Michel LANGLET, ancien STO, témoigne

Publié le 16 Février 2024

Monsieur Michel LANGLET naît le 17 juillet 1923. Outilleur de son état, Michel reçoit chez ses parents, en août 1944, une convocation pour le Service du Travail Obligatoire (la police a vérifié 9 fois s'il était parti). Direction Paris, qu'il visite, puis c'est le train pour Cologne puis Stolberg non loin d'Aix la Chapelle. Il travaille dans une usine de balles américaine (elle appartenait à 2 frères, l'un Allemand, l'autre Américain).

Un jour, les Allemands les rassemblent, les font monter dans des wagons à bestiaux ; ils se retrouvent à Buchenwald. Là, quarantaine, désinfection, cheveux coupés et nouveaux vêtements, rayés, légers, dont le pantalon tient avec une ficelle. (Anglais et Américains étant arrivés en Belgique, les STO connurent les mêmes conditions que les déportés). Le travail est dur ; Michel travaille dans une carrière et il faut porter les blocs sur l'épaule. Ensuite Michel part à Dora où on fabrique les V1 et les V2. Là, un Allemand, bien traité pendant la guerre 1914-1918, lui refile son casse-croûte ; Michel lui en est encore reconnaissant car les repas consistaient en une soupe le soir et un morceau de pain le matin.

Las de trimbaler les déportés, les Allemands les envoient à Nordhausen en mai 1945. Lors d'un bombardement à Pâques, ils se sauvent et se réfugient dans une bergerie ; les Allemands les retrouvent et ils vont aller d'un village à l'autre car ils sont encerclés par les Russes et les Américains. Ces derniers les délivrent ; ils ne sont plus qu'une vingtaine.

Comme il n'y plus de train, Michel revient 1 mois après ! Il reprend son travail au bout de 3 mois, après avoir passé une visite médicale. Michel se marie en 1947. Actuellement âgé de 94 ans et demi, Monsieur Michel LANGLET vit seul, aidé de sa fille, dans sa maison avenue Louis Blanc à Amiens.


Témoignage recueilli  au printemps 2018 par Maryse Confrère

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