La Résistance à Nesle

Publié le 15 Février 2024

Plusieurs réseaux existaient à Nesle : les Francs Tireurs, le Front National et l’OCM (l'Organisation civile et militaire). Tous ces Résistants se connaissaient, agissaient pour saper le moral de l’Occupant.
Le responsable local de la Résistance était Mr Henri DIEU qui tenait le café « au Lion d’or » sur la place d’armes. Alfred TERREUX, électricien, rue du faubourg St Léonard, était aussi un grand résistant : il n’hésitait pas à participer à la distribution de tracts et d’affiches. Son apprenti, Pierre DENJEAN, 18 ans, plus connu sous le nom de « Pierrot », faisait partie des FTP comme Michel PECQUET. Il y avait des planques un peu partout en ville, notamment chez Mr René RANSON, propriétaire du café « A l’écu de France ». Les Résistants pouvaient compter sur des aides comme celle d’Achille LANGLET, responsable militaire.
Pierre LE ROY était également un Résistant de la première heure. C’est lui qui a posé la bombe provoquant l’explosion de la distillerie de Nesle le 11 novembre 1943. Pierre DENJEAN Alfred TERREUX, Firmin un autre résistant, Michel PECQUET furent arrêtés le 18 novembre 1943 suite à un piège tendu par les Allemands, par l’intermédiaire d’un milicien se faisant passer pour un évadé de la prison de Doullens, voulant rejoindre l’Angleterre. Ils furent conduits au siège de la Gestapo à Amiens rue Jeanne d’Arc où ils subirent de nombreux interrogatoires, souvent violents. Le lendemain, ce fut au tour de Victor ROULLE, qui avait fourni la bombe.
Pierre LE ROY sa femme et sa fille « Nenette » furent arrêtés à leur tour le 30 novembre. Pierre LE ROY fut exécuté le 17 janvier 1944 dans les fossés de la Citadelle d’Amiens. Sa fille, fut déportée à Auschwitz d’où elle eut la chance de revenir. Michel PECQUET fut emmené dans un camp de concentration près de Hambourg, il n’en reviendra que le 29 mai 1945.
Alfred TERREUX, suite au bombardement de la prison d’Amiens, réussit à se sauver mais revient à la Citadelle se constituer prisonnier, craignant des représailles contre ses copains et les habitants de Nesle. Il fut ensuite transféré à Paris puis au camp de Natzweiler – Struthof en Alsace d’où il repart le 6 septembre pour Dachau où il succombe le 12 avril 1945.

La ville de Nesle a été décorée de la croix de guerre 1939 – 1945 avec étoile d’argent le 12 novembre 1948.

Extraits du tome II  Nesle, histoire de ville, histoire de France 1920-1970 de M. Pierre Leroy (1998)

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A la suite de la parution de cet article,  madame Véronique Bruyer de Bacouel sur Selle (Somme) évoque  les figures de son grand père Henri  DIEU et de son père qui portait le même prénom Henri.

Henri Jean-Baptiste Dieu est né  le 12 septembre 1886 à  Villers Bretonneux (Somme). Il servit pendant la Première Guerre mondiale au sein du 227e régiment d'artillerie de campagne (227e RAC). Il fut décoré de la Croix de Guerre.

Chef cuisinier et propriétaire du restaurant le Lion d'Or à Nesle, Henri DIEU s'engage dans la Résistance au sein de Front National. Son fils qui à l’époque avait une vingtaine d’année joua le rôle de coursier. C’est sur son vélo qu’il partait distribuer quelques messages importants aux personnes du réseau des résistants. Messages bien cachés à l’intérieur des feux avant dynamo de son vélo ou des messages codés dans son porte monnaie.

Après son arrestation, Henri DIeu était incarcéré à la prison d'Amiens quand le bombardement a eu lieu le 18 février 1944. Sorti indemne de sa cellule, il ne s’est pas évadé et très vite il est allé porter secours aux autres prisonniers blessés. Quelques mois après il est libéré pour bonne conduite mais il est revenu chez lui très amaigri et affaibli par le manque de longues nuits de sommeil suite aux interrogations qu’il avait subi pendant ses longs mois d’arrestation.

A la libération il fut heureux de retrouver sa passion après la guerre de 39/45 dans son hôtel restaurant «Le Lion d’Or» à Nesle. Henri Dieu est décédé le 21 mai 1961 à Villers Bretonneux, à l'âge de 74 an. Un discours pour honorer sa mémoire fut prononcé ce jour par ses amis de la résistance.

Henri Dieu était titulaire  de la croix du Combattant Volontaire de la Résistance. 

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