Honorer la mémoire de Michel BOITEL

Publié le 1 Février 2024

A chaque commémoration, 11 novembre, 8 mai, 14 juillet, les habitants de Gapennes, ce village, du Ponthieu au nord d’Abbeville,  se rassemblent au monument aux morts. Les noms qui y figurent sont lus, ceux des soldats qui ont perdu la vie lors de la guerre de 14-18, ceux de 39-45 et enfin sont honorées les victimes civiles. Souvenir du bombardement du 11 juillet 1944, visant une rampe de lancement de V1 qui fit quatre morts, cinq blessés et qui défigura la commune à jamais.

Un nom porte la mention « déporté » ; Michel BOITEL.

Né à Amiens le 18 juin 1923, le jeune homme avait des attaches à Gapennes par sa mère, Germaine HERCHIN. En février 1943, Michel BOITEL qui travaille à l’usine Dollé, est envoyé en Allemagne, à Stolberg, au titre du Service du Travail Obligatoire.

Après le débarquement des Alliés, face à l’avancée des Américains, le groupe auquel il appartient est dirigé vers Weimar. Le 8 septembre 1944, il est arrêté et emprisonné à Cologne puis déporté pour « sabotage et refus de travail » à Buchenwald le 17 septembre. Certainement affaibli, Michel BOITEL est atteint d’une pleurésie, il finit par décéder le 25 octobre 1944 du typhus.

Il a pour camarade de déportation Stéphane HESSEL. Ce dernier, condamné à mort, échappe au peloton d’exécution grâce à la complicité d’un infirmier du camp qui, après avoir constaté le décès de Michel BOITEL, usurpe l’identité de ce dernier. Ainsi, le petit tourneur amiénois, originaire de Gapennes, tel un donneur d’organe, permit à Stéphane HESSEL alias Michel BOITEL de survivre jusqu’à la libération du camp.

Germaine HERCHIN a certainement bataillé dur pour obtenir en 1963 que son fils soit reconnu mort pour la France

A l'initiative  de Laurent Lopez Szarfsztein,,habitant de Gapennes et de Gisèle Cozette, présidente de l’association des déportés, internés, résistants et patriotes de la Somme, une plaque en hommage à Michel Boitel a été apposée le 8 mai 2024 sur la façade de l'école Jules Verne, route d'Abbeville, à Amiens, là où sa mère a été enseignante.

Photo Courrier Picard

La cérémonie s'est tenue en présence d’Anne et Antoine Hessel, deux des enfants de Stéphane Hessel ainsi que d’anciens élèves de terminale du lycée Utrillo de Stains.
Ces derniers avaient travaillé sous la conduite de leur professeure d’allemand, Pauline Blanchet,  pendant l’année scolaire 2022-2023 dans le cadre de leur projet de création du documentaire radiophonique Mémoires de Buchenwald, notamment sur Stéphane Hessel, avec le soutien d'Anne Hessel et ils avaient fait le voyage jusqu’à Buchenwald.

 

 
 

Publié dans #In memoriam

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