Docteur Auguste PUCHE, chef des résistants à Ham
Publié le 14 Février 2024
Né à MISERY près de CHAULNES, le 27 juin 1901, Auguste PUCHE fut un docteur très apprécié par la population de l’agglomération hamoise. Les habitants le surnomment familièrement : « Tchot PUCHE ».
André VILLEMONT, Roberte VASSENT, Louis VICAIGNE, Jean-Marie LAOUT, se souviennent de ses interventions dans leurs familles pour les maladies et les accouchements. Les épidémies frappent particulièrement les enfants en ces temps de guerre : rougeole, scarlatine, rubéole, oreillons et autres…Ils se rappellent aussi des secours apportés aux blessés lors des bombardements ainsi qu’aux aviateurs alliés. Ils ont particulièrement en mémoire le 17 avril 1943, jour du crash d’une forteresse sur Saint SULPICE et EPPEVILLE. Le Docteur PUCHE a remis à neuf l’hôpital et la maternité de HAM. Ces enfants-là ignorent, bien sûr, le rôle éminent que joue leur médecin dans l’armée des ombres.
Dès 1940, le docteur PUCHE se sent investi d’une mission : celle de regrouper toutes les personnes qui n’admettent pas la défaite de la France. HAM, sa ville est coupée en deux et sert de frontière entre la zone interdite et la zone occupée. Lui-même habitant en zone interdite.
C’est ainsi que le modeste Docteur PUCHE devient le chef de la résistance de l’agglomération. Avec son ami Jean GRONIER (futur président du comité de libération) il contacte MM. LEFRANC, RICHARD, SELEMAGNE, BOURDON, RIGAULT, DESJARDIN personnalités diverses de HAM, ainsi que des cultivateurs de Bouchy, Monchy-Lagache, Sancourt où la famille DOSSIN jouera un rôle capital, etc…Il peut s’appuyer sur Gaston LEJEUNE (futur maire de HAM) et certains enseignants comme Arthur CALIPPE ((futur membre du comité de libération), Arthuro GRANDO et de maires comme BIENFAIT d’Eppeville, DOSSIN de Sancourt, PINGUET de Saint Sulpice, BOURDON d’Estouilly etc…(liste non exhaustive que l’on ne peut, hélas, détailler ici)
Le Docteur PUCHE crée un véritable réseau de résistants en ne tenant aucun compte des opinions politiques ni de l’origine sociale ni de l’âge des volontaires, les prêtres de la Communauté de HAM y ont toute leur part.
Le Docteur PUCHE est en relation avec les alliés auxquels il transmet de précieux renseignements grâce aux agents de liaison dans lesquels servent les routiers scouts. Dans la cave de son domicile, était caché sous le tas de pommes de terre le poste émetteur permettant de joindre le QG de Londres.
Il correspond aussi avec les services de santé d’Amiens et plus tard avec tous les maquis environnants comme celui de Beaumont en Beine, dans l'Aisne.
Auguste PUCHE fabrique de faux papiers pour les jeunes qu’il envoie dans les maquis voisins afin d’échapper au travail obligatoire organisé par PETAIN.
Sa tâche la plus importante est certainement les secours apportés aux aviateurs tombés dans la région en leur prodiguant soins et nourriture, mais surtout en les renvoyant en Angleterre par les filières résistantes.
Le dévoué médecin se déplace jour et nuit grâce à son laissez-passer de professionnel accompagné de son infirmière Madame DOSSIN de Sancourt dont la famille cache et héberge de nombreux clandestins. Huit aviateurs tombés sont venus le remercier après la guerre.
A la libération, Auguste PUCHE ne demanda jamais rien à la FRANCE. Il reçut un diplôme de reconnaissance signé de Dwight EISENHOWER et de Winston CHURCHILL.
Il se retira dans le Sud en 1955 et mourut le 12 juin 1969.
Le 8 mai 1998, soit 54 ans après la Libération, suite aux recherches des élèves du Collège de la ville, motivés par leurs professeurs d’Histoire. MARC BONEF, maire de HAM rendit un fervent hommage à Auguste Puche au nom de tous les habitants de l’Agglomération mais aussi au nom de tous ces Résistants qui n’ont jamais baissé la tête dans les jours sombres de notre Histoire.
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Ces pages ont été rassemblées grâce aux documents de la famille PUCHE, que nous remercions chaleureusement, aux coupures de presse du Journal de HAM, à la prise de parole de Marc BONEF, Maire de HAM, au témoignage de la famille DOSSIN, aux écrits de René VALENTIN, et aux souvenirs d’enfance de rares survivants.
Jean Marie Laoût