvier 1944, le parcours se termina par la visite du Poteau des Fusillés.

C'est une belle expérience à renouveler et à étendre à d’autres établissements.
Martine Dizy

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Publié le 14 Février 2024

En 1931, l’abbé Léon RICHARD, nouvellement ordonné, est nommé à la Communauté de HAM. Dès son arrivée il est désigné aumônier du groupe scout avec un autre prêtre.
Il est mobilisé en 1939 mais au début de la guerre, en juin 1940, il est blessé dans un bombardement et perd le pied droit. C’est à vélo, sur une pédale qu’il se déplace.
Démobilisé, il revient à Ham, relance l’aumônerie du groupe scout et gère les paroisses d’Eppeville et de Muille et de MUILLE.
Malheureusement, le 20 mai 1940, la belle église romane d’Eppeville est démolie et durant toute la guerre l’abbé RICHARD officie les services catholiques dans un bâtiment des Entrepôts de la sucrerie.

Là se célèbrent les mariages, les enterrements et les fêtes religieuses, avec de nombreuses processions qui conduisent les paroissiens d’une France pétainiste jusqu’à la petite chapelle voisine. Ces paroissiens ignorent que dans le confessionnal, le samedi, ils avouent leurs fautes à un grand résistant, adjoint du Docteur PUCHE.

Ami du Colonel LEFRANT et du docteur, il engage progressivement les scouts aînés à servir la France. Une lutte qu’il veut avant tout passive. Lui-même étant pour la non-violence. L’abbé RICHARD transmet aux jeunes les missions de reconnaissance demandées par le Docteur PUCHE, portages de messages, situations des positions allemandes, déplacements de l’ennemi, comptages de véhicules etc…
C’est lui qui annonce à René VALENTIN qu’il est remplacé par André DELORME pour une mission dangereuse à Saint Quentin. Celui-ci le paiera de sa vie.

En 1950 l’abbé RICHARD est nommé Doyen à VILLERS-BRETONNEUX et quitte les ordres l’année suivante comme de nombreux prêtres après la guerre.
Bâtiment des Entrepôts qui servit d’église durant toute la guerre

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Publié le 14 Février 2024

 

André DELORME, fusillé le 27 août 1944 à l’âge de 20 ans

Le scoutisme était interdit en zone occupée. Malgré cela un peu partout en France des groupes subsistaient. Ce fut le cas pour Eppeville, Ham et l’agglomération voisine.
L’abbé Léon RICHARD, curé d’Eppeville, l’un des adjoints du Docteur PUCHE, anime le groupe Charles de FOUCAULD dont font partie René VALENTIN et André DELORME. Le 21 août 1944, René VALENTIN est désigné pour une liaison avec les chefs scouts de SAINT QUENTIN auprès d’un certain capitaine CORETTE, afin de définir ensemble un lieu de parachutage entre les deux villes. Au dernier moment, René VALENTIN est remplacé par André DELORME qui connait davantage les chefs scouts de SAINT QUENTIN.
Les Allemands sont en alerte par l’arrivée des Américains et s’attendent apparemment à cet évènement en sillonnant tout le territoire avec leurs véhicules.
André DELORME est capturé avec le capitaine CORETTE ainsi que ceux qui les accompagnent.
Ils sont massacrés à Fontaine-Notre-Dame, près de Saint Quentin le 27 août 44.

HAM fut libérée le 2 septembre. Le 13 septembre, lors d’une cérémonie solennelle, le Docteur PUCHE rendit compte des missions périlleuses accomplies par le jeune martyr et décrivit les circonstances héroïques et effroyables de sa mort face à l’ennemi.

Une rue de HAM rappelle le sacrifice d’André DELORME

Jean-Marie Laout

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Publié le 14 Février 2024

Né à MISERY près de CHAULNES, le 27 juin 1901, Auguste PUCHE fut un docteur très apprécié par la population de l’agglomération hamoise. Les habitants le surnomment familièrement : « Tchot PUCHE ».

André VILLEMONT, Roberte VASSENT, Louis VICAIGNE, Jean-Marie LAOUT, se souviennent de ses interventions dans leurs familles pour les maladies et les accouchements. Les épidémies frappent particulièrement les enfants en ces temps de guerre : rougeole, scarlatine, rubéole, oreillons et autres…Ils se rappellent aussi des secours apportés aux blessés lors des bombardements ainsi qu’aux aviateurs alliés. Ils ont particulièrement en mémoire le 17 avril 1943, jour du crash d’une forteresse sur Saint SULPICE et EPPEVILLE. Le Docteur PUCHE a remis à neuf l’hôpital et la maternité de HAM. Ces enfants-là ignorent, bien sûr, le rôle éminent que joue leur médecin dans l’armée des ombres.

Dès 1940, le docteur PUCHE se sent investi d’une mission : celle de regrouper toutes les personnes qui n’admettent pas la défaite de la France. HAM, sa ville est coupée en deux et sert de frontière entre la zone interdite et la zone occupée. Lui-même habitant en zone interdite.
C’est ainsi que le modeste Docteur PUCHE devient le chef de la résistance de l’agglomération. Avec son ami Jean GRONIER (futur président du comité de libération) il contacte MM. LEFRANC, RICHARD, SELEMAGNE, BOURDON, RIGAULT, DESJARDIN personnalités diverses de HAM, ainsi que des cultivateurs de Bouchy, Monchy-Lagache, Sancourt où la famille DOSSIN jouera un rôle capital, etc…Il peut s’appuyer sur Gaston LEJEUNE (futur maire de HAM) et certains enseignants comme Arthur CALIPPE ((futur membre du comité de libération), Arthuro GRANDO et de maires comme BIENFAIT d’Eppeville, DOSSIN de Sancourt, PINGUET de Saint Sulpice, BOURDON d’Estouilly etc…(liste non exhaustive que l’on ne peut, hélas, détailler ici)

Le Docteur PUCHE crée un véritable réseau de résistants en ne tenant aucun compte des opinions politiques ni de l’origine sociale ni de l’âge des volontaires, les prêtres de la Communauté de HAM y ont toute leur part.
Le Docteur PUCHE est en relation avec les alliés auxquels il transmet de précieux renseignements grâce aux agents de liaison dans lesquels servent les routiers scouts. Dans la cave de son domicile, était caché sous le tas de pommes de terre le poste émetteur permettant de joindre le QG de Londres.

