chemins d’histoire dans la ville d’amiens occupee

Publié le 17 Février 2024

Liste des patriotes fusillés au pied de la citadelle d'Amiens entre 1940 et 1944

par ordre d'exécution

Le 12 novembre 1940

Lucien  BRUSQUE, 21 ans,        marin-pêcheur,         né et vivant à  Saint-Valery-sur-Somme.

Emile    MASSON, 18 ans,        marin-pêcheur,          né et vivant à Saint-Valery-sur-Somme.

Le 10 janvier 1941

Robert DEREGNAUCOURT, 24 ans,  chauffeur,          né à Lille (Nord), vivant à Paris.

Le 4 décembre 1941

Eugène CAUCHOIS, 28 ans,  métallurgiste, militant communiste,  né à Bury (Oise), vivant à Compiègne (Oise).

Le 30 décembre 1941

Maurice GARIN, 33 ans,   gendarme, membre du réseau Hector,  né à Framerville-Rainecourt  (Somme), vivant à Moreuil (Somme).

Le 19 janvier 1942

Maurice CARROUAILLE, 28 ans,   bûcheron        né et vivant à Montagne-Fayel (Somme).

Le 7 février 1942

Gaston  BLOT, 33 ans,   manœuvre aux Mines de Bruay, militant communiste et membre des Francs-tireurs et partisans (F.T.P.),  né et vivant à  Bruay-en-Artois (Pas-de-Calais).

Le 21 février 1942

Emile  LESAGE,  27 ans,   tailleur de pierre ou mineur, membre de  l'organisation spéciale de combat (OSC) communiste,  né à Ourton (Pas-de-Calais), vivant à  Haillicourt (Pas-de-Calais)

Le 1er avril 1942

Lucien DELECOEUILLERIE 33 ans, chauffeur-routier, militant communiste,  né à Saint-Jost-sur-Mer (Pas-de Calais), vivant à Amiens.              

Hubert LECLERCQ, 30 ans,   manœuvre, membre des Francs-tireurs et partisans (F.T.P.),  né et vivant à Amiens.

Victor  MAGNIER, 40 ans,      artisan cimentier, membre des Francs-tireurs et partisans (F.T.P.), né à Sains-du-Nord (Nord), vivant à Amiens.

 Le 30 avril 1942

Octave GAUTHIER,  61 ans, vigneron-tonnelier,militant communiste,  né à Thenay (Loir et Cher).

Marcel  DUCHEMIN, 49 ans,  infirmier psychiatrique, militant communiste,  né à Agnetz (Oise), vivant à  Giencourt (Oise).

Henri   CHAINTREAU, 45 ans,  cheminot, syndicaliste, militant communiste,   né à                    Bellegarde (Loiret),  vivant  à Villemandeur (Loiret).

Henri     LAROCHE, 36 ans,    manœuvre, militant communiste,   né à Vaumoise (Oise), vivant  à Crépy en Valois (Oise).

Albert    BESSIERES, 34 ans,     professeur-adjoint, militant communiste,  né à Figeac (Lot), vivant à  Dreux (Eure-et-Loir).

Le 16 mai 1942

Léopold  LESAGE, 49 ans,    mineur, membre de  l'organisation spéciale de combat (OSC) communiste, né à   Labussière (Pas-de-Calais), vivant à  Haillicourt (Pas de Calais).

Le 7 novembre 1942

André DUPUIS, 47 ans,   ouvrier, membre des  Francs-tireurs et partisans (F.T.P.),  né  à Ailly-sur-Somme  (Somme).

Le 2 août 1943

Alfred   DIZY, 36 ans,     ouvrier agricole,  membre des  Francs-tireurs et partisans (F.T.P.),  né à Vrély (Somme), vivant à Morlancourt (Somme).

Jacques WILGOS, 18 ans,   apprenti-tourneur, membre des Francs-tireurs et partisans (F.T.P.),     né à Vaire-sous-Corbie (Somme), vivant à  Albert (Somme).

