Jeanne Fourmentraux, première parmi les Résistantes
Publié le 3 Juin 2024
Ayant connu l’occupation allemande de 1914 à 1918 à Lille et voulant répondre à l’appel des Français Libres, j’avais décidé de faire immédiatement tout ce qui était possible de faire contre l’ennemi. (Témoignage de Jeanne Fourmentraux - 1946)
Professeur adjoint au lycée de garçons d’Amiens depuis 1939, Jeanne Fourmentraux mobilise des élèves pour officiellement, aménager les tombes des soldats français morts en 1940 dans la région d’Amiens. Mais dans le même temps, le petit groupe ramasse et cache les armes abandonnées. Dès la fin de l'année 1940 Jeanne FOURMENTRAUX élargit le groupe à d'autres membres de l'Education nationale et d'autres administrations comme les PTT et la SNCF.
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Ce premier réseau amiénois diversifie ses activités : il aide les soldats anglais encore cachés et les prisonniers français évadés, il fournit des renseignements à Londres, sur le déplacement des troupes d'occupation et l'emplacement des aérodromes ou des défenses allemandes. Le réseau est, en partie, financé par M. Bonneville, gendre de M. Carmichael, industriel d’Ailly-sur-Somme. Tous deux étaient des proches de Jean Moulin. Le groupe est rattaché en mars 1941, aux "Bataillons de la Mort", créé sur Paris par Albert Dubois.C'est Marcel Boulanger, professeur de gymnastique dans le même lycée que Jeanne Fourmentraux qui en prend la tête.
Une trahison entraîne l’arrestation de la majorité des résistants amiénois le 26 août 1942. Jeanne Fourmentraux est transférée à Paris et emprisonnée d'abord au fort de Romainville, puis à La Santé et ensuite transférée à Fresnes, Jeanne Fourmentraux est déportée le 28 avril 1943 depuis Compiègne en direction de Ravenbruck où elle arrive le 1er mai.
En janvier 1945, elle fait partie de la marche de la mort qui l’emmène au camp de Bergen-Belsen qui est libéré par les unités de l’Artillerie Royale de Londres, le 27 avril 1945. Jeanne Fourmentraux est rapatriée le 1er juin 1945, après avoir été soignée contre le typhus.
Diminuée physiquement, elle devient surveillante générale au lycée de jeunes filles (l'actuel lycée Michelis) jusqu'à son départ en retraite en 1962. En parallèle, elle anime après-guerre la section départementale du Comité d’Action de la Résistance qui regroupe la plupart des associations et mouvements de la Résistance, à l'exception des organisations proches des communistes.
Jeanne Fourmentraux est officier de la Légion d’Honneur, elle est également titulaire de la médaille de la Résistance Française, de la carte de combattant volontaire de la Résistance et de la croix du mérite franco-britannique.
Une plaque est apposée à l'intérieur du lycée rendant hommage à son action.
Jeanne Fourmentraux est décédée le 20 mars 1982 à l'âge de 84 ans.
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