Jeanne VIGNON au service des aviateurs alliés
Publié le 14 Février 2024
Jeanne Vignon, le 14 juillet 1944, en compagnie de ses petits-enfants et des 12 aviateurs alliés cachés chez elle. (photographie reproduite sur le site dédié au 416th Bombardment Group (L) avec l'identification des pilotes grâce à Dany Dheilly)
Qui pourrait croire que madame VIGNON, née TELLIER, habitant au 157 de la rue Vulfran Warmé à Amiens, devenue veuve depuis le 15 janvier 1941 est engagée activement dans la Résistance, elle qui n'a jamais été inquiétée pendant toute l'occupation ? Cette femme, née le 5 septembre 1883, rejoint d'abord le groupe constitué par Jeanne FOURMENTRAUX qui s'est rattaché au Bataillon de la mort dont les dirigeants sont parisiens. Elle intègre ensuite le réseau Manipule tourné, comme le premier groupe, vers la recherche de renseignements militaires
Surtout, à partir de 1943, tout en assurant jusqu’à la Libération la cache et l’évasion de nombreux résistants, Jeanne VIGNON devient l'une de ces "helpers" qui, au péril de leur vie, cachent et prennent en charge les aviateurs alliés tombés dans la campagne environnante et récupérés par différents réseaux d'évasion. Nombreux sont ceux qui ont témoigné de l'hospitalité de Jeanne VIGNON-TELLIER à l'exemple du sergent Harold E BOYER (debout, le premier à gauche sur la photo). Son avion est abattu le 27 mai 1944 au-dessus d'Amiens, lui-même s'est fracturé la cheville gauche à l’atterrissage. Il est hébergé jusqu'à la libération de la ville le 31 août 1944, comme le capitaine James E. Zengerle, abattu deux jours plus tôt au-dessus d'Hornoy (debout, l'avant-dernier à droite sur la photo). Les aviateurs qui repartent vers l'Espagne sont munis de ravitaillement et d’argent. Jeanne VIGNON-TELLIER faisait passer des messages radio à Londres pour rassurer les familles.
En 1954 madame Vignon est promue chevalier de la légion d'honneur et reçoit également
extrait du dossier d'attribution de la légion d'honneur à Jeanne VIGNON, A.N. 19800035/849/97249_bis
La King's Medal for Courage in the Cause of Freedom, une médaille britannique destinée à honorer les membres de filières d'évasion.
Madame VIGNON n'est pas la seule personne à avoir hébergé des aviateurs. Sur Amiens, on recense plus de 50 personnes, dont Michel DUBOIS et sa femme du Mouvement Charles de Gaulle.
Pour aller plus loin :
Jacques Lejosne, Les martyrs de la Résistance dans l’Amiénois – l’impossible oubli du XXème siècle – 2001
http://aide-aviateurs-allies-ww2.fr/Accueil
https://www.416th.com/POW_EE/669-BoyerHarold_POW_EE.html
https://www.conscript-heroes.com/escapelines/EEIE-Articles/Art-12-Balfe.htm
https://wwii-netherlands-escape-lines.com/helpers-of-allied-airmen/french-helper-list/