Il correspond aussi avec les services de santé d’Amiens et plus tard avec tous les maquis environnants comme celui de Beaumont en Beine, dans l'Aisne.
Auguste PUCHE fabrique de faux papiers pour les jeunes qu’il envoie dans les maquis voisins afin d’échapper au travail obligatoire organisé par PETAIN.
Sa tâche la plus importante est certainement les secours apportés aux aviateurs tombés dans la région en leur prodiguant soins et nourriture, mais surtout en les renvoyant en Angleterre par les filières résistantes.
Le dévoué médecin se déplace jour et nuit grâce à son laissez-passer de professionnel accompagné de son infirmière Madame DOSSIN de Sancourt dont la famille cache et héberge de nombreux clandestins.  Huit aviateurs tombés sont venus le remercier après la guerre.


A la libération, Auguste PUCHE ne demanda jamais rien à la FRANCE. Il reçut un diplôme de reconnaissance signé de Dwight EISENHOWER et de Winston CHURCHILL.
Il se retira dans le Sud en 1955 et mourut le 12 juin 1969.
Le 8 mai 1998, soit 54 ans après la Libération, suite aux recherches des élèves du Collège de la ville, motivés par leurs professeurs d’Histoire. MARC BONEF, maire de HAM rendit un fervent hommage à Auguste Puche au nom de tous les habitants de l’Agglomération mais aussi au nom de tous ces Résistants qui n’ont jamais baissé la tête dans les jours sombres de notre Histoire.

*

Ces pages ont été rassemblées grâce aux documents de la famille PUCHE, que nous remercions chaleureusement, aux coupures de presse du Journal de HAM, à la prise de parole de Marc BONEF, Maire de HAM, au témoignage de la famille DOSSIN, aux écrits de René VALENTIN, et aux souvenirs d’enfance de rares survivants.

Jean Marie Laoût

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Publié le 14 Février 2024

Les élèves d’une classe de 3ème du collège Joliot Curie de Longueau, encadrés par leurs professeurs Lucie Barthélémy et Javier Alonso, ont travaillé sur le projet : « Jeunesse et Résistance » financé par le Conseil départementale de la Somme.
Pour cela, ils ont bénéficié d’une conférence par l’historien Guillaume Pollack, spécialiste de la période.
Après quelques rencontres avec les professeurs pour déterminer le déroulement de nos interventions, une exposition sur la Résistance a été prêtée par l’ONAC pendant une semaine au collège et notre association a aussi prêté des objets de la Seconde Guerre mondiale.

Nous avons reçu les élèves au Poteau des Fusillés vendredi 26 mai 2023.
Après une visite guidée du lieu par les membres de l’association, les élèves ont présenté leur travail avec une belle scénographie imaginée par eux. Ainsi, ils étaient habillés en bleu-blanc-rouge, ils ont lu les lettres émouvantes des fusillés de la Citadelle. Une minute de silence a été observée et ils ont terminé par le poème de Paul Eluard : LIBERTE en arborant également en blanc-bleu-rouge, les lettres formant ce mot qui nous transportait à la libération.

Un travail très appréciable et qui a montré que les élèves avaient eu plaisir à l’élaborer.
Bravo à leurs professeurs qui ont su impulser ce sens du travail bien fait, ainsi que les connaissances nécessaires pour sa réalisation.
Le 1er juin, nous sommes intervenus dans la classe pour parler de la Résistance dans la Somme et de notre association.
Un grand plaisir partagé.
Anatolie MUKAMUSONI

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Publié le 14 Février 2024

Raymond Martin à gauche sur la photo

Raymond MARTIN est né le 18 décembre 1921 à Pont de Metz. Il a été arrêté le 25 août 1943 par le BDS Paris (Gestapo), soupçonné de faire partie de la Résistance. Il est incarcéré à la prison d’Amiens.

Pour bon nombre de Messipontins, Raymond Martin avait disparu lors du bombardement de la prison le 18 février 1944 (opération RAMROD 564 dite opération Jéricho), mais ce dernier avait été dirigé vers Compiègne (Royallieu) avant le 22 janvier 1944.

Raymond Martin a été transféré de Compiègne vers BUCHENWALD le 22 janvier 1944, arrivé le 24 janvier sous le matricule 43075 ; Puis transféré vers FLOSSENBURG le 23 février 44 sous le matricule 5251, il a été affecté au Kommando de GRAFENREUTH le 11 avril 44 puis au Kommando de NOSSEN, dépendant tous deux de FLOSSENBURG, retour à FLOSSENBURG le 2 janvier 45.
FLOSSENBURG a été évacué les 19 et 20 avril 45. De 14 à 15.000 détenus, en colonne par 5, sont partis à pied vers le sud. Près de la moitié a été décimée pendant cette marche (marche de la Mort).
Raymond Martin a été libéré le 23 avril 45 par les Américains dans la région de CHAM en Bavière. Il n’a jamais été rapatrié comme beaucoup d’autres qui sont décédés les jours ou semaines après leur libération, vu l’état déplorable de leur santé, causé par toutes les souffrances endurées.

Gérard Cozette

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