Henri  WILGOS, 20 ans,   apprenti ajusteur membre des Francs-tireurs et partisans (F.T.P.),  né à Vaire-sous-Corbie (Somme), vivant à  Albert (Somme).

Jules  MOPIN, 22 ans,    ouvrier verrier, membre  des Francs-tireurs et partisans (F.T.P.),  né à Mers-les-Bains (Somme)

Georges DEBAILLY, 19 ans,  mécanicien tourneur,    membre des Francs-tireurs et partisans (F.T.P.) ,  né  à  Mont-Saint-Aignan (Seine-Inférieure), vivant à  Longueau (Somme).

Maurice  SEIGNEURGENS, 24 ans,  mécanicien ajusteur, membre des Francs-tireurs et partisans (F.T.P.),  né à Caix (Somme), vivant  à  Villers-Bretonneux.

Ernest  LESEC  25 ans , officier de la marine marchande, membre des Francs-tireurs et partisans (F.T.P.),  né à Beaufort-en-Vallée (Maine-et-Loire), vivant  à  Mers-les-Bains (Somme).   

Maurice   ROBBE, 21 ans,   électricien, membre des Francs-tireurs et partisans (F.T.P.),     né  à Friville-Escarbotin (Somme), vivant à Rosières-en-Santerre (Somme).

Louis MARTIN, 25 ans,   instituteur,  membre des Francs-tireurs et partisans (F.T.P.),   né  à Brest (Finistère), vivant à Eu (Seine Inférieure).

Paul MOREAU, 23 ans, instituteur,  membre des Francs-tireurs et partisans (F.T.P.),  né  à  Wazierz (Nord), vivant à Eu (Seine Inférieure).

Charles Arthur  LEMAIRE, 17 ans  monteur de cycles, membre des Francs-tireurs et partisans (F.T.P.),  né et vivant à Amiens.

Le 17 janvier 1944

Pierre  LEROY, 53 ans, commis principal des contributions directes,  membre  du réseau Action Région A, né  à  Quimper (Finistère), vivant  à Mesnil-Saint-Nicaise (Somme).

Le 5 février 1944

André DUMONT, 24 ans  électricien,   membre des Francs-tireurs et partisans (F.T.P.),  né à Mers-les-Bains (Somme).

Le 6 juillet 1944

Gaston  MOUTARDIER, 55 ans,    directeur départemental des PTT,   membre des mouvements PTT Nord-Picardie et Libération-Nord, né  à  Comines (Nord), vivant à Amiens.

Cyrille  WERBROUCK, 49 ans,   conducteur de travaux aux PTT, membre des mouvements PTT Nord-Picardie et Libération-Nord, né  à  Lille (Nord), vivant à Amiens.

Le 12 juillet 1944

Louis BALEDENT, 20 ans,    ouvrier agricole, membre des Francs-tireurs et partisans (F.T.P.)          né  à Fort-Manoir (Boves, Somme), vivant à Cagny (Somme).

Le 31 juillet 1944

Edmond BRAILLY, 27 ans,   étalonneur, membre des Forces françaises de l'intérieur (F.F.I.),        né  à Flixecourt (Somme), vivant à Flesselles (Somme).

Ajoutons une personne non identifiée, retrouvée le 14 mars 1946 et inhumée au cimetière de la Madeleine d'Amiens.

*

Cette liste est le résultat d'une recherche entreprise en 2002 par Jacques Lejosne, Françoise Fusilier, Jackie Fusilier et Claude Leleu. Elle est affichée dans l'enceinte du poteau des fusillés à Amiens. Ce travail a donné lieu à une publication en 2008 : ABCDAIRE des victimes du nazisme dans la métropole amiénoise par Jacques Lejosne, Claude Leleu, Jackie et Françoise Fusillier, avec le soutien de l' Association des Déportés, Internés et Familles de Disparus de la Somme.

