Où sont les Bretonvillois à la Libération ?
Publié le 15 Février 2024
Le 31 Août 1944, à la Libération, la plupart des forces vives de notre bourg sont absentes.
- 125 des nôtres sont en captivité en Allemagne,
- 24 sont déportés politiques, 14 mourront en déportation.
- 13 soldats morts pour la France
- 2 fusillés morts pour la France
- 20 civils morts pour la France
- 32 jeunes sont partis Outre-Rhin au titre du S.T.O (Service du Travail Obligatoire).
Quelques-uns sont dans le maquis, d’autres, réfractaires au S.T.O., trouveront refuge chez un parent ou dans une ferme de la région.
Sans avoir le chiffre officiel, sur 3500 habitants, il ne reste pas 10 hommes de 25 à 40 ans à Villers ayant fait un service militaire et aptes au combat à cette date.
Sur ce chiffre, parmi les plus dynamiques, une quantité importante a été discrètement pressentie pour savoir si le moment venu, il était possible de compter sur leur dévouement.
Pour le reste, il était certain que le jour J, ils viendraient grossir les rangs.
Certes, c’était peu mais beaucoup, étant donné que nous ne disposions pas d’armement à l’exception de quelques pistolets.
Les camarades contactés avaient servi en 1940 dans toutes les armes de l’armée française, les plus appréciés étaient ceux venant de l’Infanterie qui savaient se servir des armes portatives et utiliser le terrain.
Nous ne pouvions procéder à aucun entraînement de masse puisque tout se déroulait dans la clandestinité.
Les collaborateurs et les dénonciateurs auraient tôt fait d’en averti la Gestapo.
Enfin, nous n’avions pas le choix : il fallait accrocher l’ennemi en temps opportun sans préparation et avec ce dont nous disposions.
Notre potentiel le plus marquant tenait en un moral à toute épreuve ; toutefois, c’était peu devant un ennemi armé jusqu’aux dents.
En notre faveur, le soutien de la population et la connaissance des lieux.
Robert DESAEGHER