Le parcours de Raphaël VANDENBOSSCHE de Dompierre

Publié le 15 Février 2024

Qui ne se souvient de Raphaël. On l'appelait toujours par son prénom. Sa haute silhouette, sa stature imposante, le distinguaient de l'ensemble de ses camarades. On aimait l'entendre parler, de sa voix sonore et rocailleuse, aux durs accents flamands. On écoutait ses conseils pleins de sagesse.

Raphaël était né le 17 février 1902 à Zwynaarde (Belgique) époux de Marguerite Vandepitte, tous deux domiciliés à Dompierre Becquincourt (80980). Né en Belgique, Raphaël est venu s'installer en France après la Première Guerre mondiale. Avec l'aide des siens, il a rendu prospère une exploitation agricole.

La journée du 16 juillet 1944 lui fut fatale. André GHESQUIERE, un clandestin belge qu'il hébergeait avec des prisonniers russes évadés, était abattu chez lui. Raphaël fut arrêté par la Gestapo avec ses camarades de Dompierre et des environs. Enchaînés avec Marcel GOGIBUS par la même paire de menottes, commença la première étape d'un long calvaire qui les mena à la Citadelle d'Amiens, puis à Compiègne d'où ils partirent le 17 août 1944 par le dernier train pour l'Allemagne vers Buchenwald et, delà, vers la mine de sel de Neu-Stassfurt.
Il est devenu Raphaël, matricule 78.770, mais il est devenu aussi une grande figure de Stassfurt.

On admirait sa force de travail, qu'il avait peine à maitriser, même au service des Allemands tant sa nature le poussait à se dépenser. Sa connaissance de la langue néerlandaise (flamand) l'avait fait désigner par les S.S. comme interprète d'un groupe de travail. Raphaël se servit de ses fonctions pour soulager, à sa mesure, les souffrances de ses camarades. Il leur a rendu de grands services en apaisant la fureur des S.S. et en aidant les plus faibles dans leur travail.

Ensuite ce fut la "Marche de la Mort", une longue marche où plus de 300 de ses camarades trouvèrent la mort, abattus sauvagement le long des routes. Le grand Raphaël comme il était surnommé par ses camarades subit une terrible défaillance physique. Dix mois de régime concentrationnaire étaient venus à bout du solide paysan qu'il était. L'avance des troupes soviétiques le sauva d'une situation précaire. Il fut hospitalisé dans un hôpital allemand.

Raphaël a été libéré à Annaberg le 8 mai 1945 ; il est de retour à Dompierre le 12 juin 1945.
Quand il est rentré, il a fallu réadapter son estomac à la nourriture pendant un certain temps, il était obligé de manger toutes les 3 heures.
Il mourut le 4 décembre 1971, emportant avec lui le souvenir des atrocités nazies.

Texte provenant des archives d’André Vandenbossche, son fils.

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