*

La répression allemande s'exerce dès 1940  contre les Résistants.  Les personnes arrêtées comparaissent devant le tribunal militaire allemand d’Amiens (FK580). Tout ce qui est considéré comme une atteinte à la sécurité des troupes occupantes est réprimé sévèrement. Ainsi, Lucien BRUSQUE et Emile MASSON, les premiers exécutés, sont condamnés à mort pour sabotage de lignes téléphoniques.

A partir de l'été 1941  les occupants appliquent la politique des otages exécutés en représailles des actions de sabotage, puis des assassinats de soldats allemands. Les juifs et les militants  communistes connus de la police française depuis l'avant-guerre et fichés par la police allemande en sont les victimes. Ainsi le 30 avril 1942, cinq hommes sont fusillés, parce que communistes  pour répondre à l’attaque d'un train transportant des soldats allemands vers Caen le 16 avril 1942.

Le 2 août 1943, onze membres du groupe F.T.P. "Michel" sont passés par les armes, le plus jeune, Charles Arthur  LEMAIRE, âgé de 17 ans, étant exécuté le dernier.

Jusqu'à la libération, les exécutions vont se succéder, avec toujours la même volonté de faire disparaitre la figure du communiste et du 'terroriste/franc-tireur".

*

Pour prolonger : les notices biographiques disponibles sur le site du Maitron

 

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Publié le 16 Février 2024

"La Gestapo s'installa fin mai 1940 dans une maison de la rue Duminy. Par la suite cet
organisme dont le nom officiel était : SICHERHEIT - POLIZEI - SD KOMMANDO AMIENS fut
successivement transféré au 32, boulevard d'Alsace Lorraine, au 1, rue Debray puis au 174, rue
Jeanne d'Arc. Les investigations opérées dans ce dernier immeuble après la Libération de la Ville n'ont pas permis de trouver trace des chambres de tortures comme il en existait dans la capitale. Pourtant les prisonniers amiénois de la Gestapo furent traités de la même façon que
ceux des autres grandes villes.

Il est à peu près certain qu'il y avait à l'hôpital Psychiatrique de Dury les Amiens un
local où les interrogatoires étaient assortis d'odieux supplices. Malheureusement ceux qui auraient pu en témoigner n'ont pas résisté aux tortures ou ont été fusillés.
Sur les cadavres exhumés de ces malheureux, les traces de tels traitements ont pu être
relevées.

Quels étaient les membres de la Gestapo d'Amiens ?
Leur chef était "l'OBERSTURMFURHER", "Karl RUFFIG - Fritz ZAUHER - Walter
BRAUMANN - Herman KRAUSS - Herman SCHULLY - Hans KAMERY - Johannes HUSBER -
Dr. Hans JENICKE - Hubert RIEDELL - Bernardt AHSTRAMPH, chauffeur.

Des femmes, des prostituées… firent arrêter de nombreuses personnes par leurs
dénonciations…"
 

Témoignage de Pierre Dhenain, beau frère de Georges Matifas.

*

Pierre DHENAIN de Camon, né le 5 avril 1923, était employé de mairie. Il avait rejoint les Francs Tireurs et Partisans. Arrêté le 17 mai 1944, il fut déporté le 2 juillet  dans le "Train de la mort" appelé ainsi  en raison du nombre élevé des décès survenus durant le voyage. Arrivé au camp de DACHAU le 5 juillet, Pierre DHENAIN est par la suite transféré dans des Kommandos proches de Mannheim, rattachés au camp du Struthof. Il rentre le 25 avril 1945.

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Publié le 16 Février 2024

Document Impérial War Museum

Le 18 février 1944, vers 12 heures, un raid aérien nommé « RAMROD 564 » appelé à tort « Jéricho » était lancé sur la prison d’Amiens de la route d’Albert.

L'attaque fut menée par 18 Mosquito FB Mk VI du Wing 140 de la RAF , couverts par 4 Hawker Typhoons du Squadron 198 conduits par le pilote belge Raymond Lallemant,
sobriquet « Cheval » (ce sobriquet lui avait été donné car il avait pour ami un cheval qui le suivait partout et qui était devenu la mascotte de l'escadrille).

