Léon GONTIER, militant socialiste et Résistant amiénois
Publié le 12 Février 2024
Picard de souche et de cœur, Léon GONTIER naît à Amiens le 19 janvier 1886. Bien qu’issu d’un milieu conservateur et catholique, il adhère très vite aux idées socialistes. Il rejoint la SFIO de Jaurès quelques années après la création de ce parti. Fonctionnaire, il fait l’essentiel de sa carrière à la préfecture de la Somme où il devient successivement rédacteur puis chef de bureau. Cette activité l’amène à croiser le parcours d’un jeune fonctionnaire nommé Jean Moulin. Interlocuteur connu et reconnu de ses pairs, c’est tout naturellement qu’il agrège une activité syndicale à son parcours politique. Comptant parmi les principaux leaders socialistes du département, Léon GONTIER est également secrétaire de la section CGT des employés préfectoraux et président de la section départementale de la Ligue des Droits de l’Homme.
Au printemps 1940, Léon GONTIER se réfugie en Normandie mais il revient très vite à Amiens où il s’illustre dans des faits de résistance. La loge Picardie mise en sommeil, il s’emploie, avec quelques compagnons de lutte, à faire vivre une Fédération socialiste départementale clandestine puis il rejoint le mouvement « Libération Nord ». Il s’illustre également au sein du réseau Brutus en charge du renseignement, de la fabrication de faux papiers et de journaux clandestins. On lui prête un nombre important d’actions contre l’occupant nazi.
Le 13 janvier 1944, il est appréhendé par la Gestapo en gare du Nord à Paris, aux côtés de Jean BIONDI, député-maire de Creil, interrogé, torturé, il est emprisonné à la maison d’arrêt d’Amiens. Lorsque survient l’Opération Jéricho et le bombardement de celle-ci par les Anglais, le 18 février 1944, il vient en aide aux détenus blessés et s’emploie à permettre aux résistants incarcérés de fuir. Désintéressé, sacrifiant sa liberté au bénéfice de celle de ses compagnons d’infortune, il est transféré au camp de Royallieu-Compiègne avant d’être déporté le 28 juillet 1944 au camp de concentration allemand de Neuengamme où il meurt d’épuisement le 31 décembre 1944.
Croix de guerre 1939-1945, chevalier de la Légion d’honneur, Léon GONTIER n’a cessé, sa vie durant, de mettre ses actes en conformité avec son idéal, ses principes et ses valeurs humanistes.
Son nom a été donné à la place qui borde aujourd'hui la Maison de la Culture d'Amiens
Franck IRJUD