Jeanne la discrète à Doullens
Publié le 12 Février 2024
Jeanne Fouquenelle est née en 1921. Elle va à l'école Jeanne d'Arc tenue par des sœurs. Elle obtient le certificat d’études avec mention. Comme elle est l'aînée de quatre enfants, elle doit travailler tout de suite. Il faut ramener une paie à la maison. Elle travaille donc à l'épicerie centrale. Quand la guerre éclate, elle a 18 ans. A pied, avec quelques affaires chargées dans une carriole, toute la famille quitte la maison, rue Bazin, pour rejoindre le petit village de Campagne-les Hesdin où habite une grand-mère. Ils reviennent 3 semaines après ! les Allemands ayant envahi rapidement le nord de la France. La maison a été pillée. On doit leur prêter des matelas...
Comme il n'y a pas de travail à Doullens, Jeanne va aider son père à la Défense passive (pendant les alertes, elle s'occupe de l'abri dans les souterrains de la Citadelle). Jeanne avait suivi des cours de secourisme avec la Croix Rouge, tout naturellement, elle propose ses services à l'hôpital où affluent les blessés de tous les fronts, affreusement mutilés ; les débuts sont difficiles... Puis, les Allemands font évacuer l'hôpital ; les sœurs disparaissent et les blessés sont transférés à l'école Jeanne d'Arc où il n'y a plus rien.
Après la guerre, Jeanne est embauchée à la Citadelle de Doullens, à l'infirmerie de la prison des femmes avec le docteur Ponthieux. Elle y travaille 8 ans puis après un stage de 3 mois à la prison de Fresnes, elle devient éducatrice adjointe.
Jeanne Dron fait partie de ces femmes discrètes qui ont tenu un grand rôle pendant la Seconde Guerre mondiale.