La précision de l'attaque fut relative : sur les 40 bombes lancées, 23 tombèrent dans  l'enceinte de la prison, tandis que 13 autres ne ratèrent l'objectif que de peu. Le bâtiment
principal fut gravement touché, une énorme plaque de béton s'effondra et 102 personnes furent tués y compris le personnel allemand se trouvant sur place. Quatre autres bombes ne firent des dégâts qu'à une distance de 250 à 700 mètres de la prison.

Peu de prisonniers s'évadèrent car ils craignaient d'être repris rapidement et exécutés par la Gestapo, et/ou craignaient des représailles sur leurs proches.

Aujourd’hui, reste la mémoire ; une pensée émue pour toutes les victimes de cette tragédie du vendredi 18 février 1944, disparues au cours de la plus machiavélique des opérations d’intoxication de la Seconde Guerre mondiale, comme l’écrira Jean Pierre Ducellier dans son ouvrage : « Le secret du bombardement de la prison d’Amiens du 18 février 1944 » de 2002.

Jacques LEJOSNE

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Pour les 80 ans de l’opération Jéricho La Ville d'Amiens et le Souvenir français organisent une cérémonie, après une interruption de 20 ans des commémorations

Dans un de ses récits de guerre, Pierre DHENAIN racontera que depuis le bombardement
de la prison d'Amiens du 18 février 1944, un nombre important de prisonniers de la Gestapo et de la police allemande sont enfermés dans la Citadelle d'Amiens. Le 17 mai 1944, jour de son arrestation,
il occupe la cellule n°2, une annexe construite dans une des cours qui se compose d'une vingtaine de cases étroites à peine éclairées… Elles étaient destinées aux condamnés à mort, aux détenus tenus au secret, aux durs de la Résistance… "C'est "le Mitard"… Je suis au secret". Au n°4 - Jean Marc Laurent, au n°7 André Carouge… Des échos sonores nous parviennent jusqu'à nos cellules. Dans la nuit du 25 au 26 mai, mon beau frère Georges Matifas a été abattu après un ultime interrogatoire et d'odieux supplices*. Je l'ai appris par l'Occupant de la cellule n°15 Gustave Masson. Son corps sera découvert dans le cimetière privé de l'Hôpital de Dury les Amiens".

* En réalité, Georges Matifas a été abattu à l'Hôpital Philippe Pinel de Dury les Amiens.

*

Pierre DHENAIN de Camon, né le 5 avril 1923, était employé de mairie. Il avait rejoint les Francs Tireurs et Partisans. Arrêté le 17 mai 1944, il fut déporté le 2 juillet  dans le "Train de la mort" appelé ainsi  en raison du nombre élevé des décès survenus durant le voyage. Arrivé au camp de DACHAU le 5 juillet, Pierre DHENAIN est par la suite transféré dans des Kommandos proches de Mannheim, rattachés au camp du Struthof. Il rentre le 25 avril 1945.

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Publié le 16 Février 2024

En mai 1940, lorsque les Allemands occupent la ville d’Amiens, j’ai 16 ans, mes parents habitaient rue Saint Fuscien, entre les boulevards extérieurs et la Croix Rompue. A l’époque, c’était encore la campagne – promenade dominicale appréciée des Amiénois qui, à la belle saison, montaient à pied jusqu’au terrain d’aviation populaire – au sommet de la côte de Monjoie.
Autre souvenir moins romantique : plusieurs fois par semaine je voyais revenir de l’entrainement tout un bataillon d’infanterie. J’étais assez impressionné par le chant de marche à deux voix qu’interprétaient ces fantassins en treillis.
Sur le terrain de l’Amiens Athlétic Club, qui existait déjà à cette époque, dissimulé sous un filet de camouflage, un petit avion léger était à la disposition d’un général allemand qui logeait dans la maison de Mr Hartlay, industriel anglais, qui avait dû regagner l’Angleterre à la déclaration de la guerre ; une sentinelle dans sa guérite montait la garde.

Témoignage de M. Jacques DHEILLY aujourd’hui disparu
 

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Publié le 9 Janvier 2024

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